VI. C'était un silence bruyant

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- Nicolas, est-ce que je peux te poser une question ?

Les deux garçons marchaient sur un sentier de rochers, les vagues leur léchant les chevilles. Ils étaient partis le matin pour une longue randonnée sur le littoral qui devait les mener à des criques d’eau turquoise. Il était bientôt 14h et il ne leur restait qu’à peine deux kilomètres à parcourir. Durant le trajet, ils n’avaient cessé de discuter de tout et de rien.

Une semaine avait passé depuis leur tour de bateau et les deux vacanciers avaient passés chaque journée ensemble, vacant dans les recoins cachés de la région, bavardant de tout et de rien, apprenant peu à peu à se connaître. Ils avaient partagé des fou-rires, mangé des glaces et bu des cocktails. Ils s’étaient baignés, perdus et promenés. Nicolas avait compris que le jeune Louis n’avait rien de « coincé » mais qu’il était juste très réservé et qu’il préférait les choses simples de la vie plutôt que les envies parfois trop superficielles de la majorité des adolescents d’aujourd’hui. Et, ce dernier, quant à lui avait découvert un jeune homme doué d’une ouverture d’esprit absolument extraordinaire, gentil et altruiste. Il aimait jouer son rôle de garçon sûr de lui, provocateur et admiré de tous mais il prenait surtout du plaisir en faisant découvrir sa région, en initiant les autres à ses passions et surtout dans la discussion. Louis avait remarqué que Nicolas aimait particulièrement connaître son avis sur tous les sujets possibles pour ensuite pouvoir lui donner son propre point de vue.

En seulement sept jours, les deux garçons avaient appris bien plus sur l’autre qu’en des années. Ils avaient laissé les choses se faire d’elles-mêmes, acceptant de se connaître et surtout de se comprendre pour finir par éprouver de l’affection l’un envers l’autre.

- Oui, vas-y, répondit le plus vieux, légèrement essoufflé par sa marche.

- Pourquoi est-ce que tu as arrêté les études après le lycée ?

Louis se mordit la lèvre, craignant d’avoir agacé son camarade. Il savait qu’il n’y était pas allé de main morte la dernière fois qu’il avait abordé le sujet. Pourtant, Nicolas se contenta seulement de soupirer, tout en continuant de progresser sur les rochers.

- Après mon année de première, j’ai vraiment su ce que je voulais faire dans la vie et les études n’en faisaient pas partie.

- Personne n’a vraiment envie d’aller en cours.

Le plus vieux agrippait la matière rêche avec ses grandes mains et se hissait tant bien que mal malgré la chaleur écrasante.

- Ce n’est pas par flemme que j’ai décidé d’arrêter. Ma mention très bien au BAC je ne l’ai pas volée. J’ai travaillé dur pour l’avoir et terminer mes années de lycée en beauté. Mais j’ai préféré ne pas me lancer dans des études postbac qui allaient m’ennuyer plus qu’autre chose. Autant laisser ma place à d’autres.

Louis resta scotché quelques minutes. Il ne savait pas que Nicolas avait eu la mention très bien au BAC, lui qui l’avait toujours pensé mauvais élève. Il entendait les raisons données par son ami mais il ne put s’empêcher de continuer sur sa lancée :

- Mais sans diplômes, tu es coincé. Tu ne vas pas pouvoir trouver de travail !

Le concerné se retourna pour faire face au plus jeune dont le visage était écarlate sous le coup de la chaleur.

- Certaines personnes travaillent sans diplômes spécifiques.

- Mais ce sont des métiers très précaires ! répondis Louis du tac-au-tac.

- Et alors ? S’ils sont heureux ? dit Nicolas en haussant un peu la voix.

Louis ne sut que dire. Que pouvait-il répondre à cela ? On ne peut pas contredire le bonheur. Après un léger silence durant lequel les deux garçons ne cessèrent de se fixer, Nicolas soupira et reprit plus calmement.

- Ma mère m’a dit un jour qu’on devait choisir un métier dans lequel on est heureux de se lever pour aller travailler. J’ai toujours gardé cette phrase dans un coin de ma tête et je sais ce que je veux faire et ce que je ne veux pas faire. Je veux faire un métier qui me plaira, un métier que je ferais par passion. Et, je ne veux pas perdre du temps dans des études qui ne m’apporteront pas le bonheur, dans des études qui m’empêcheront de m’épanouir pleinement dans d’autres domaines qui eux me rendent heureux.

Un silence. Les deux garçons se regardaient. Encore et toujours. Nicolas essayait de partager son point de vue à Louis en sondant ses grands yeux verts. Celui-ci était un peu perdu. D’un côté, il comprenait ce que le plus vieux lui disait. Mais, il n’arrivait pas à concevoir qu’on puisse penser ainsi.

- Pourtant, on n’arrête pas de me dire que les études sont primordiales dans une vi, murmura-t-il.

Puis, il baissa son regard, fixant la roche qui s’humidifiait sous les assauts des vaguelettes salées. Il reprit alors d’une voix soudain tremblante :

- On m’a toujours félicité pour mes bonnes notes parce qu’on me disait que je pourrais faire de grandes études et avoir un bon métier.

Le jeune homme ne comprenait pas. Nicolas venait de contredire tout ce qu’on lui avait appris. Tout ce en quoi il avait toujours cru. Et le pire, c'est qu’il avait raison ! Il n’avait rien dit de faux, tout était justifié. Louis eut soudain l’impression de perdre l’équilibre, et s’il s’était trompé ? Et s’il s’était lancé dans une prépa littéraire juste parce que c'était un cursus prestigieux et qui lui permettrait peut-être d’intégrer de grandes écoles ? Avait-il vraiment envie de faire deux années de prépa et de passer le concours de l’École Normale Supérieure ?

Il était si angoissé, si troublé, qu’il semblait minuscule, fragile. Nicolas avait l’impression que s’il le touchait, il allait se briser en mille morceaux. Alors, il le rejoint en une enjambée et posa une main réconfortante sur son épaule.

- Tu sais Louis, on peut être heureux sans avoir un bon métier, une grande maison et une belle famille. Pour moi, être heureux, c'est faire ce qui te plaît. Peu importe les contraintes, peu importe le salaire ou les perspectives d’avenir, si tu fais ce que tu aimes, tu es heureux.

Alors, Louis pensa. Qu’est ce qui le rendait heureux ?

Écrire, imaginer. Écouter de la musique, écouter Rocket Man. Regarder un film, rêver. Lire, ressentir des émotions.

Devait-il faire cela toute sa vie ? Composer des poèmes, écouter des morceaux de musique et dévorer d’autres romans ? Serait-il heureux en prépa littéraire, bercé par la philosophie et les arts ? Sans doute. Il avait vraiment envie de faire ces deux années d’études post-baccalauréat. Et le concours de l’École Normale Supérieure alors ? Voulait-il vraiment devenir professeur en université ou un autre métier au service de l’État ? Peut-être pas. « L’ENS c'est la voie d’or » ne cessait-on de lui dire. Mais jamais il n’avait voulu enseigner. Jamais.

- Tu veux faire quoi toi ? questionna-t-il.

Nicolas lâcha son épaule et fronça les sourcils d’incompréhension. Puis, il comprit finalement de quoi Louis voulait parler.

- J’aimerais être reporter.

- Et tu n’as pas eu envie de faire des études de journalisme ?

- Non, le programme ne me donnait vraiment pas envie. Ce que je veux, c'est voyager avec mon voilier ou avec n’importe quoi, découvrir des paysages, des cultures, des gens et prendre des photos, réaliser des vidéos, rédiger des articles pour montrer à tous ce que j’ai vu. Je sais que c'est précaire de travailler seul, à son propre compte mais c'est ce que j’ai envie de faire.

Les yeux de Nicolas brillaient légèrement d’excitation. Il rêvait de cette vie à laquelle il aspirait depuis maintenant deux ans.

- Moi j’aimerais bien être auteur.

- Pourquoi tu ne le fais pas ?

- Parce que je ne sais pas sur quoi écrire. J’ai fait quelques poèmes et quelques nouvelles mais rien de plus.

Nicolas haussa les épaules et laissa Louis le doubler pour continuer leur route. Il lui emboîta le pas, hésitant à lui dire le fond de sa pensée. Il pourrait écrire sur eux. Sur leur hostilité infondée puis leur amitié naissante. Sur leurs discussions animées et pleines de vie. Leurs escapades et leurs aventures. Écrire sur le bateau, les garrigues, l’orage et surtout sur la grotte. Leur grotte. Celle dans laquelle ils avaient arraché le cœur de l’autre pour le disséquer et en faire ressortir le meilleur comme le pire. Ou plutôt, le pire comme le meilleur. C'est dans cette grotte qu’ils avaient enterré une hache de guerre empoignée depuis trop longtemps par les piètres guerriers qu’ils étaient. Elle avait depuis ce jour pris toute une valeur sentimentale pour Nicolas.

Le jeune homme avait encore du mal à réaliser l’attachement fort qu’il éprouvait déjà pour Louis. Trop fort. C'était comme s’il le connaissait depuis toujours, qu’ils avaient déjà fait les quatre-cent-coups ensemble. Comme s’ils étaient des frères. Pourtant, cela faisait seulement quelques jours que les deux garçons avaient mis cartes sur table. Nicolas se souvint alors de cette citation qu’il avait vu sur le mur de la maison de retraite d’un village voisin :

« Il n’est jamais trop tôt, trop tard, les rencontres ne sont pas un hasard. »

Peut-être que Louis et lui n’étaient pas fait pour s’apprécier avant ce jour d’orage dans la grotte, qu’ils n’étaient pas prêts. Peut-être qu’ils étaient destinés à attendre avant d’enfin se comprendre.

Se comprendre mais aussi se compléter.

Nicolas avait apporté à Louis l’aventure et l’adrénaline.

Louis lui avait apporté la simplicité et la conversation.

***

Il était 22 heures et les deux garçons s’étaient partagés une barquette de frites en se promenant sur le port. L’ambiance était toujours aussi agréable : le marché, les lumières, la musique, les restaurants, les vacanciers. Ils avaient également pris une glace, caramel pour Nicolas, pêche pour Louis, et ils se dirigeaient désormais vers la plage. À cette heure-ci, elle était déserte. Seulement quelques personnes aimaient y rester quelques instants pour observer les lumières colorées du port se refléter sur les vagues calmes.

Ils descendirent vers l’étendue sablée et enlevèrent leurs chaussures. Le sable était frais mais restait aussi doux. Les deux amis marchèrent un peu et s’assirent finalement face à l’horizon. La lune en croissant se reflétait sur la surface scintillante et le bruit des vagues était camouflé par la musique lointaine de la fête.

Quelques minutes passèrent avant que le plus vieux ne murmure :

- Tu connais la chanson La Mer de Charles Trenet ?

Louis acquiesça.

- Tu ne penses pas que c'est le bon moment pour chanter le premier couplet ?

Le plus jeune fronça les sourcils. Il ne voyait pas vraiment de quoi Nicolas parlait.

- Tu dis ça parce qu’on devant la mer ? À ce moment-là, autant chanter Face à la mer !

Le plus vieux renversa sa tête en arrière dans un rire silencieux puis se redressa et tourna sa tête de gauche à droite. Il y eut de nouveau un petit silence puis, sa voix éraillée se fit entendre de nouveau :

La Mer

Qu’on voit danser

Le long, des golfes clairs

A des reflets d’argent

La Mer

Des reflets changeants

Sous la pluie

Il avait chanté si bas que ce fut presque un chuchotement. Il ne chantait pas particulièrement bien mais il chantait juste et sa voix était harmonieuse. Louis ne voyait toujours pas vraiment où il voulait en venir et son silence parla pour lui.

- Les reflets d’argent. C'est le bon moment pour en parler non ?

Le plus jeune regarda de nouveau la lune puis la lumière qu’elle projetait sur l’étendue bleutée qui s’offrait à eux. Et, un sourire se dessina sur son visage.

- Moi, cette mer me fait penser à un poème de Théophile Gautier. Au bord de la mer.

- Et tu le connais ce poème ?

- Par cœur. À force de le lire, il faut croire qu’il est rentré !

Puis, d’une voix tout de même un peu timide, Louis se lança :

La lune de ses mains distraites
A laissé choir, du haut de l’air,
Son grand éventail à paillettes
Sur le bleu tapis de la mer.

Pour le ravoir elle se penche
Et tend son beau bras argenté ;
Mais l’éventail fuit sa main blanche,
Par le flot qui passe emporté.

Au gouffre amer pour te le rendre,
Lune, j’irais bien me jeter,
Si tu voulais du ciel descendre,
Au ciel si je pouvais monter !

- C'est très beau, remarqua Nicolas, épaté par son ami qui avait merveilleusement bien récité ces vers.

Un petit « oui » fut la seule chose que Louis répondit. Pourtant, il pensa que lui, il ne voulait pas rendre cet « éventail à paillettes » de la lune. Le spectacle était trop beau pour qu’il veuille y mettre fin.

Alors, c'est dans un silence apaisant que les deux garçons restèrent, contemplant ce qui les entourait comme s’ils n’avaient plus que quelques infimes secondes à vivre. Comme s’ils voulaient imprimer ce qu’ils voyaient. Mais pas seulement. Ils voulaient aussi garder un souvenir intact de l’instant. Le souvenir des vagues qui allaient et venaient sur le sable humide. Le souvenir de la brise fraîche du soir qui emmêlait les cheveux de Louis et décoiffait ceux de Nicolas. Le souvenir de la musique, des lumières, de la mer, de Charles Trenet et Théophile Gautier, des reflets d’argent et de l’éventail de la lune. Le souvenir de ce sentiment de plénitude, de calme intérieur, de tranquillité de l’âme, ce sentiment d’ataraxie.

Cependant, les deux jeunes hommes furent coupés dans leurs pensées par un groupe de personnes bruyantes qui débarquèrent sur la plage. Louis et Nicolas se retournèrent, ce dernier se mettant à sourire.

- Tu les connais ? questionna le plus jeune.

- Ouais, c'est des gens de mon lycée. Viens, on va les voir.

Nicolas dû sentir la réticence de Louis puisqu’il ajouta :

- Ils sont cools tu verras.

Alors, tous deux se levèrent et se dirigèrent vers le joyeux groupe d’adolescents. En s’approchant, Louis reconnu Rachel et son amie qui discutaient avec Nicolas le jour de la soirée au port. Il y avait aussi trois autres filles et quatre garçons. Certaines têtes ne semblaient pas inconnues au jeune homme mais il ne saurait se souvenir d’où il les avait vues. Sans doute avait-il croisé certains d’entre eux durant le début de son séjour ici.

Le plus vieux s’approcha pour les saluer et fit signe à Louis de s’approcher. Comme s’ils se connaissaient tous, ils lui serrèrent la main et lui sourirent avec entrain tandis qu’un certain Mickael s’assis pour jouer de la guitare.

Tous bavardaient et chahutaient mais le jeune normand préférait rester en retrait, trop timide pour se fondre réellement dans la masse. Cependant, il fut soulagé lorsqu’il remarqua que Nicolas ne l’oubliait pas et qu’il restait tout de même avec lui. Ils s’assirent aux côtés du guitariste et écoutèrent avec attention ce qu’il était en train de jouer.

Louis reconnu une chanson de Coldplay que ses parents écoutaient sur la route des vacances lorsqu’il était plus jeune. Cette mélodie qui lui rappelait de bons souvenirs le fit sourire. Il se concentra sur ce qui l’entourait en cet instant précis et il se rendit compte qu’il était tout simplement heureux. La nuit, douce et sombre qui recouvrait le décor, les étoiles dont la lumière était affaiblie par celle trop forte de la lune, la mer calme qui remuait faiblement, les lumières au loin et la musique qui résonnait dans l’air, ce groupe d’adolescents joyeux et soudé qui discutaient, jouaient et s’amusaient sur cette plage presque déserte. Et surtout, Nicolas, avec qui il avait passé un formidable journée et qui était à cet instant précis assis à côté de lui, regardant Mickael qui grattait les cordes de sa guitare avec précision.

Oui, Louis était heureux.

***

Il était désormais plus de minuit et les deux amis avançaient dans la pénombre, se dirigeant vers la villa. Au cours de la soirée, Louis avait sympathisé avec Jeanne et Ophélie. Il était resté avec elles sur le sable lorsque les autres avaient décidé d’aller prendre un bain de minuit. Ils avaient parlé de leur passion commune pour la lecture et s’étaient conseillés quelques ouvrages qui les avaient marqués et ils avaient un peu râlé lorsque les autres étaient revenus, trempés et qu’ils s’étaient collés à eux pour les rafraîchir. Frissonnant, Nicolas s’était enroulé dans une grande serviette rouge et avait dansé sur un vieux morceau de rock lancé par un des garçon sur une enceinte pour se réchauffer un tant soit peu.

Pour la première fois de sa vie, Louis s’était senti comme les autres. Parce qu’il avait fait ce que faisaient tous les adolescents de son âge. Il avait écouté les bavardages des uns et des autres, il avait bu une bière ou deux sur une plage de sable fin, il avait regardé les étoiles et écouté de la musique avec tous ces jeunes qu’il ne connaissait pas et qui lui donnaient pourtant l’impression d’être chez-soi. En plus d’écouter, il avait lui-même parlé, il avait senti sa gorge s’assécher, ses yeux briller, ses joues chauffer, sa tête tourner à cause de l’alcool.

Mais surtout, Louis avait souri. Il avait souri comme jamais auparavant, comme s’il n’y avait pas de lendemain.

Sur le chemin du retour, le jeune homme ne put s’empêcher de remarquer le silence de Nicolas. Le plus vieux a toujours été très bavard, animé, joyeux. Les deux garçons avaient déjà partagé des silences. Leurs silences. Mais celui qui emplissait cette nuit-là n’était pas comme les autres. Il n’avait pas cette chaleur, ce confort, cette tranquillité. Il n’était pas non-plus gênant ou grave.

C'était un silence bruyant.

En se taisant, Nicolas hurlait. Il hurlait ce qu’il n’avait pas le courage de prononcer, de réaliser.

Un jour. Il ne leur restait qu’un jour.

Après-demain, Louis sera parti.

Et cette pensée le consumait de l’intérieur.

En peu de temps, il s’était attaché à ce garçon qui autrefois était son ennemi. Leurs discussions, leurs escapades, leurs franches rigolades et leurs partages de musiques allaient lui manquer. La manière dont ils se comprenaient en un seul regard, dont ils se pardonnaient et s’adoraient.

Louis était doux, timide, intéressant et passionné. Tout simplement fascinant. Nicolas aimait son rire un peu brouillon, sa voix calme et posée. Il aimait comme il s’émerveillait face à la beauté des paysages, des villages, de la mer brillante. Comme il paniquait lorsqu’il s’éloignait trop du rivage, tremblant et regagnant la berge en de grands mouvements précipités. Nicolas aimait quand il choisissait toujours le même parfum chez le glacier et quand il demandait toujours des serviettes supplémentaires car il se tâchait sans arrêt.

Tout lui manquerait.

Louis lui manquerait.

Et il se noyait dans ce sentiment.

Un sentiment d’excitation, de soif de connaissance et surtout, de ne pas avoir assez vécu cette fin d’été.

Alors, c'est la gorge serrée que Nicolas continua d’avancer sur le sentier poussiéreux. Il marchait lentement, sous la voute étoilée qui léchait la cime des pins, toujours aussi silencieux et se sentant plus seul que jamais.

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