VII
Une minute de lecture
Je galope au soleil de tes livrées d’argent ;
Mon cheval est ma foi et sa froide crinière
Dans le vent de ton souffle encourage mon chant,
Je suis tel le psalmiste et languis de prière.
Aujourd’hui j’ai trouvé ; — mais est-ce bien cela,
De courir en cadence en direction de l’Astre,
D’assouvir à outrance à la faim d’un repas
Les fruits que j’ai cueillis pour Messire mon Gastre ?
Je crie encor famine, et toi, mon Idéal,
Si bien repu déjà, tu ne bois que fumée :
Je sacrifie toujours, et je suis ton féal.
Mais ne suis-je devin ; mon âme est embrumée,
Et que me voient les yeux, et que me sent la main ?
C’est bien toi, cette proie que je piégeais demain.
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