VIII
Une minute de lecture
Ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre.
Paul Verlaine
Mon hiver avait renversé tous mes déboires,
frigorifié ma paix sous ma couche de glace,
ignoré pour un temps que mon âme était lasse,
quand une abeille bourdonna dans mon boudoir.
Porte-faix de saisons pour longtemps oubliées,
je chassai mon intruse en ouvrant les carreaux.
L’abeille s’en alla à travers les barreaux
vers la ville où sa mort ne serait publiée.
Une autre m’apparut que je sortais encore,
la pareille en tous points ; je fermais la fenêtre
que déjà tout l'essaim décida d'apparaître :
Alors n’y pouvant mais, fatigué de renforts,
je brandissai mes poings malgré cet apophthegme :
"Qui s'y frotte s'y pique, et n’en sors pas indemne."
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