Jeux innocents

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Après avoir traîné encore quelques temps dans le Village et visité quelques sex-shops, nous faisons une pause dans un petit restaurant végétalien puis nous mettons en route. La nuit tombe sur Montréal la tranquille, nous arrivons dans mon quartier, Parc Extension.

Chaque district de la ville est comme un petit village avec son identité propre, son atmosphère. Parc Extension est à l’image des différentes vagues d’immigration du Québec. La population historique est grecque mais cohabite désormais avec une importante communauté indienne, majoritairement sikh, arrivée plus récemment. L’ambiance y est résolument cosmopolite, métissée, populaire. Rien que dans le bloc où j’habite il n’y a pas moins de deux églises orthodoxes et une bonne vingtaine de restaurants ou snacks indiens. A la différence d’autres quartiers du centre comme le Plateau par exemple, Parc Extension n’a pas encore trop souffert de la gentrification. C’est un quartier de familles populaires essentiellement et, bien qu’en hausse, les loyers y restent abordables. Pour preuve, l’unique café-restaurant végan aux alentours, La Place Commune, ne sert pas de tchaï latte à huit dollars mais organise chaque jour la collecte ainsi que la distribution de produits frais pour les plus démunis. Du pain, des légumes frais, même des vêtements, sont mis à disposition gratuitement pour les familles du quartier. Le lieu fonctionne sur le principe des souscriptions, plusieurs fois par semaine il offre des événements culturels ou d’éducation populaire. Projections de films, concerts acoustiques, débats etc.

Arrivés chez moi, nous ouvrons une bouteille de vin rouge, achetée chez le dépanneur du coin, je mets de la musique, puis nous nous installons confortablement dans le canapé. Les discussions reprennent de plus belle. Olivia m’explique qu’avec J-C ils explorent une nouvelle pratique, l’hypnose érotique, je trouve ça passionnant. On parle aussi de porno, de féminisme et bien évidemment Erika Lust est mentionnée. Erika Lust est une scénariste, réalisatrice-productrice de films érotiques et pornographiques alternatifs basée à Barcelone. Ses films sont radicalement différents des productions classiques. Vrais scénarios, codes physiques en dehors des normes de l’industrie, scènes gays et hétéros dans un même film, valeurs féministes, réalisation soignée…

C’est donc décidé, nous allons regarder X-confessions volume 12. Avant que nous lancions le film, Olivia me dit qu’elle a besoin de dix minutes pour se préparer. Je lui indique la salle de bain et elle s’y engouffre avec son petit sac à dos. Je profite également de ce laps de temps pour me préparer. Je me change rapidement et prépare le peu d’accessoires que j’ai pu emmener avec moi au Canada, soit un paddle en bois et une cravache en métal et similicuir. Je prépare également la boîte de préservatifs et un tube de lubrifiant puis je m’assois sur le canapé en sirotant un verre de vin. Quelques minutes plus tard, Olivia ressort de la salle de bains; je suis aussitôt émoustillé par sa tenue. Elle porte un ensemble de lingerie noire en dentelle très délicate. Une culotte-shorty très échancrée sur les fesses avec un soutien-gorge assorti sans armatures. Elle a aussi enfilé des bas en latex noir, plaqués contre sa peau jusqu’à mi-cuisse et dissimule son visage sous un loup en dentelle noire.

Aussitôt sortie de la salle de bains, une fois sûre qu’elle a capté mon attention, elle se met à quatre pattes. Féline, prenant tout son temps, elle avance vers le canapé. Assis, je tends la cravache vers elle, en posant la claquette en similicuir sur sa joue pour lui indiquer de s’immobiliser. Elle s’arrête net, me fixe pendant une seconde, accentue sa cambrure puis baisse la tête. Je la regarde quelques instants puis me concentre sur sa respiration. Comme à chaque fois, au moindre stimuli d’excitation, son souffle devient plus haché, plus lourd. Les mouvements de sa poitrine s’accélèrent et la dentelle se tend au contact de ses tétons. Je fais glisser le bout de la cravache sous son menton pour le redresser avant de plonger mon regard dans le sien. Je laisse courir la cravache le long de son cou, derrière sa nuque, entre ses omoplates et tout le long de sa colonne. Je l’immobilise au creux de ses reins puis la fais claquer à la naissance de ses fesses. Olivia comprend, elle reprend sa progression féline vers moi. Arrivée à hauteur de mes jambes, elle pose les mains sur mes cuisses et grimpe pour se blottir contre mon flanc, la tête posée sur mes genoux.

Nos soirées canapé ne sont peut-être pas dans la norme mais pour rien au monde je ne voudrais en connaître d’autres types. Deux individus qui s’accordent la liberté de se découvrir, de jouer comme si rien d’autre n’existait à l’extérieur, de s’explorer, de laisser parler leur moi profond, leurs fantasmes et leurs failles.

Le film commence. C’est une succession de courts métrages avec chacun un thème et un scénario précis. Le premier se déroule dans un sauna inondé de lumières néons roses, bleues et violettes. L’esthétique y est léchée, la photographie magnifique, l’effet instantané.

Olivia sent mon érection sous sa tête et commence à me caresser à travers le tissu. Trahi par mon émotion, ma main droite s’agrippe fermement à sa fesse gauche pour la serrer fermement. Elle plonge alors sa tête dans mon entrejambe et agrippe ma fermeture éclair avec ses dents. D’un mouvement habile, elle parvient à l’abaisser. Je ne porte pas de sous-vêtements. Mon sexe sort d’un mouvement brusque, propulsé contre mon ventre. Au bruit que crée l’impact, Olivia entrouvre la bouche puis se jette dessus pour l’avaler avec gourmandise. Elle le suce énergiquement jusqu’à sa base avec de petits gémissements qui participent grandement à mon excitation. Après quelques secondes à simplement apprécier la fusion parfaite de sa bouche avec mon pénis, j’attrape ses cheveux à l’arrière de son crâne pour le relever légèrement. Sa bouche est désormais maintenue à quelques centimètres de mon érection, je sens son souffle chaud sur mon gland. Elle fait danser sa langue à la surface; le ballet est magnifique à voir. Je commence alors à imprimer des mouvements de va et vient avec mon bassin, de la main droite je saisis le paddle posé à mes côtés. A chaque fois que mes reins se soulèvent, que mon sexe s’enfonce entre ses lèvres si douces et chaudes, j’abats le paddle sur ses fesses dans un claquement sonore. A chaque impact Olivia pousse un cri étouffé tandis que sa bouche se resserre autour de mon phallus.

Mon bras gauche fatigue, je dois le baisser au fur et à mesure, ce qui rend la fellation toujours plus profonde. Je décide de maintenir ses lèvres plaquées contre mon pubis et de redoubler les coups de paddle. Les fesses d’Olivia sont écarlates sur toute leur surface, les impacts du bois sur sa peau laissent de larges traces qui virent quasi immédiatement au violet. Sa peau est désormais un champ de bataille qui porte les cicatrices de l’affrontement et ses petits cris gutturaux de plaisir sont ininterrompus, comme un long gémissement. Caresse sonore qui m’envoie de l’électricité à travers tout le corps. Des gouttes de sang perlent à la surface de sa peau.

Je remonte entièrement sa tête, un long filet de bave relie désormais mon sexe à ses lèvres. Je demande à Olivia de s’installer à quatre pattes sur le tapis, à mes pieds. Elle s’exécute, se met en position mais ne peut réprimer de langoureux mouvements de bassins. Je m’absente quelques secondes pour aller chercher une bougie et un briquet dans ma chambre. Je reviens me poster devant elle, toujours entièrement habillé, le sexe en érection hors du pantalon. J’allume la bougie, la tiens au-dessus du dos d’Olivia tandis que je prends la cravache de l’autre main. La cravache se pose avec un petit claquement dans le bas de son dos pour la contraindre à garder la position. Les premières gouttes de cire rouge coulent à la surface de son dos. Éclats rouge vif sur sa peau diaphane. Chaque goutte éclate en tombant le long de sa colonne pour dessiner de minuscules flaques qui se figent quasi instantanément. Des omoplates jusqu’à la naissance de ses fesses, son dos est rapidement constellé. Tout en maintenant l’appui de la cravache sur ses reins, j’éteins la bougie, la pose sur la table basse en verre puis me poste derrière Olivia. Je lui demande d’enlever sa culotte sans changer de position. Souple, elle y arrive sans mal et me jette un regard plein de luxure.

La cravache passe entre ses cuisses pour explorer sa vulve. Je la fais claquer à l’intérieur de chacune de ses cuisses ce qui l’oblige à écarter les jambes. Toujours aussi cambrée, son cul m’est désormais offert, bombé, ses grandes lèvres s’écartent légèrement laissant apparaître un filet de cyprine. Je promène la claquette de la cravache de son ventre jusqu’à son anus, en accentuant la pression lors du passage sur son sexe. Olivia ne tient plus en place, elle se montre impatiente. Ses bras sont maintenant allongés devant elle, ses seins frottent contre le tapis tandis ses fesses ondulent de façon indécente. Pour réprimer cette impatience, je fais claquer la cravache sur chaque fesse. Elle lâche un long râle de supplication.

Je me mets à genoux devant son cul rebondi et sa vulve offerte. J’attrape le tube de lubrifiant puis le fait couler généreusement le long de cette cascade incendiaire. Au contact du gel froid un spasme parcourt tout son corps, elle pousse un petit cri de surprise. Sans plus attendre, je la pénètre avec deux doigts. Voyant qu’elle est toujours aussi accueillante, deux doigts supplémentaires suivent aussitôt. Le lubrifiant remplissant son rôle à merveille, c’est désormais le pouce qui se plaque vers l’intérieur de la main puis pénètre dans son vagin. Olivia ronronne en imprimant de petits mouvements de va et vient. Elle finit par avaler la main entière jusqu’au poignet. Je commence alors à masser la paroi intérieure de son pubis, doucement puis vigoureusement. Sa respiration est totalement chaotique. Elle inspire par la bouche, vibre de tout son corps. Elle se raidit, me comprime la main de l’intérieur et se laisse tomber au sol en un gigantesque spasme qui prend possession de tout son corps pendant quelques secondes. Elle se redresse sur ses bras, se retourne puis se jette sur moi pour m’embrasser avec passion. Sa respiration est encore chaotique. Elle me serre de toutes ses forces contre elle. Sa peau est brûlante et l’électricité qui la parcourt totalement palpable. Je la serre à mon tour de tous mes forces. J’ai peur que son corps si fin se brise entre mes bras. Je la fais basculer en arrière pour embrasser généreusement ses seins à travers le soutien-gorge.

Je me lève en la maintenant de mes deux mains. Ses bras m’enserrent le cou tandis que ses jambes s’accrochent autour de ma taille. Je me déplace ainsi de quelques mètres pour la plaquer dos contre le mur. Je maintiens ses fesses avec mes deux mains et la fais glisser sur mon pénis. Elle m’étreint toujours plus fort. J’imprime à tout son corps un mouvement de va et vient. Nos regards ne se lâchent plus, je la sens haleter à quelques centimètres seulement de mon visage. Elle est si légère que de simples impulsions de mes mains et de mes avant-bras sous ses fesses suffisent à la faire glisser le long de mon sexe. Ses gémissements sont désormais des cris et je la rejoins avec mes propres cris lascifs. Je sens une vague de plaisir se saisir de mon bas ventre, je ferme brièvement les yeux, la laisse exploser puis me submerger. Je rouvre les yeux, Olivia me fixe avec une intensité troublante, nous nous embrassons fougueusement comme si rien d’autre ne comptait. Je continue à la porter pendant quelques secondes puis la dépose délicatement sur le canapé en position allongée. Son corps m’a électisé, allongée si lascive, elle est tellement belle, désirable. Je ne la laisse pas reprendre son souffle et me mets en tête de la faire jouir à nouveau avec ma langue. Elle semble infatigable et accueille avec un bonheur non dissimulé cette initiative. Le film est terminé depuis un moment déjà. Je crois que la nuit va être aussi longue que belle.

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