Sortie culturelle

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Après deux ou trois jours de discussions sur l’application nous nous mettons d'accord pour nous retrouver, dans un musée bien entendu. J’avais parlé à Olivia de l’exposition consacrée à Rebecca Belmore au Musée d’Art Contemporain de Montréal, nous décidons de nous y rendre. Rebecca Belmore est une artiste autochtone, anishinabe, de l’Ontario, ayant touché à divers média, la performance, la vidéo, le body art, les installations. Son propos est politique, c’est un cri de rage contre l’injustice, en particulier contre les crimes impunis subis par les femmes autochtones.

Nous nous retrouvons dans la rue Sainte Catherine, sur le parvis devant le MAC. Olivia ressemble étrangement au personnage d’une nouvelle que j’ai écrite auparavant. Une frêle jeune femme, vêtue de noir qui sort immédiatement du lot dans la foule des passants. Peau porcelaine, cheveux violets mi-longs mi-courts, bijoux noirs, fard à paupières bleu et rose, regard mutin, démarche trahissant un certain manque de confiance. Ses yeux sont d’un bleu extrêmement clair, voire perçant et ses lèvres généreuses, parfaitement dessinées. Hirondelle punk à l’aspect aussi fragile que sauvage. Elle est belle mais pour une fois je ne suis pas déstabilisé. Rien en elle ne respire la suffisance ou l’arrogance, au contraire. Ma première impression me dit que nous nous ressemblons sur au moins deux points, la timidité et le manque de confiance en soi. Cette impression se confirme à travers notre langage corporel lors de cette première rencontre, un peu gauche ou touchant, selon le point de vue.

Nous rentrons dans le musée. L’exposition est prenante, bouleversante même. L’émotion est palpable derrière chacune des œuvres, on s’y attarde en échangeant sur nos ressentis. Là encore, Olivia m’apprend une foule de choses sur les différents mouvements artistiques, sur l’histoire et les problématiques des premières nations au Canada aussi. Le parcours dure plus d’une heure. A la fin, ni elle ni moi ne voulons que ce moment s’arrête, nous marchons à pas lents à travers le musée.

Au passage d’un couloir je m’immobilise, lui dit qu’elle me touche, que j’ai très envie de goûter ses lèvres. Elle me répond que ses lèvres attendent cette visite depuis de longues minutes, qu’elles aiment aussi être mordues. Nos corps se rapprochent, je saisis sa taille si fine et la plaque contre moi. Nos lèvres se rencontrent enfin. L’électricité est immédiatement palpable. Ce n’est pas un premier baiser prude ni timide, il est rempli de désir, d’excitation. Langoureuses, nos langues s’explorent mutuellement, mes dents se resserrent sur sa lèvre inférieure, elle gémit très discrètement. Je sens un petit spasme dans son bas ventre qui vibre brièvement contre le mien. Nous sommes désormais enlacés au milieu du couloir du MAC, ses mains fermement agrippées à mes fesses, les miennes autour de sa taille. Nos corps refusent de se séparer, indifférents aux visiteurs du musée qui nous croisent. Nous sommes à Montréal, aucune trace de regards réprobateurs ou accusateurs. Tout en restant enlacés, nous nous déplaçons de quelques mètres pour nous plaquer contre le mur du couloir. Je saisis les poignets délicats d’Olivia, les place derrière son dos en les maintenant fermement. Une seule de mes mains suffit à les maintenir contraints ensemble. Son rythme cardiaque et sa respiration changent d'intensité. Elle me fixe d’un regard perçant pendant quelques secondes, approche sa bouche tout près de mon oreille pour me murmurer :

- Serre mes poignets plus fort, je veux m’abandonner à toi.

Son souffle chaud me chatouille l’intérieur de l’oreille, zone ultra-érogène chez moi. A quelques mètres à peine, je remarque des toilettes. Je retourne Olivia contre moi, son dos contre mon torse, ses bras désormais devant elle, je tiens toujours fermement ses poignets. Je lui murmure à mon tour dans l’oreille, “je t’emmène“, et lui mordille légèrement le cou. Elle se cambre, jette sa tête en arrière sur mon épaule en fermant les yeux, pousse un râle de plaisir à la sonorité tellement féline. Je crois que je sens chaque centimètre carré de ma peau se tendre et le duvet dans ma nuque se dresser. Nous avançons ainsi, collés l’un contre l’autre, elle suit mes moindres impulsions, offerte. Nous pénétrons dans les toilettes, spacieuses, voire luxueuses. Il n’y a pas de verrou à la pièce principale, c’est d’autant plus excitant. Je maintiens Olivia toujours fermement plaquée devant moi, la porte se referme. Nous sommes désormais isolés mais vulnérables à toute intrusion. Je lâche ses poignets qu’elle maintient croisés devant elle. Mes mains se mettent à parcourir ses bras, puis ses épaules dénudées par le débardeur en voile léger qu’elle porte. Ses épaules sont fines mais parfaitement dessinées. Le tissu de son débardeur est tellement fin et fluide qu’il ne cache rien de son trouble. Elle ne porte pas de soutien-gorge. Sa petite poitrine se tient droite, arrogante. Mes doigts l’effleurent à travers le débardeur, décrivent de lents mouvements tout autour, en en frôlant toutes les courbes, plus légers qu’une plume. Ce jeu de teasing dure quelques secondes qui la mettent dans un état de douce agonie. C’est tout son corps qui est désormais transformé, habité par une nouvelle énergie qui semble la consumer. Elle jette sa tête en avant, tend les bras et prend appui sur les lavabos, une partie de ses cheveux retombent sur son visage, dévoilant sa nuque ornée d’un petit tatouage noir.

Je la tiens toujours fermement contre moi et saisis l’arrière de sa nuque, d’une main, que je repousse vers l’avant. Elle se penche, prenant appui de tout son buste entre les lavabos, le visage plaqué, les yeux à demi fermés, la bouche entrouverte, respirant fortement. Ma main quitte sa taille, se dirige sur ses reins, toujours doucement. Elle chemine sur les courbes de ses fesses, les caressant à travers sa mini-jupe noire plissée. J’arrive rapidement sur ses cuisses nues. La pression de ma main se fait plus franche. Lorsque nos peaux rentrent en contact, elle tressaute, sa respiration se fait plus insistante encore. Son bassin a du mal à contenir toute la sensualité qu’elle veut exprimer et commence à imprimer de lents mouvements lascifs. Ma main remonte à nouveau vers ses fesses puis soulève sa jupe pour la reposer sur ses hanches, elle pousse un nouveau râle félin qui dure en longueur. Ses vocalises sont autant de petits cailloux semés pour me guider sur le chemin de son plaisir. Elle porte une culotte en dentelle noire, valeur sûre. Tout en maintenant sa tête plaquée d’une main, l’autre imprime désormais des caresses plus appuyées sur ses fesses qui se colorent légèrement sous l’effet de l’afflux sanguin. Elle me jette un regard en coin m’indiquant qu’elle attend avec impatience que nous prenions la direction qui se dessine. Je décidé de prolonger l’attente, de jouer un peu plus avec son trouble. Ma main se soulève à plusieurs reprises pendant une à deux secondes pour se reposer avec délicatesse sur sa peau. Pendant ces quelques secondes un influx électrique semble parcourir tout son corps, elle retient sa respiration, un silence troublant s’installe, souffle suspendu, tension corporelle, l’orage se fait désirer, délicieuse agonie. Je dépose un baiser délicat sur sa fesse gauche tandis que ma main s’abat sur la droite. Détonation sonore qui ne parvient pourtant pas à masquer le petit cri mal étouffé qu’elle laisse échapper. Le pourpre afflue aussitôt sous la peau, Olivia se met à ronronner, au sens propre. On entend des talons marcher juste de l’autre côté de la porte, les joues d’Olivia deviennent écarlates mais ses yeux me supplient de ne pas arrêter.

Ma main quitte sa nuque pour venir se plaquer sur sa bouche. Joueuse, elle s’en amuse et lèche mes doigts avant de les sucer avec insistance, à grands renforts de petits cris. Je la laisse jouer quelques secondes mais comprends qu’il va me falloir être à la hauteur, inventif. Je défais complètement sa jupe portefeuille, la fait passer à travers sa bouche et la noue derrière son cou. Ses yeux ne me quittent plus, se plissent, m’implorant de continuer. Ses râles bâillonnés sont encore plus troublants, elle m’accorde le contrôle malgré la précarité de notre situation.

Le rituel recommence, les claquements sont francs, sonores, les impacts de plus en plus visibles. Le blanc diaphane s’est entièrement recouvert de rouge vif, même de bleu et de violet à certains endroits. Quelques minuscules gouttelettes de sang se forment à la surface. La culotte d’Olivia luit désormais de reflets humides nettement perceptibles. J’offre du répit à ses fesses pour commencer à explorer son entre-jambes à travers la lingerie. La sensation y est chaude, humide. Pendant que ma main fait de délicats va et vient en effleurant sa lingerie, Olivia attrape timidement ma main gauche pour la poser sur sa gorge délicate et tendue. Mes doigts se resserrent autour de sa trachée. Elle retouche alors ma main puis la guide pour qu’elle serre plus fort. Ce jeu de communication sans mots est parfaitement réglé, je peux maintenant sentir son moindre soupir. Notre destin est charnellement lié par un pacte tacite de confiance et de bienveillance complice.

Je tire sa culotte sur le côté puis humidifie mes doigts à l’entrée de son sexe si tiède. Ses jambes tendues, galbées par les talons, flanchent un quart de seconde, elle croit la délivrance proche. Mes doigts se bornent à la frôler pendant de longues secondes encore, son bassin n’y tient plus et semble traversé par une vague de petits spasmes. Ce contrôle qu’Olivia m’a accordé est un don précieux qui m’emplit de plaisir pas du tout coupable. J’aime la voir sur le fil, funambule du désir qui ne rêve que de se laisser tomber, submerger par le plaisir. Je lui maintiens la tête hors de l’eau pour décupler son plaisir au moment de plonger. Il est désormais temps de prendre une grande inspiration et de s’immerger. Son clitoris est gonflé, son bassin imprime désormais des mouvements de va et vient sur ma main, le tout accompagné de petits gémissements perceptibles malgré le bâillon. Je redresse Olivia contre moi tout en lui maintenant la gorge serrée, je la retourne d’un mouvement brusque, tire le bâillon pour dégager ses lèvres et l’embrasse à pleine bouche. Ses mains s’agrippent de toute leur force dans mon dos au point que je sens désormais ses ongles qui commencent à creuser un délicieux sillon sur ma peau.

Je la saisis par les hanches, la soulève et l’installe, assise face à moi, sur la surface en pierre entre les deux lavabos. Ses yeux ne m’ont pas quitté d’un seul battement de cils. Je crois deviner toutes les ondes d’énergie électrique qui crépitent entre nos deux corps, minuscules flashs colorés et explosifs. Je remets le bâillon en place puis pose mon front pendant trois secondes contre le sien. Nos respirations lourdes, haletantes, s’étreignent pour danser au même rythme. Ses yeux sont si proches des miens que je les entends désormais murmurer, “ne t’arrête jamais… Je te suis… Sans conditions“. J’entreprends alors de m’accroupir devant ses jambes écartées, je saisis fermement l’intérieur de ses cuisses et plonge la bouche la première. Le ballet de ma langue sur sa vulve se fait d’abord lent, précis, pour devenir ensuite plus incisif. Ma main droite se dirige, elle, vers l’entrée de son vagin et deux doigts y font facilement leur entrée. Les ondulations de son bassin ont fait place à des spasmes puissants, le rythme de ma langue et de mes doigts s’accélère. Les deux doigts explorateurs sont désormais rejoints par deux de leurs camarades. La sensation qu’elle s’abandonne est maintenant palpable, littéralement. A l’exception de mon pouce, c’est ma main entière qui est en elle, toutes les phalanges ont été avalées et font maintenant un mouvement de crochet vers le haut. Je la sens se contracter de plus en plus, la vague la submerge, elle jette entièrement sa tête en arrière, se fige pendant deux secondes puis est soudainement prise d’un spasme gigantesque, incontrôlé. Olivia attrape mon poignet pour maintenir ma main en place, au chaud. Elle se laisse tomber sur le côté, en position fœtale, en laissant échapper un rire de contentement. Ma main droite est toujours prisonnière en son sein et ressent les derniers spasmes qui la parcourent depuis l’intérieur. Je la retire très lentement, Olivia se redresse en position assise puis me saute immédiatement dessus, m’étreignant de ses bras et de ses jambes. Elle plonge sa tête dans mon cou, l’embrasse et le mordille frénétiquement. Elle a le poids d’une plume mais l’intensité d’un volcan en éruption. Debout, tout en la maintenant d’un bras, je saisis l’arrière de sa tête par les cheveux, la tire en arrière pour l’embrasser à nouveau. Elle me demande si j’ai apprécié à quel point elle avait été sage et docile. Je lui réponds simplement “Tu as été merveilleuse“.

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