Tester ses limites

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Nous sommes samedi, il est 14h, je suis en chemin pour retrouver Olivia à proximité de l’UQAM, l’université du Québec à Montréal. Je sais qu’elle sera accompagnée de J-C et ne peux m’empêcher de me sentir un peu nerveux. Une foule de questions se pressent dans ma tête, débarquant dans n’importe quel ordre. Trouverons-nous les mots ? Y aura-t-il une tension palpable entre nous ? Quelle légitimité ai-je dans leur couple ? Va-t-il me juger ? J’avance mécaniquement dans les couloirs du métro, les mains enfoncées dans mes poches, le regard absent. Ce n’est plus un brainstorming dans ma tête mais un putain de brain-tsunami ! J’arrive au lieu de rendez-vous avec une dizaine de minutes d’avance, comme toujours. J’essaie de me calmer avec de petits exercices de respiration. Je me dis que quoi qu’il se passe, quelle que soit l’ambiance, nous passerons quand même un beau week-end avec Olivia, c’est tout ce qui compte. D’autant que mon visa se termine dans trois semaines et, suite à la séparation avec Charlie, j’ai décidé de ne pas le renouveler. Cette histoire est folle, sans aucun avenir mais elle me remue, je vais la vivre jusqu’au bout.

Les voilà qui sortent de la bouche de métro en se tenant la main. Olivia porte une petite robe en dentelle noire très délicate, son grand chapeau à bords larges et des lunettes de soleil. J-C est un grand mec assez élancé, avec une gueule d’acteur. Un visage charismatique encadré par de longs cheveux bruns légèrement ondulés d’un côté, rasés de l’autre. Une mâchoire carrée, des yeux qui respirent la bienveillance, tout l’inverse de moi. Je sais que j’ai un regard très froid, dur parfois, ce qui intimide pas mal de personnes et freine considérablement mes interactions sociales. Je n’ai jamais su si ces yeux sont un boulet ou une bénédiction mais ils ne sont, de toute façon, jamais au diapason avec mes ressentis ni ma personnalité. Olivia court vers moi, me saute dans les bras puis m’embrasse. On n’aurait pas pu rêver pire début. Me voilà en train de la tenir dans mes bras avec J-C dans mon champ de vision qui nous fixe. Je ne ressens pourtant aucune gêne, son regard est toujours aussi doux et son large sourire a le don de désamorcer mes angoisses. Nous nous présentons avec une poignée de main, il me redit à quel point il est content de me rencontrer. Nous décidons d’aller boire un verre dans une microbrasserie non loin. A table les conversations fusent immédiatement, avec fluidité. Le ton est jovial, les blagues et anecdotes drôles alternent avec des discussions sérieuses sur l’état du monde ou de la planète. Olivia est assise à côté de moi, elle me caresse la main. Elle est visiblement très heureuse de nous voir réunis, en train de rire comme de vieux amis. Je demande pourquoi Louis n’est pas là et J-C me répond qu’il doit le retrouver plus tard dans l’après-midi pour tenter de l’amener à une soirée BDSM au Triskelion, un célèbre club de Montréal. Il propose qu’on les rejoigne si l’envie nous dit. Je regarde Olivia puis elle prend l’initiative de la réponse en expliquant que ce n’était pas au programme mais que pourquoi pas, on verra ce soir en fonction de l’humeur, des envies.

Au bout de deux heures à profiter du soleil et des conversations en terrasse, J-C nous dit qu’il doit partir retrouver Louis. Il nous souhaite un bon week-end puis se penche pour embrasser Olivia qui me tient toujours la main contre sa cuisse. Si la situation est inédite pour moi, elle semble étrangement naturelle, voire confortable. J’ai sincèrement l’intuition que cette expérience va me changer en profondeur mais il est bien sûr trop tôt pour le dire, il s’agit juste de la vivre jusqu’au bout, d’en apprécier chaque minute.

Nous restons quelques instants de plus avec Olivia, juste le temps de commander une autre bière artisanale. Olivia souhaite ensuite m’emmener visiter la galerie de l’UQAM qui est à deux pas. Arrivés sur place je m’amuse de me retrouver au milieu d’une foule si jeune. La galerie se trouve au sous-sol et expose les travaux des étudiants ou ex-étudiants de l’université. Une fois encore, l’exposition est magnifique, des œuvres très variées, de la peinture à la photo en passant par des installations multimédia. Les thèmes abordés sont profonds, touchants. L’exposition est assez petite, nous en faisons le tour en une quarantaine de minutes.

En ressortant, je commande un Uber pour nous conduire au AirBnB. Il s’agit d’un petit appartement très moderne, refait à neuf, avec goût. La décoration est d’inspiration industrielle mais chaleureuse. Le béton brut côtoie le bois et les petites alcôves éclairées dans les murs donnent une ambiance cosy. Un détail retient notre attention tout en excitant notre imagination. La salle de bain est construite autour d’une immense douche à l’italienne. Nos regards se croisent et je commence aussitôt à me déshabiller avec précipitation. Olivia explose de rire puis se met aussi à jeter ses vêtements dans tous les sens pour essayer de me rattraper. Vu qu’elle ne porte rien sous sa robe, elle gagne cette manche haut la main. Nous nous embrassons pendant de longues secondes sous le large jet d’eau chaude. Olivia reste ensuite interdite, quelques instants, et me murmure d’une voix timide : “j’aimerais pouvoir te laver tout le corps avec mes mains, est ce que tu m’autorise“ ? J’acquiesce et elle s’assoit aussitôt devant moi sur le sol de la douche, jambes grandes écartées. Elle me demande un premier pied que je lui donne. Elle le saisit délicatement dans ses mains, le pose contre son sexe. Elle se met à le savonner, à le frotter, tout en le maintenant fermement entre ses jambes. Son bassin imprime de petits mouvements d’avant en arrière. Elle est sacrément appliquée, chaque orteil, chaque interstice est nettoyé avec minutie. Elle remonte maintenant le long de la cheville qu’elle saisit à deux mains pour plaquer le pied toujours plus fort contre sa vulve. Ses mains remontent sur le mollet, le genou et la cuisse. En passant à l’intérieur de ma cuisse, ses doigts frôlent volontairement mon aine en m’envoyant une petite décharge électrique à travers tout le corps. Elle repose ma jambe, me demande la deuxième. Le rituel reprend. Ses mouvements de bassin contre mon pied sont encore plus insistants, si bien que mes orteils pénètrent maintenant dans l’entrée de son vagin. Elle me saisit la nouvelle cheville et tout en savonnant à deux mains, elle frotte énergiquement mon pied contre son clitoris. Son excitation est telle qu’à peine arrive-t-elle à ma cuisse je la vois prise de petits soubresauts puis se cambrer avec un long gémissement. Elle s’interrompt quelques secondes pour reprendre son souffle et continue à me nettoyer le reste du corps. J’apprécie particulièrement lorsqu’elle se place dans mon dos et me savonne le sexe en le masturbant. Je finis par jouir entre ses mains. Elle garde le sperme dans ses paumes avant de s’en enduire tout le torse. C’est désormais à moi de la laver. Je m’applique à mon tour pour n’oublier aucun centimètre carré de sa peau.

Nous sommes désormais plus que propres et excités comme jamais. En sortant de la salle de bain nous nous mettons tous deux en tenue. J’ai revêtu un semble chemise pantalon entièrement noir que j’assortis d’une cravate de la même couleur avec un nœud demi-Windsor. Olivia enfile un body en latex noir avec deux fermetures éclair sur le devant, assorti de ses bas en latex et de son loup en dentelle sur le visage. Nous nous installons confortablement sur le canapé puis j’ouvre la bouteille de champagne que j’avais prise avec moi. Nous trinquons à cette soirée tandis qu'elle insiste pour me présenter les jouets à notre disposition. Elle les sort de son sac pour les disposer sur la table basse pendant que nous sirotons nos coupes. Il y a là une magic wand Hitachi à brancher sur le secteur, un petit plug en métal entièrement noir, un imposant gode en silicone noir et un écarte-bouche en acier chirurgical, avec une lanière en silicone pour l’attacher. J’inspecte chacun d’eux en lui demandant si elle a des préférences. Elle me répond qu’elle s’en remet entièrement à mon choix. J’ai, de mon côté, pris le paddle, la cravache et les cordes. Nous finissons nos coupes de champagne en nous disant que ce week-end s’annonce décidément parfait.

Je me lève tout en indiquant à Olivia de rester assise, au bord du canapé. Je lui attache alors les poignets dans le dos puis lui installe l’écarteur de bouche en l’attachant derrière sa tête. Déjà je sens sa respiration se faire plus lourde, haletante. J’attrape la cravache et pose la claquette, bras tendu, sur sa joue. Je la fais glisser sur sa bouche grande ouverte. Mutine, Olivia en profite pour lui mettre un coup de langue. Je continue en descendant sur son coup, puis sur le latex du body. J’immobilise le bout de la cravache entre ses deux seins puis décoche deux petites tapes sur sa poitrine. Tout son buste se soulève, elle gémit. Je défais alors la fermeture éclair pour laisser largement apparaître son décolleté, amplifié par la tension du latex. Ses tétons impriment leur marque à travers le tissu élastique. Je me saisis de la magic wand puis la branche en venant m’assoir, collé derrière Olivia sur le canapé. Je fais coulisser la fermeture éclair du bas en écartant les pans du body qui recouvrent encore son sexe. J’attrape sa gorge, la serre fermement avec ma main gauche tandis que ma main droite fais couler un large filet de lubrifiant sur sa vulve puis manie le vibrateur qui vient se plaquer contre son clitoris. Sous l’effet de l’écarteur, de fins filets de salive commencent à sortir de sa bouche pour glisser sur le latex. J’augmente progressivement l’intensité du vibrateur et j’ai l’impression que ce sont les vibrations du bassin d’Olivia que je contrôle. Ses mouvements s’accélèrent tandis que mon emprise sur sa gorge se fait toujours aussi ferme. Sa respiration est désormais haletante et sa poitrine recouverte de salive. Aussitôt que je la sens jouir je fais pénétrer légèrement l’Hitachi à l’entrée de son vagin pour observer sa réaction. Cette dernière ne se fait pas attendre. Au milieu de ses petits spasmes, Olivia avance franchement son bassin vers le vibrateur puis l’enfonce un peu plus. Je me dis que cette expérience peut donc aller plus loin et je fais pénétrer l’ensemble de l’impressionnant embout vibrant tout en réduisant un peu l’intensité. C’est désormais tout son bas ventre qui vibre au milieu de gémissements ininterrompus. Elle resserre soudainement les cuisses avec l’Hitachi encore à l’intérieur, ses yeux se révulsent, elle jette sa tête en arrière sur mon épaule, le corps entier parcouru par des tremblements. Elle pousse un long cri puis me regarde droit dans les yeux tandis que je retire le vibromasseur. Je la saisis alors dans mes bras avant de lui embrasser tendrement le cou. Je sens qu’elle a besoin de reprendre son souffle quelques instants ; je lui retire alors ses liens ainsi que l’écarteur de bouche pour l’allonger sur le dos. Elle me saisit avec fougue, me serre dans ses bras, de toutes ses forces, en me couvrant le visage de baisers. En reprenant sa respiration elle me dit tout bas qu’elle voudrait que cette nuit dure des jours. Je caresse délicatement son visage puis embrasse ses lèvres. Nous profitons de ce moment de répit pour boire une nouvelle coupe de champagne.

Olivia reçoit alors un message de J-C lui indiquant qu’ils se rendent avec Louis à la soirée au Triskelion et qu’ils seraient heureux de nous y retrouver. Ce club privé n’est pas tout proche et nous décidons donc de nous préparer. Je choisis ce moment pour offrir le cadeau que j’avais préparé pour Olivia. Il sera parfaitement adapté. Elle ouvre le paquet, visiblement émue puis en sort le ras-de-cou en similicuir noir, orné d’un large anneau en métal doré et d’une délicate chainette dorée faisant office de laisse. Elle m’enlace pour me remercier en me disant qu’elle sera fière de le porter ce soir devant toute l’assemblée. Nous réunissons nos affaires et sommes finalement prêts à partir. Arrivés devant la porte, Olivia me tire la main par derrière, me rapproche d’elle avant de me demander si nous devons absolument partir maintenant, tout en faisant glisser sa main sur mon entre jambe et en me remettant la laisse du collier qu’elle a passé à son cou. Je tire un coup sec sur la laisse, la plaque contre moi, lui saisis les fesses puis la soulève du sol, ce qui lui déclenche un petit rire d’étonnement. Si Olivia veut jouer toute la nuit elle peut compter sur moi, ce soir est notre soir. Je la transporte dans mes bras jusqu’au salon et la dépose sur la table basse en lui maintenant les deux jambes tendues au-dessus d’elle. Je défais la fermeture éclair du bas jusqu’au fesses avant de faire couler du lubrifiant sur tout son sexe et son anus. J’attrape le plug resté sur la table puis commence à lui insérer. Malgré sa petite taille, Olivia grimace quelque peu ; je m’interromps. Elle me demande de continuer, qu’une fois inséré cela lui procure beaucoup de plaisir. Je poursuis donc et le plug rentre effectivement très facilement pour orner son cul de façon magnifique. Je défais alors mon pantalon et la prend avec passion sur la table basse qui grince bruyamment sous les coups de nos ébats.

Nous voilà à nouveau transpirants, haletants, tous deux allongés sur le dos à même le sol. Olivia tourne la tête vers moi : “Tu sais, c’est probablement notre dernier week-end ensemble, je ne suis pas sûre de vouloir aller au club. On s’y amuserait beaucoup j’en suis sûre mais là j’aimerais juste apprécier ces moments à deux, profiter de toi avec intensité, jusqu’à la dernière minute. Je ne suis pas d’humeur partageuse ce soir, tu ne m’en veux pas“ ? Je me retourne sur le côté puis prends son visage à deux mains : “A cet instant précis tu es tout ce dont j’ai besoin pour être heureux. Demain nous nous dirons au revoir alors faisons de ce soir un instant sans fin“. Le Triskelion devra se passer de nous pour cette fois, nous ne sommes pas exclusifs mais sacrément possessifs ce soir. Crisse de logique !

Il est déjà 23h et nous n’avons pas encore mangé. Je décide donc de descendre en vitesse nous chercher deux repas à emporter. Un Copper Branch se trouve à moins de cinquante mètres du AirBnB, Je pénètre dans l’appartement avec les repas moins de vingt minutes plus tard. Lorsque je franchis le pas de la porte, je vois immédiatement Olivia, assise à califourchon sur un angle du bar de la cuisine, le gode noir posé verticalement entre ses jambes. Avec un sourire en coin elle me lance “Tu sais qu’il ne faut jamais me laisser seule trop longtemps, je suis bien trop indisciplinée“. Je lui réponds avec une moue réprobatrice, pose les sacs de nourriture en m’approchant d’elle. Je lui demande de se retourner, elle s’exécute. Elle est désormais assise dos à moi, les pieds repliés sous ses fesses, à hauteur de ma taille. Je saisis le gode, le lubrifie puis lui demande de soulever les fesses. Sa croupe se soulève, je place le gode entre ses jambes avant de le fixer au bar à l’aide de sa ventouse. Le plug en acier noir est toujours en place. Olivia me regarde faire par-dessus son épaule. Elle redescend ses fesses et fait lentement pénétrer le sextoy dans son vagin à l’aide de petits mouvements de va-et-vient. Je l’observe quelques instants. Ses mouvements de bassin prennent de l’ampleur, elle commence à pousser de petits gémissements. Je m’empare du paddle et décide de rajouter du piment à sa chevauchée. J’attends qu’elle atteigne son rythme de croisière pour faire claquer le bois sur ses fesses. Ses gémissements redoublent d’intensité, elle chevauche désormais à pleine vitesse. Les impacts de paddle s’accélèrent également, sa peau se marbre de rouge et de violet. L’intensité monte d’un cran lorsque je place quelques coups de paddle au creux de ses reins. La peau y est fine et vire aussitôt au pourpre. De petits cris plaintifs m’indiquent qu’Olivia approche de sa limite mais pour ce dernier soir, je veux absolument la pousser dans ses retranchements. Le paddle continue de retentir, toujours plus fort et implacable. Soudain, sur le dernier impact, ses fesses se soulèvent exagérément, elle expulse avec force le gode. Elle se fige dans cette position pendant deux ou trois secondes, je l’entends sangloter légèrement. Elle se retourne dans ma direction, toujours juchée sur le bar, m’attrape par la chemise puis m’embrasse avec fougue. Je vois que ses yeux sont humides. Elle peine à retrouver son souffle, respire avec difficulté mais ne lâche pas ma bouche, nos langues s’étreignent pendant de longues secondes. Je la serre dans mes bras avant de lui glisser à l’oreille “Tu as été incroyable“. Son regard s’emplit de tendresse et elle me serre contre elle à m’en couper la respiration.

Nos jeux continuent ainsi toute la nuit. L’aube pointe le bout de son nez pour nous ramener à la réalité, nous pousser au lit. Je me sens à bout de force et dis à Olivia que je ne pourrai plus assurer une érection avant au moins vingt-quatre heures. Nous éclatons tous les deux de rire avant de nous endormir quelques minutes plus tard.

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