Chapitre 11

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Le temps ralenti tout à coup, mon cerveau analyse absolument toute la scène dans ses moindres détails. Il entre et mon cœur s’arrête à cet instant.

Je l’avais vu quelque heure plus tôt, dans la peau d’un super héros à travers mon écran de télévision pendant le vol. L’une des personnalités du moment, considéré comme l'un des comédiens les plus talentueux s'apprête à acheter ma virginité et moi à lui refuser.

Ses cheveux châtains aux reflets clairs dégradés autour de son visage jusqu’aux épaules, faisaient en grande partie son charme pour ma part. Sans parler de son regard transcendant vert amande, ses lèvres pulpeuses, sa mâchoire solide ornée d’une courte barbe aux contours parfaits… Un sexe symbole irrésistible façonné comme un dieu grec, j’aurais préféré un vieux pervers, au moins j’aurais eu une bonne excuse…

Il s’avance avec assurance suivi par un homme très grand et carré ; il salue le directeur d’une poignée de main avant de poser son regard sur moi… l’adrénaline me fait tressaillir quand j’ordonne à mon corps de ne rien laisser paraitre de mes émotions bien trop explosive. Il s’avance sans me quitter des yeux alors que les miens ne cessent de le fuir.

- Bonjour Oriane. Dit-il d’une voix posée et sexy.

je me rend compte que je n'ai pas respiré depuis qu'il est entré et reprend mon souffle avant de répondre à mon tour:

- Bonjour.

Mon cerveau gèle dû au stress et je suis incapable de me souvenir de son prénom.

- Ça va ? Pas trop intimidée ? demande-t-il à la fois prévenant avec une touche de fierté.

- Comme une fille ordinaire qui se rend compte qu’une super star veut lui acheter sa virginité. Il esquisse un très léger sourire.

- Crois-moi, tu es loin d’être ordinaire. Je me demande même comment une fille aussi séduisante peut être encore vierge. Déclare-t-il sans aucune retenue.

Mal à l’aise, J’ai envie de courir vers la porte et de fuir loin de cette pièce pour me cacher. La partie speculum frottis avait été presque jouissive en comparaison.

Je réponds à son interrogation par une autre question.

- Je me demande moi, pourquoi un aussi bel homme, star de cinéma et millionnaire voudrait payer une fille comme moi pour coucher avec lui alors qu’il pourrait avoir des femmes parfaites à la pelle prêtes à tout gratuitement. Je reprends ma respiration et passe ma langue entre mes lèvres déshydratées ; il détourne rapidement son attention sur celle-ci.

- Nous serons deux à ne pas répondre alors, dit-il avec intensité, brouillant mon esprit encore un peu plus. Je pense que nous ne devrions pas les faire attendre, et signer ces papiers…

Mon corps frissonne de le savoir se hâter de moi et l’excitation s’immisce sournoisement entre mes cuisses à l’imaginer le laisser faire. Je réfute aussitôt cette idée et la panique regagne mon âme engourdit.

- Je peux te voir en privé avant ? Il me regarde surpris.

- Si tu y tiens… vous pouvez nous laisser une minute s’exclame-il en s’adressant aux personnes derrière lui sans même les regarder.

L’avocat et le directeur sortent sans poser de question tandis que l’homme qui l’accompagne reste dans la pièce les bras croisés. Je le regarde interrogative avant de comprendre qu’il doit être son garde du corps au vu de sa carrure et de sa posture.

Je m'approche et chuchote ces mots pour ne pas qu'il m'entende:

- Il compte rester là ?

- Ça dépend, tu comptes rester sage ? répond-t-il en s'approchant d'avantage tout en mimant le volume de ma voix.

- Oui.

- Tu n’es pas une de ces fans cinglés qui serait prête à m’arracher une mèche de cheveux pour faire de la magie noire ou me cloner ?

- Non, pour te dire la vérité, je peine à me souvenir de ton nom…

- Ça fait mal. Ironise-t-il en portant sa main à son cœur.

- Non je ne veux pas… ce que je voulais dire c’est que je n’ai pas le temps avec mes études de traîner devant la télé ou d’être la groupie de quelqu’un.

- Tu peux nous laisser Eddy je pense pouvoir m’en sortir si elle se jette sur moi. Tu me payes pour me sauter dessus, je ne vois pas en quoi ça te dérangerait. ma pensée est à la fois confuse et amusée.

La porte claque et l’atmosphère s’alourdit soudain, conscient l’un et l’autre des raisons pour lesquelles nous sommes face à face son regard glisse rapidement sur mes courbes avant de tenir mon regard. Je suis comme envoutée, incapable de bouger ou dire quoi que ce soit. Une tension électrique s’engouffre dans mon cœur et se diffuse jusqu’au bas fond de mes entrailles.

- Tu voulais me dire quelque chose ? Ou tu comptes faire ça maintenant ? s’amuse-t-il avec effronterie pour masquer son impatience. Son comportement méprisant m’insupporte et je reprends alors le contrôle de mes émotions.

- Non en réalité je compte plutôt annuler le contrat. je m'exprime le plus clairement du monde, satisfaite de voir dépérir son air prétentieux.

- Qui penses-tu être pour refuser quatre millions de dollars ?

- Une personne qui pense que la valeur des choses ne s’arrête pas à son prix mais à ce qu’elles représentent.

- Et tu penses valoir plus que cette somme ?

- Oh, j’ai blessé ton égo surdimensionné on dirait, mais je te rappelle que c’est toi qui m’as choisi et non pas l’inverse ! la colère s’insinue dans ma voix, je perds pied alors qu’il arrive lui à garder son sang-froid.

- Et toi qui vend ta virginité « inestimable » au plus offrant. Alors quoi tu pensais tomber sur mieux que moi peut-être pour te l’acheter ? se moque la gueule d’ange au cœur démoniaque.

- Je… Alix ! je crie mentalement en pinçant mes lèvres de ne pas pouvoir la dénoncer. Je n’étais pas moi-même quand je me suis mise en vente et… j’ai regretté l’avoir fait juste après. Ça na rien à voir avec toi…

- Et tu comptes tout de même cracher sur une telle somme et sur la possibilité d’avoir ta première fois avec moi pour … ?

- Parce que, j’aimerais l’offrir à un homme qui me respectera et m’aimera pour qui je suis. Et tu n’es certainement pas cet homme-là… il ricane.

- Tu es prête, à donner, à un homme qui te brisera le cœur, ce qui a apparemment le plus de valeur pour toi, plutôt qu’à moi et une somme considérable qui te rendra assurément heureuse toute ta vie. Je parle de l’argent et de l’acte en lui-même.

Je grimace, dégouté par tant d’orgueil. Ce qui est sûr, c’est qu’il ne joue pas la comédie avec moi, sachant que le papier que j'avais signé m'obligerait à rester muette sur sa vrai nature.

- C’est le fait de me vendre qui me dérange sans en avoir envie. J’ai l’impression de mettre à mort mon âme, en préméditant mon propre viol.

- Je ne suis pas un violeur. Grogne-t-il

- Ce n’est pas ce que je voulais dire. Je sais que j’ai signé ce foutu contrat, mais j’ai changé d’avis… une larme coule sur ma joue, fatiguée de devoir me justifier. Je baisse la tête pour camoufler mon visage dans mes cheveux.

Je l’entend marchait vers moi jusqu’à ce que ses pieds touchent presque les miens. Il relève mon menton avec le flanc de son index et plonge son regard dans le mien.

- Et je ne t’y forcerais pas. Tu me vois comme un con prétentieux mais je suis plutôt quelqu’un de très occupé et sur la réserve qui a vécu un paquet de choses pour savoir que l’amour est une perte de temps, et je n’ai pas le temps pour les niaiseries. Il essuie la larme de ma joue avec son pouce et retourne s’appuyer contre la table les bras croisés.

- Je ne vais pas te faire perdre plus de temps alors… Je suis sincèrement désolé pour tout le bazar que j’ai engendré... Tu n’auras qu’à dire aux autres que je ne convenais pas à tes attentes et que c’est toi qui décidais d’annuler la vente.

- Ma fierté te remercie.

- Et si tu veux je peux avancer mon vol comme ça tu pourras peut-être te faire rembourser la suite.

Il ne répond pas à ma proposition, perdu dans ses réflexions. Il mord ses lèvres, réfutant une idée surement, avant de se résoudre à se lever.

- Tu peux rester et en profiter, c’est moi qui t’ai fait venir jusqu’ici en fin de compte et tout ça pour refuser mon offre. Il marche vers la porte et pose sa main sur la poignée.

- Merci pour ça, et pour m’avoir comprise.

- De rien et non je ne te comprends pas, je respecte seulement ton choix… bye four millions dollars baby.

- Bye Dr Jekill. Je souris, avec un léger pincement au cœur.

Il entrouvre la porte stoppe son geste et la referme aussitôt.

- Ok, et si tu avais tort ?

- Non. Dis-je rebutée

- Comment le sais-tu ? Tu n’as même pas essayé.

- Quoi !?

- Je suis prêt à me remettre en question et essayer de comprendre ton point de vu, serais-tu prête à en faire de même ?

- Je ne comprends pas.

- Je te lance un défi. Passe cette semaine avec moi comme c’était convenu. Je te ferai visiter mon monde et tout ce qui s’y rattache. Laisse-moi te donner envie d’en faire partie et essayer de te convaincre que cet acte charnel peut être un désir commun et gratifiant pour chacun d’entre nous sans qu’il n’y ai le moindre sentiment ni le moindre regret. Tu me laisseras accéder à ma requête et toi tu obtiendras les quatre millions ; Ou bien convainc moi du contraire et je te laisserai partir avec des souvenirs inestimables et une facture salée pour ma part. énonce-t-il d’une voix suave tournant autour de moi comme autour d’une proie en aiguisant ma curiosité.

- Tu es bien trop sûr de toi…

- Et toi bien trop peu, on peut peut-être s’entre aider. Lance-t-il convaincu par son propre laïus

- Et pour le contrat ?

- Mon avocat changera les termes avant que nous le signions.

Malgré son arrogance il a quelque part raison… peut être ne trouverais-je jamais l’homme en question à force d'idéaliser un peu trop l’amour de mes parents. Je n’ai après tout aucune obligation, rien à perdre à me laisser tenter et qui sait, aurai-je une leçon à en tirer…

J’affronte son regard, cherchant désespérément les raisons de son obstination, curieuse de savoir jusqu’où il serait prêt à aller pour obtenir ce qu’il convoite tant, lorsque je lui annonce timorée:

- C’est d’accord…

- Tu n’as pas l’air convaincue ?

- Je reste sur la réserve.

- Des filles payeraient pour m’offrir leur virginité et je te supplie presque… souffle-t-il en levant les yeux au plafond.

- Et bien pas moi… au fait, c’est quoi ton prénom ? je grimace désolée de ne plus m'en souvenir.

Il secoue la tête visiblement surprit de devoir répondre à une question comme celle-ci.

- Adam LEE WALKER

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