Chapitre 10

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New-York… Me voici arrivée sur l’ile de Manhattan dont je n’ai encore jamais foulé le sol. A la sortit de l'aéroport, un homme nous attend une pancarte à la main sur laquelle figure nos nom. ils nous conduit jusqu'au parking et nous invite à prendre place dans une Mercedes noir à la carrosserie rutilante.

J’entrevoie par la fenêtre de la voiture la vie new-yorkaise et son architecture hors norme, et me languis de pouvoir enfin mettre le nez dehors après cet agréable mais long voyage. La voiture entre dans un parking souterrain et se gare au côté d’autres toutes aussi luxurieuses. Le chauffeur nous escorte jusqu’à un ascenseur ultra moderne.

- Où allons-nous ? je pose la question pendant notre ascension.

- Nous montons dans l’un des plus beaux hôtels de la ville Madame. Répondit l’homme amusé, juste avant que les portes ne s’ouvrent derrière lui.

Je déglutis en découvrant le hall d’entrée gigantesque recouvert du sol au plafond de dalles en pierres polies ; je lève la tête et m’émerveille devant des lustres majestueux de cristaux étincelants ; on aurait dit une salle de bal attendant ses invités.

- C’est classe hein ? ce réjouit Alix

- Un peu trop pour nous non ?

- Tu insinue qu’on n’est pas assez bien pour ce monde ?

- Je ne m’y sens pas très à l’aise pour le moment c’est tout.

- Au-revoir et merci de nous avoir accompagné jusqu’ici, dis-je à notre chauffeur.

- Je vous en prie mademoiselle, mais nous ne nous quittons pas encore.

- Comment ça ?

- Vous avez rendez-vous dans Upper East Side à dix-sept heures trente.

- Dans une demi-heure ?!

- Vos bagages seront montés directement dans vos chambres, une fois que vous aurez signé le formulaire d’arrivé.

Nous marchons rapidement vers le comptoir à l’autre bout de la pièce dans un silence d’église, rejoignant l’hôtesse d’accueil qui nous observe avec mépris depuis notre arrivée.

- Tu vois c’est de ça que je parle. Dis-je en désignant discrètement la femme brune en tailleur bleu marine impeccable et au chignon tellement serré qui lui lifte le visage.

- De quoi ? cette godiche mal baisée qui nous regarde de haut alors qu’elle doit faire un mètre cinquante ? C’est ça qui te met mal à l’aise ? laisse la moi…

Alix me prend des mains le papier de notre réservation et presse le pas vers le grand bureau blanc.

- Je peux vous aider ? demanda avec amertume la godiche inhospitalière.

- Bonjour ! lance Alix relevant l’impolitesse de son interlocutrice.

- Je peux vous aider ? répéta-telle d’un air agacé dans notre langue cet fois, omettant encore de nous saluer.

- Apparemment non. Nous sommes à la recherche d’une personne accueillante et qualifiée qui pourra poliment valider notre réservation après notre si long voyage, et nous donner notre clef, service que normalement un hôtel de ce standing devrait offrir à ses clients. Alix dépose à ce moment-là, la feuille sur la table devant les yeux de l’hôtesse médusée qui se métamorphose en voyant le nom de notre suite.

- Mais malheureusement pour nous, nous somme tomber sur une mégère aux grands airs qui juge les apparences et se croie supérieure à une future neurochirurgienne et sa compagne astrophysicienne. Peut-être même homophobe ? continue-t-elle théâtralement.

- Non… je ne suis pas… pas du tout ! bafouilla-t-elle troublée. Veuillez m’excuser, je vous envoie quelqu’un d’autre. Ajoute-t-elle avant de partir par une porte se trouvant sur le mur derrière elle.

- Je crois que tu l’as bousillé. je ravale un éclat de rire.

- Elle l’a bien cherché. Sourit Alix avec malice.

- Alors comme ça je ne suis qu’une « future » neurochirurgienne, pendant que toi tu es astrophysicienne ?!

- Tu es la plus pitoyable des menteuses, je ne voulais pas que tu décrédibilises mon histoire et puis tu es bien trop jeune pour être neurochirurgienne alors…

- Et toi non ?

- Non moi je suis un génie. Sourit-elle avec prétention.

Un homme au sourire jusqu’aux yeux nous installe confortablement avant de nous offrir une coupe de champagne, la troisième de la journée… il nous fait signer quelques documents et nous donne les clefs de la suite.

- C’est dommage, on a plus le temps de monter voir. Sort Alix en regardant sa montre.

- Je ne peux pas y aller dans cette tenue ! dis-je en me levant d’un bon.

- Tu n’as pas vraiment le choix… je reluque alors son élégante robe qui irait parfaitement pour la circonstance. Même pas en rêve… refuse-t-elle sur un ton catégorique.

- Je t’en supplie Alix tu ne peux pas me laisser y aller comme ça !

- Si… tu n’as qu’à assumer ton irrespect envers la mode et toi-même…

- Très bien alors je ne vais nulle part. je me rasseye dans le sofa confortablement. Alix déglutit puis devint rouge de rage.

- Ok c’est bon. Grogne-t-elle, en se levant.

Les toilettes du hall sont déserts, nous rentrons dans les cabines côte à côte et échangeons nos vêtements à la hâte en les faisant passer au-dessus de la séparation. Heureusement pour moi, Alix porte la même taille que moi, même si elle mesure dix centimètres de plus. La robe lui va à mi-cuisse quand moi elle m’arrive juste au-dessus du genou, cela me convient mieux comme ça.

Je sors enfin et me met à sourire bêtement, surprise par mon reflet dans le miroir d'en face. Ce n’est pas vraiment mon style vestimentaire, pourtant je me trouve plutôt mignonne et mieux mise en valeur dans cette tenue.

Les manches courtes bouffantes blanche et dentelé, son buste près du corps noir et sa jupe épaisse et rigide aux rayures blanches et noirs, me font penser à une tenue tout droit sorti d’un film de Tim BURTON. Je détache mes cheveux et les laisse pendre naturellement avant de les peigner juste entre mes doigts lorsque Alix sort à son tour…

Je pars en fou rire.

- Tu es démoniaque… peste Alix

- Pardon, je m’excuse sans pouvoir me contenir.

- Tu es magnifique.

- Merci.

- Et toi tu es…

- Ferme-la. Je ris de plus belle.

Elle s’approche de moi, sort de sa pochette un mascara et me badigeonne les cils.

- Voila. Se réjouis-t-elle satisfaite de son travail.

- Ah quoi bon? je ne suis pas sensé lui plaire, mais le repousser. Je l'interroge perplexe en regardant mes yeux de biche.

- Ce ne sera probablement pas ton dépuceleur mais, ce sera au moins le premier homme que tu rendras fou… notifie Alix avant de sortir. Je regarde alors ma montre et prend conscience de mon retard avant de la suivre vers la sortie.

***

La voiture s’arrête devant une devanture vitrée gigantesque ou il y a écrit maison des ventes.

- Appelez-moi dès que vous avez terminé. Dis notre chauffeur en nous tendant une carte avec un numéro de téléphone.

- Je ne connais pas votre prénom comment dois-je vous appeler ?

- Gabriel

- Merci Gabriel ! lui souris-je.

Un frisson me parcoure devant la porte d’entrée. Comme pour me dire de faire demi-tour, et ne pas me prendre la honte de ma vie…je regarde alors mon amie qui à mon grand étonnement, me lance un regard compatissant. Elle doit s’en vouloir quelque part de m’envoyer à l’abattoir contre ma volonté mais jamais elle ne me l’avouerait.

L’intérieur fait penser à un musée, bibelots tableau sculptures, voitures, autant de trésors à la portée de collectionneur les plus riche du pays. Et dire que je fais partit du lot…

- Bonjour. Nous salut un monsieur d’un certain âge en costume queue de pie.

- Bonjour monsieur. Je le salue à mon tour fascinée par sa tenue décalée.

- Puis-je vous aider Mademoiselle? demande-t-il avec bienveillance.

- J’ai rendez-vous pour … une enchère.

- Êtes-vous vendeur ou acquéreur ?

- Vendeur. j'hésite

- Puis je voir le bien ?

- Non, en fait... je rougis.

- Un expert devra en analyser l’authenticité. C’est obligatoire.

- Je ne vends pas un objet, je suis "l'objet". j'en reviens pas d'avoir dit ça!

- Oh je vois, vous êtes la jeune fille. tout le monde vous attend au dixième étages.

- Merci…

- Tu es une relique, se moque Alix en appuyant sur le bouton de l’ascenseur.

- Et toi une proxénète déguisée en meilleur amie.

- Yeah baby va bosser, et n’oublie pas de me ramener la tune. Joue-t-elle en prenant une voix graveleuse. L’ascenseur s’ouvre alors sur un groupe de personne très âgé.

Une fois arrivé à notre étage, une dame me demande mon nom et ma pièce d’identité.

- Mon amie peut m’accompagner ? je la supplie presque.

- Non votre acte fait lieu d’un contrat de confidentialité sur une des personnes que vous allez rencontrer.

- Je vois...

- Vous pouvez y aller, ils vous attendent salle quatorze, au fond du couloir.

Mon regard croise celui d’Alix et je lis sur ses lèvres le mot désolé avant de me diriger vers la porte, mon cœur battant la chamade. Je tape à la porte et on m’invite presque simultanément à entrer.

- Bonjour mademoiselle. Dit froidement l’homme au centre d’une longue table ovale.

- Bonjour monsieur. je le salue à mon tour en m’avançant pour lui serrer la main.

- Je suis Monsieur LARSON, le directeur de cette institution et voici Maitre ROLAND, Avocat de l’acquéreur, et le Docteur AZUS.

- Bonjour. je souris timidement en serrant leurs mains.

- Pour commencer, vous devez savoir que rien ne peut être signé sans vérifier que les deux parties n’amène la preuve qu’ils vont honorer leur promesse de vente et d’achat et que les conditions soient respectées. Pour cela je me dois dans un premier temps, certifier le moyen de paiement qui est de quatre millions de dollar. Je demanderai donc le virement de ce montant sur un compte d’attente en notre possession.

- Nous avons viré l’argent ce matin. Prévient l’avocat.

- Très bien, nous allons vérifier cela dans ce cas.

Il prend le téléphone posé devant lui et demande la confirmation de la transaction qu’il eut peu de temps après.

- Mademoiselle, il capte soudain mon attention, bien que cette vente soit délicate, nous avons le devoir d’authentifier votre virginité… mais je pense que vous deviez vous en douter ? non pas du tout… je suis horrifiée. Cela me parait pourtant logique maintenant… j’hoche la tête pour faire bonne figure.

- Ne vous inquiété pas ce ne sera pas très long. Me rassure la doctoresse en m’invitant à la suivre.

J’entre alors dans une pièce aménagée en salle d’examen.

- Je vais vous faire plusieurs examens de contrôle pour vérifier que vous n’avais pas contracté de maladie contagieuse, et pour cela je vais devoir vous faire une prise de sang et un frottis. Ensuite je vous prescrirais une contraception que vous devrez prendre.

- C’est obligatoire ?

- Non négociable.

- Même si je compte annuler la vente ?

- Oui tout ceci était stipulé dans le contrat que vous avez signé. Vous ne l’avez pas lu ?

- Pas vraiment…

- Vous faite tout ceci de votre plein grès n’est-ce pas ? s’inquiète-t-elle

- Oui c’est stupide, j’ai seulement peur des aiguilles.

- Vous pouvez enlever vos vêtements ici. Elle me montre un tabouret derrière un paravent en bambou.

- Tous mes vêtements ?

- Oui. Je remercie mentalement la première classe de m’avoir permise de pouvoir faire ma toilette dans leurs salles d’eau privative.

Une demi-heure plus tard, mon inspection est terminée, et je retrouve une nouvelle fois dans la grande salle avec l’impression d’être mise à nue. Mon intimité étalée sur du papier à la vue de tous.

- Voila c’est fait, voici le certificat de virginité, les résultats de la prise de sang me seront transmis dans une demi-heure.

- Très bien nous allons faire entrer l’acheteur maintenant, cependant mademoiselle, nous attendons de vous que tout ceci reste confidentiel, aussi nous vous demandons de signer ce papier qui mentionne votre totale et entière discrétion en ce qui concerne l’identité de la personne qui va se joindre à nous ainsi que tout ce qui se rapporte à cette affaire. Si vous ne respectez pas le dis contrat vous risquez des sanctions assez lourdes, j’espère que vous en êtes consciente.

- Oui. en fait pas du tout

Je prends le lourd stylo qu’on me tend et signe ladite feuille.

Au moment où le directeur ouvre la porte pour les inviter à entrer, l’angoisse s’engouffre dans mon ventre et ma respiration se raréfie, attendant de voir cette personnalité à laquelle j’allais devoir faire faux bon.

Oh non…

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