Chapitre 14

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Après la séance shoping, Adam dut me quitter pour régler une affaire urgente et me donna pour directive d’aller dans un salon de coiffure et d’esthétisme. Mais avant cela, Gabriel me raccompagna à l’hôtel, le coffre remplit de sac de vêtements de grand couturier.

Alix n’étant pas dans la suite, j’en profitais pour commander mon repas et manger en tête à tête avec moi-même. La solitude est tellement simple est paisible pensais-je en me délectant de ce moment. Je pensais soudain à mes parents qui comprenaient et respectaient plus que quiconque mon ressenti à ce sujet.

J’appelais alors ma mère pour lui raconter mes péripéties sans pouvoir lui révéler l’identité du pervers sexy qui m’avait acheté et cela à contre cœur.

Une fois chez le coiffeur, je regrettais de ne pas voir arriver Adam ; à quoi bon faire ce qu’il désirait s’il n’était pas là pour l’apprécier… je me sentais comme ces femmes passant leur temps à se pomponner pour essayer de plaire ou se faire remarquer par des personnes se moquant totalement de qui elles étaient en réalité.

Ce n’était bien sûr que mon avis et comme j’avais promis de jouer le jeu, j’essayais de trouver le bon côté des choses et d’en profiter le temps que ça allait durer.

Miguel passa un moment sur ma tignasse torturant ma crinière à coup de brosses, ciseaux, et produits chimiques et le résultat final m’allait à la perfection comme il le disait lui-même. Mes cheveux étaient toujours longs mais bien structurés et non fourchus, il avait éclairci quelques mèches et mon visage c’était comme illuminé. Pour finir, il dessina quelques grosses boucles et le tour était joué.

Rachel elle fit des miracles de ses dix doigts, elle savait manier la peau, dompter les duvets et enjoliver les traits comme personne. Mon corps était plus doux encore que la peau d’un bébé et ses massages étaient magique pour éliminer les tensions. Je ne m’étais jamais sentie aussi stone et bien dans ma peau qu’en cet instant.

Pour finir, elle m’aida à me hisser dans ma robe, à chausser mes Louboutin que je trouvais au passage bizarrement confortable pour des talons, et à accrocher les bijoux que Betty avait soigneusement sélectionné pour parfaire mon allure.

Lorsque le miroir renvoya mon image j’avais l’impression qu’il reflétait une autre personne. Je n’avais jamais été aussi apprêtée de toute ma vie, aussi mise en valeur qu’à cet instant, et je trouvais ça malheureux que cela soit pour une personne qui n’en avait rien à faire de moi. Je pris une photo et l’envoya à ma mère et à Alix pour qu’elles soient les premières à me voir ainsi et à me donner leur avis et je ne fuspas déçue.

- Mademoiselle ? me demanda une voix familière. Je me retournais

- C’est toujours Oriane Gabriel, je vais finir par ne plus vous répondre. Plaisantais-je à moitié.

- Si je peux me permettre, vous êtes magnifique.

- Merci. Je rougis, Adam n’est pas avec vous ?

- Non, il m’a demandé de vous conduire à la soirée.

- Très bien… ma gorge se serra mais je ne laissais rien paraitre et le suivis.

J’arrivais enfin à cette fameuse soirée, qui se révéla être un événement de taille. Le défilé Victoria Secret. Je connaissais la marque de nom et l’engouement autour du show sans vraiment m’en être intéressée auparavant.

- Voici votre billet pour rentrer.

- Comment ça je vais devoir y aller seul ?

- Monsieur vous y rejoindra le plus vite possible, il a des choses à régler avant.

- Quoi ?!

- Vous devez suivre le tapis rouge et entrer dans le bâtiment. Une personne vous indiquera votre place.

Je regardais ce chemin vermillon bordé par des barrières et des agents de sécurités derrière lesquels la foule s’amoncelait, le tout illuminé par les flashs incessants de paparazzis.

- Ce tapis rouge là ?! demandais-je criarde.

- Oui passez vite ils ne vous importuneront pas.

- Grrr ! rallais-je gagnée par l’angoisse de faire cela.

- Bonne soirée mademoiselle. Lança-t-il je l’ignorais donc et commença mon ascention, le cœur battant la chamade et mon cerveau en ébullition.

Ma robe devint soudain un fourreau bien trop étroit pour respirer correctement et mes tallons me semblaient désormais bien trop haut. J’avançais lentement vers le brouhaha incessant et éblouissant, mon corps baignant dans la lumière alors que j’aurais préféré croupir dans l’ombre, si seulement mon cavalier avait bien daigné se présenter…

Les gens me dévisageaient, se demandant surement qui je pouvais bien être pour marcherde ce côté-ci de la barrière. Certains pointaient même leur objectif vers moi pensant que leurs clichés vaudraient quelque chose. J’accélérais ma démarche tremblante, fixant la sortie à l’autre bout du tunnel qui me permettrait de m’extirper de cet enfer, quand je fus interpelé par l’un des photographes.

- S’il vous plait, par ici ! mademoiselle ! criait-il.

- Moi ?

- Oui, vous ! on peut savoir votre nom ?

- Cela ne vous sera d’aucune utilité croyez-moi ! Affirmais-je en essayant de m’échapper à nouveau.

- Si vous êtes ici c’est que vous devez bien être spéciale.

- Vous voulez dire célèbre, riche… non rien de tout cela désolée.

- Alors vous avez beaucoup de chance !

- C’est vrai… ! criais-je pour qu’il m’entende à travers la cohue. Malgré que la chance n’eût rien à avoir dans tout cela. Je lui souris en me rendant compte qu’il avait d’une certaine façon raison…

On m’attribua enfin mon siège au premier rang ou je m’installais à la hâte pour ne plus le quitter. Je ne fus pas surprise de trouver la place à côté de moi vide mais quelque peu déçue…

La salle de spectacle n’était pas aussi grande que je l’aurais pensée tout comme le nombre de spectateurs qui devaient-être triés sur la select. Les invités portaient des tenues toutes plus belles les unes que les autres, je me sentis donc plus à l’aise dans ma robe hors de prix.

Après trente minutes d’attentes, la salle s’obscurcit et le show démarra en musique. Des chanteurs célèbres et talentueux étaient sur scène pour nous faire frissonner et pour rythmer le pas des mannequins dont la beauté s’accorder parfaitement avec les parures sublimes, fantaisistes et colorées. Un spectacle à couper le souffle qui avait réussi à me faire complétement oublier l’absence d’Adam jusqu’à ce qu’il se termine.

Je regardais alors les spectateurs partir en attendant que la salle se vide pour les suivre à mon tour, lorsque Adam apparut accompagné d’une fille avec un sourire satisfait pour expression.

- Tu es toujours là ?!

- Oui au rendez-vous comme prévu par contre toi tu n’y étais pas. Lui reprochais-je froidement.

- Tu la laisses te parler comme ça ? se moqua la gourde rousse pendue au bras d’Adam aussi pétillante que la quantité de champagne qu’elle avait dû ingurgiter.

- J’ai eu un imprévu qui s’est éternisé… la fille se mit à ricaner de plus belle, mais ne t’inquiète pas, la fête n’est pas terminée. Il y a l’afterparty qui nous attend. Sortit la star comme si son retard n’avait aucune raison de m’affecter.

Je croisais les bras et me mordis la lèvre pour m’empêcher une nouvelle fois de l’ouvrir, heureusement pour lui j’avais vraiment apprécié le défilé.

- Tu es magnifique… Rajouta-t-il même quand tu es en colère. Lui aussi avait dû boire au vu de son attitude plus détendue que d’habitude.

- Merci… et toi tu es joliment accompagné, répondais-je sur la réserve.

- C’est une amie. Dit-il en essayant de garder son sérieux mais ses yeux vitreux le trahissaient.

- Une amie très gentille ELLE, compléta-elle avec vantardise.

- Je crois… que je vais m’en aller, passez une bonne soirée, lançais-je avant de m’écarter rapidement, mais Adam me rattrapa au vol en agrippant ma main et en la tirant avec force vers lui. Je perdis l’équilibre et heurta son torse, m’accrochant à ses épaules pour me retenir. Il m’enlaça pour me relever

- Ça va pas ! criais-je en le repoussant violement pour me libérer de ses bras.

- Reste. M’ordonna-t-il

- Hors de question. Je pense que tu m’as assez humilié comme ça pour aujourd’hui… ma gorge se noua.

- Humiliée… dit-il d’un air agacé, je t’ai habillé, coiffé, maquillé et permise d’assister à un défilé unique et tu trouves que je t’ai humilié ? son ton se durcit.

- Remets-la à sa place cette ingrate. Lança la garce superficielle.

- Ferme la Kim ! Grogna Adam visiblement agacé.

- Pas la peine j’y retourne avec plaisir.

Je tirais sur la fermeture éclair de ma robe gardant en joue ma colère contre lui. Et sans trop réfléchir, je laissais tomber le tissu à mes pieds avec audace avant de descendre de mes échasses et de retirer tous les bijoux, me retrouvant en sous-vêtements qui heureusement étaient à moi.

- Adieu Adam. Crachais-je. Malgré son regard assassin.

Ma sortie allait être magistrale, il fallait faire un choix attendre dans la salle que les paparazzis déguerpissent en compagnie du diable et de sa poule de luxe ou sortir à moitié nue devant tout le monde. Je fis le choix de partir et de filer à grandes enjambées devant les célébrités se faisant interviewer et tirer le portrait, affrontant les regards écarquillés, curieux ou outrés ; passant peut-être pour une prétentieuse mais au fond je voulais seulement m’éloigner de lui. Lui qui arrivait je ne sais pour quelle raison à me faire du mal alors qu’il me suffisait de partir et de l’oublier.

Une berline arriva à mon niveau et s’arrêta.

- Montez mademoiselle s’il-vous plait…

Je ne répondis pas fatiguée qu’on me prenne pour ce que je n’étais pas. La pluie se mit à tomber comme si le temps me poussé à rentrer dans cette fichue voiture.

- Oriane s’il vous plait…

- Non Gabriel, je ne veux plus avoir à faire à Adam de près ou de loin, le prix à payer est bien trop élevé pour moi.

- Vous risquez de vous faire agresser en pleine nuit dans cette tenue !

- Je prends le risque.

Gabriel continua à rouler à ma hauteur en faisant klaxonner plus d’une voiture derrière lui.

- C’est lui qui vous a demandé de me suivre ? demandais-je

- Oui… répondit-il désolé.

- Répondez-lui que je veux qu’il me laisse tranquille. Le comblepensais-je en serrant les dents.

- Il répond qu’il vous laissera tranquille une fois que vous serez en sécurité. A ces mots mon sang ne fit qu’un tour encore sous l’effet de la rage. Il ne déciderait plus rien à ma place. J’empruntais une ruelle piétonne parallèle à la route m’évanouissant dans la nuit en laissant derrière moi l’écho de mon prénom s’éloigner. Ne me rendant pas compte de ce que j’étais en train de faire…

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