La fluidité des sentiments

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Je suis de retour à Montréal après ces quelques jours chez Lise et Raf. Mon ex, Charlie, avec qui je partage l’appartement, est aussi de retour après son séjour à Québec. Même si nous nous entendons à merveille et sommes toujours très proches, voir Olivia chez moi sera désormais chose impossible. Je lui parle néanmoins de cette rencontre dans le détail, autour d’une bouteille de vin. La narration de ces aventures l’émoustille clairement et elle me propose dans la foulée de faire une petite séance de shibari pour s’entraîner.

Nous sortons alors les cordes, la séance peut débuter dans le salon. Inévitablement, ces jeux de cordes en amènent d’autres. Charlie a mis son body en dentelle préféré, elle entreprend de me déshabiller entièrement. Pas de dom-sub ici, mais deux ex-amants emplis d’une fougue sexuelle chargée en énergie électrique, comme à chaque fois depuis que nous nous connaissons. Elle profite que j’aie les mains et les chevilles attachées derrière moi pour saisir mon sexe afin de le mettre au garde à vous grâce à sa bouche experte. Après de longues minutes sans me laisser aucun répit, elle s’interrompt soudainement, se penche sur moi pour défaire les liens dans mon dos puis me susurre à l’oreille qu’elle veut que j’éjacule sur tout son corps. Je lui réponds que pour ça je vais d’abord devoir l’attacher pour m’assurer qu’elle ne bouge pas trop. N’étant pas du tout un expert en shibari, mes liens sont simples, basiques. Je lui ai juste attaché les poignets ensemble avant de fixer les cordes à un crochet dans le mur. Charlie se trouve donc mi allongée mi assise, avec le haut du dos qui repose contre le mur et les bras tendus au-dessus de sa tête. J’approche alors mon sexe de sa bouche, elle reprend sa fellation, toujours aussi fougueuse. Après quelques minutes je me retire et me tiens debout, jambes écartées au-dessus d’elle. Je me masturbe puis finis par éjaculer sur ses seins, son ventre, ses cuisses. Elle me regarde droit dans les yeux et me dit que ce soir elle ne m’en tiendra pas rigueur si je décide de profiter de la situation mais qu’elle voudrait un autre verre de vin avant. Nous explosons tous les deux de rire. Je nous ressers donc deux grands verres de rouge mais décide de ne pas défaire les liens de Charlie, si bien que je la fais boire, en m’appliquant, pour ne pas en renverser. Cette dernière entreprise n’est pas totalement réussie puisque quelques gouttes de vin coulent malgré tout sur sa poitrine, je m’empresse de les nettoyer avec ma langue. Après quelques gorgées, je pose les deux verres à pied sur la table basse. Je reviens devant Charlie et m’allonge ventre à terre,entre ses cuisses. J’attrape brusquement ses fesses pour rapprocher son sexe de mon visage puis commence à lui offrir un long cunnilingus. J’aime toujours autant ses gémissements très distingués et je connais désormais par cœur les spasmes annonciateurs de son orgasme. Lorsqu’elle jouit sur ma langue, je décide de la titiller encore quelques secondes, sachant parfaitement que son clitoris est ultra-sensible, que cela va lui arracher des petits cris félins que j’adore tant.

Le lendemain matin je recommence à discuter avec Olivia par messagerie, elle m’annonce une nouvelle qui me laisse bouche bée. Elle m’explique que J-C, son compagnon depuis douze ans, la trouve rayonnante en ce moment et souhaiterait rencontrer la personne qui rend sa compagne si heureuse. Elle me dit que naturellement je suis en droit de refuser, que ni elle, ni lui, ne s’en offusqueraient. Tout semble si simple avec Olivia que j’accepte malgré ma surprise, sans même prendre le temps de vraiment réfléchir. Ce n’est qu’après que je réalise que je viens de me mettre dans une situation totalement inédite pour moi, ça me fait sourire. Depuis plusieurs mois déjà, ma vie prend sans cesse des directions qu’il m’est impossible d’anticiper. J’ai l’impression d’avoir vécu plus d’expériences nouvelles, et parfois franchement “what the fuck“, dans la dernière année que lors des trente-huit précédentes. “Bring it on“, au moins je ne mourrai pas idiot.

Olivia et J-C ont d’ailleurs prévu de venir à Montréal avec Louis à la fin de la semaine. Elle me rassure, m’explique que J-C ne souhaite pas s’imposer entre nous, il voudrait simplement que nous prenions le temps d’aller boire un verre tous ensemble pendant le week-end pour apprendre à me connaître. Plus j’y pense, plus la situation me plaît au final. Je me réjouis moi aussi de rencontrer l’homme qui partage sa vie au quotidien.

Je propose à Olivia de réserver un AirBnB pour le samedi soir, nous pourrons boire un verre avec J-C dans l’après-midi et éventuellement le revoir le lendemain. Elle est ravie, nos échanges épistolaires 2.0 continuent toute la semaine. Elle m’envoie encore de superbes photos noir et blanc la mettant en scène avec ses jouets préférés. Les éclairages, les contrastes et le grain sont superbes. Ces photos ont aussi l’avantage de me donner une idée. Je demande à Olivia de préparer un sac pour ce week-end avec tous ces jouets afin qu'elle m’en fasse une démonstration. L’idée l’excite franchement, nos messages deviennent de plus en plus incendiaires jusqu’au jour J.

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