Chapitre 3 : Christy

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Eleden m'a donné, en réponse à la violence, l'une des choses les plus précieuses qui existe, l'Amour.

Je vis Christy et je m'attendais à la raison de sa peur.

Je pouvais la voir, contre un mur et entourée de deux garcons et un troisième à quelques pas, bien plus grand que les autres.

Il ne me fallut pas longtemps pour les reconnaître... Antros et ses pions...

Antros est l’exemple parfait de la brute de base, immense et extrêmement balèze pour son âge. C'est l'imbécile qui veut dominer les plus faibles en les harcelant et en les rackettant. un vrai cliché à lui tout seul! Enfin, un cliché, mais qui cause des problèmes dont tout le monde se fiche ! Ses deux acolytes, deux jumeaux nommés Ralz et Falz, ne sont que des petits toutous peureux qui lui lèchent les pieds pour avoir un semblant de pouvoir.

—Ah bah tiens, le chevalier vient sauver sa princesse, s’exclama-t-il suivi de son rire rauque qui me fait frissoner de toutes parts, c’est qu’il est impressionnant avec son 1m95 de haut.

—ça faisait longtemps, mais pas assez à mon goût ! Dégage, Antros! Arrête de croire que la ville est à toi !

—Tu me donnes des ordres, nabot ? je vais t’écraser sans même te toucher, dit-il en finissant une nouvelle fois par son rire, en écho sur les grands bâtiments scolaires.

Il leva un bras dans ma direction et fit un signe à ses chiens d'attraper Christy et de la mettre à genoux.

Il m’en veut probablement de notre dernière altercation, durant laquelle il a fini à terre avant même de se charger et il va essayer de me faire payer cet affront en faisant subir à Christy…

Le frisson caractéristique du mouvement des électrons tout autour de ma taille se faisait ressentir. Il voulait m’attraper, comme il le faisait avant.

Je commençai à rassembler ma charge ionique aussi, afin de contrer sa poigne, qui se resserait…

Je réussis à rediriger le flux d'énergie afin de l'utiliser à mon avantage pour accompagner mes mouvements avant de commencer à foncer sur lui.

Christy se défendit en mettant un coup de poing à Falz et un coup de genoux entre les jambes de ralz.

Je ne connaitrai plus la défaite contre toi !

Je me concentrais pendant que l’adrénaline faisait son effet. Mes muscles semblaient plus renforcés à chaque pas que je faisais vers lui, je sentais mon delion s’agiter, le mouvement indiscernable de l’électricité se faisait ressentir jusque dans mes veines. Je sentais même la puissance de mon adversaire me nourrir !

À mesure que je m'approchais, je me préparais à lui flanquer un coup avec mon poing gauche.

J'étais à portée, j'esquivai son puissant coup de pied en sautant et profitai de l'élan de ce dernier et du flux de mon délion pour lui flanquer un punch dans le visage. Je pouvais déjà imaginer son visage se déformer et le voir tomber au sol.

Mais je sentis à la place mon ventre écrasé et je retomba au sol. Je ne parvenait pas à me relever, j'avais le souffle coupé...

J'étais trop concentré dans mon action pour voir son poing s'écraser juste en dessous de mes côtes !

Antros s'approcha de moi, je savais que je devrais me relever si je ne voulais pas me prendre une raclée, mais... La douleur me clouait au sol...

Je commençai lentement à reprendre mon souffle et mes esprits quand je sentis mon corps être soulevé, je pouvais voir Christy foncer vers lui de derrière pour lui caler un coup de poing dans le flanc.

Il porta ma tête proche de son visage et je n'eus comme seul réflexe que de profiter du mouvement qu'il me donnait pour lui placer un uppercut du gauche au visage.

Christy recula alors que le géant vacilla et me laissa retomber au sol, sur lequel je ne parvins pas à rester debout.

J'étais encore étourdi et regardai mon bras métallique, dont le poing était légèrement ensanglanté, puis mon regard se porta sur le visage d'Antros : il avait la main devant son menton et sa bouche et son nez, des gouttelettes rouges tombaient sur le sol.

Le son d'une navette se fit entendre à une centaine de mètres avant Antros et ses soumis se mirent à courir pour partir, nous laissant, Christy et moi tranquilles, pour le moment.

La navette s'arrêta devant nous et sa conductrice descendit.

J'eu à peine le temps de voir qui c'était que Christy me cria "Cours!" avant de le faire elle même.

—Je crois qu'on les a semés dis Christy à peine fatiguée et en ricanant.

—Oui, c'était juste. C'était bien tes parents?

—Oui, j'espère qu'ils nous ont pas reconnus, même si j'en doute mais ils ne devraient pas venir jusqu'ici.

Elle s'arrêta avant de continuer.

— regarde moi. Tu saignes? demanda-t-elle en prenant mon menton.

Je mis ma main au niveau de mes sourcils et la regardai. J'avais effectivement du sang sur le visage.

— Sûrement quand je me suis retrouvé au sol. Je pense que j'ai l'arcade éclatée mais ce n'est pas grave, j'en ai vu d'autres dans deux jours ce sera guéri.

Notre groupe d'amis s'approcha en nous voyant.

— Qu'est ce qu'il s'est passé quoi ? dit Xino à qui cette horrible phrase était la favorite.

— Oulala, faut que tu ailles te faire soigner là, s'exclama Ellie avec ses grands yeux choqués.

— Ça ira, les rassurai-je. Je préfèrerais que l'on joue, ça vous dit?

Ils me regardèrent méfiant avant d'accepter.

 La fin d'après midi venue, nous nous sommes séparés pour rentrer chez nous.

Seul Christy et moi sommes restés un peu ensemble pour que je la raccompagne chez elle.

— Christy, j'ai un truc à te dire... dis-je avec un regard triste.

— Je sens que c'est pas un truc cool.

— Mon père est muté sur Helyon et toute la famille part.

Je n'eus même pas le temps de finir qu'elle éclata en sanglots.

Je la pris dans mes bras pour la rassurer.

— Je reviendrai dès que je pourrai mais je ne peux pas rester seul ici.

— Dans... combien de temps? articula-t-elle entre ses sanglots.

— Cinq jours...

Elle se remit à pleurer jusqu'à ce que l'on arrive chez elle.

Je ne m'attardai pas et l'embrassai avant de partir avant que ses parents ne me voient.

Je rentrai chez mes parents et, à peine la porte ouverte, ma mère me s'exclama :

— Mais il t'est arrivé quoi Benure? en s'approchant de moi pour regarder ma blessure.

— C'est bon, je me suis cogné, répondis-je.

Mon père arriva derrière.

— C'est pas ce que les parents de Chrissy m'ont dit. Tu t'es encore battu avec Antros?

— Il a voulu faire du mal à Chrissy. Je l'ai juste défendue, normal.

— Oublie pas que c'est à cause de lui que tu as perdu ton bras! s'énerva-t-il

— Je lui ai rendu ! Il a le visage explosé et fallait bien que je lui montre qu'il devait pas toucher à ma copine.

— C'est pas une raison ! tu es un Carmin et tu as une certaine réputation à tenir. Je t'interdis de faire ça une fois à la capitale !

— Ouai, soupirai-je

Ma mère arriva avec de quoi soigner ma blessure, ce que je refusa en lui prenant des mains de quoi nettoyer mon entaille.

Dans quelques jours, j'allais passer d'une vie avec mes amis à une nouvelle vie au milieu de l'aristocratie d'Helyon... Une vie dans laquelle je n'aurai le droit à aucun écart, une vie où la "réputation" est plus importante que tout le reste, tout le contraire de ce que j'ai connu jusque là.

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