Électrification

2 minutes de lecture

Les applications de rencontre sont un chemin de croix pour quiconque entretient encore des rêves de passion, de sentiments qui claquent et qui tâchent, qui vous laissent une trace indélébile. L’heure est plutôt au “take away“, voire au drive. Une relation commandée d’un clic et consommée entre deux épisodes d’une série Netflix. Un cul bombé, tomates, oignons et sauce blanche merci. Le cynisme a gagné, prière de déposer les armes. Sauf que non… sauf que jamais…

Est-ce une question d’ADN, d’éducation, de sensibilité ? J’ai depuis longtemps laissé ces questions rangées dans le dossier intitulé “Tu ne veux pas savoir“ parce qu’autant je peux être ultra-cérébral dans quasiment tous les aspects de ma vie, autant quand on parle d’amour, de passion, amoureuse ou purement charnelle, l’intellectualisation à outrance m’emmerde. S’il est bien deux domaines dans lesquels l’émotion ne doit souffrir d'aucun frein c’est justement dans l’art et dans le sexe. On pourra me dire que les émotions sont cérébrales, oui c’est vrai, mais elles ont le bon goût de s’exprimer dans notre corps. Vous savez, cette carcasse qu’on traîne partout avec nous, soit comme un boulet soit comme une vitrine de supermarché discount. Ce corps qui a tant envie de vibrations, d’effleurements, de feux d’artifices, de morsures, d’uppercuts au foie, n’importe quoi pour se sentir vivant.

Ma respiration s’arrête et je peux pleurer face à un tableau préraphaélite, un courant électrique parcourt tout mon corps devant les chefs d’œuvre de l’art nouveau catalan, je redeviens un gamin de sept ans, prêt à saisir son baluchon et partir à l’aventure quand je plonge dans la lumière de Turner, Banksy réveille un enthousiasme insurrectionnel en moi, je m’emmerde à mourir lorsqu’on me montre “la fontaine“ de Marcel Duchamp. C’est ainsi, nulle explication nécessaire, aucun jugement de valeur, j’ai juste besoin de ressentir l’art charnellement, de sentir un souffle me parcourir.

Il en va de même pour le sexe et la rencontre, j’ai besoin d’être balayé, de ressentir ce même souffle mystique qui s’empare de tous les organes pour les faire crépiter, qui transforme de l’intérieur et laisse l’esprit dans un état de quasi trance. La difficulté de mettre des mots sur une expérience aussi puissante est d'autant plus grande, on est forcément à côté, en deçà mais qu’importe, l’envie de transmettre, de faire ressentir est plus forte.

Annotations

Vous aimez lire James Buckley ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0