Chapitre 186

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ETHAN

Début Mai...

  • Vas-y parle moi pas de bon matin ça va me casser les burettes ! Tu veux m'faire vriller ou quoi ?! P'tain il va me rendre dingue ce type ! Vous trouvez toujours quelque chose à me redire de toute façon ! C'est jamais assez bien pour vous ! Les lieutenants à deux balles ! C'est bon, vas-y saoule pas !

Anaïs est en train de m'envoyer sur les roses. Sa façon de me parler est loin d'être agréable ces derniers temps et ça me donne envie de sortir de mes gonds.

  • Anaïs je tiens à préciser que tu t'adresses à ton lieutenant ! Alors tu es priée de me montrer du respect !

Elle continue de bougonner en rangeant du matériel dans le hangard alors que mes yeux la fusillent de manière sévère, cette attitude je ne l'aime pas du tout et il ne faudrait pas qu'elle retombe du mauvais côté de la pente. Derrière son comportement se cache forcément un mal être ou peut-être une certaine pression à l'approche de la fin de formation. Du moins c'est comme ça que je le traduit c'est pourquoi je garde toute patience envers la très jeune femme.

Insolente, elle ouvre sa barre chocolatée aux céréales pour s'empiffrer ainsi que quelques gorgées dans sa canette de soda. Ma stagiaire a pris un petit peu de poids depuis quelques temps, cela lui donne meilleure mine mais le fait qu'elle engouffre tout ce qui se trouve sous sa main n'est pas une solution pour palier au stress.

  • Je te laisse terminer ton encas Anaïs et ensuite, je t'emmène faire un petit tour. Tu en as bien besoin et nous devons parler toi et moi !

La petite blonde me dévisage avec son air agacé avant de balancer les papiers de son goûter et de me suivre jusqu'à ma voiture. J'intercepte Matt au passage pour lui spécifier que l'on quitte la caserne pour la fin d'après-midi, il acquiesce d'un grand signe de tête.

Anaïs boucle sa ceinture et pousse un grand soupire en tournant la tête côté vitre, je mets le contact avant de manoeuvrer. Ses cheveux virevoltent avec l'air extérieur lorsque je baisse la vitre, elle est vêtue de sa tenue de civil, un petit débardeur à bretelles spaghettis de couleur mauve foncé et un short en jean noir avec aux pieds sa paire de baskets nike. Pas besoin de l'uniforme, ce n'est pas tellement une épreuve que je souhaite lui faire passer mais plus un coaching privé ou un moyen de se confier.

Je vois sa mine se décomposer à l'approche de la base militaire, toutes les fois où je l'ai accompagné ici c'était pour tester ses limites et lui montrer qu'elle était capable de beaucoup. Il n'en est pas question aujourd'hui.

  • Qu'est-ce qui m'attend encore ?!

Sa voix est pleine de reproches et surtout d'une grande inquiétude, elle me suit docilement en saluant le personnel.

  • Rien de particulier Anaïs, juste que tu en as besoin. Nous allons faire le travail petit à petit, suis-moi !

Il fait chaud, l'air est étouffant. Je visse ma casquette camouflage sur le dessus de ma tête, très assortie avec les lieux et mon t-shirt moulant kaki. Anaïs me succède dans un lieu calme et oppressant à la fois car celui-ci est entouré de murs. Ça me fait penser à une arène et c'est ici que ça va se dérouler.

  • Tiens enfile ces gants de boxe ! J'en fais autant ! Et maintenant tu vas taper le plus fort possible dans les miens, tu es libre de t'exprimer que ce soit physiquement en me donnant des coups ou bien verbalement sur ce que tu aurais besoin de dire ! Je vais t'en donner quelques uns pour que tu fasses sortir cette rage que tu as en toi ! Aller Anaïs c'est partit !

La jeune femme est vraiment petite lorsque je me mets en garde juste à côté d'elle, elle me dévisage hésitante et inquiète. J'attends.

'' J'ai peur, je me demande bien pourquoi je suis là et quel est le but premier de cet exercice ? J'ai une armoire à glace devant moi, je me sens comme pétrifiée à l'idée qu'il puisse me rendre les coups. Est-ce un test pour voir si je suis une personne violente ? Je suis désarçonnée par son exercice, je ne sais pas ce que je dois faire exactement. Puis si le mec me colle une droite, je risque de ne pas être chouette vu la masse musculaire qu'il a. "

Je sens Anaïs plus que tendue, en appui sur ses talons, les gants relevés tout proches de son visage. Je l'incite à venir taper dans les miens ou même contre mon corps, je suis capable d'encaisser. Je sens qu'elle n'ose pas, ses gants viennent un par un choquer contre les miens sans puissance réelle.

  • Aller mais taaaaape !!!!!!!!!!! MAIS TAAAAAAAAAPEEEEE !!!!!!!

Anaïs finit par cogner avec un peu plus de force et d'application, je contre ses coups avec succès ce qui par moment lui fait perdre toute motivation. Mon but n'est pas de lui montrer que je suis plus fort qu'elle, je l'encourage de vive voix.

Sans conviction elle me boxe, je cherche à la provoquer en balayant ses flans avec mes poings ce qui la bouscule un peu sur les côtés. Sa respiration est saccadée les larmes lui montent aux yeux. Je tape contre ses bras ce qui la fait reculer puis un coup un petit peu plus violent dans ses gants qui lui fait perdre légèrement l'équilibre.

  • Arrête dit-elle la voix suppliante.

Je ressens sa peine dans ses yeux. Je continue de taper de mes poings cela résonne contre ses gants, elle recule encore et encore. Anaïs me rend enfin les coups, le premier très léger dans l'épaule et le second beaucoup plus brutal dans le diaphragme. Je gémis bruyamment le souffle coupé ne l'ayant pas vu venir.

  • Ça va ? ! S'exclame t-elle. Je suis désolée ! Ethan, dis quelque chose s'il te plaît !

Je reste plié en deux quelques minutes les mains appuyées sur le bas de ma cage thoracique, le souffle me revient dans un bruitage intense.

  • Oui t'inquiète pas Anaïs, c'est bon c'est passé. Le coup que tu m'as donné a pour effet de couper la respiration, ça m'a fait tout drôle je t'avoue ! C'est une technique que l'on utilise parfois pour calmer une personne. Par contre, je ne t'ai pas bien entendu t'exprimer !

  • Pardon, je t'ai dis que j'étais navrée !

Sa voix l'est tout autant.

  • Ce n'est pas de ça dont il est question Anaïs ! Durant l'exercice, j'aurai voulu que tu dises certaines choses qui te pèsent, car je le vois bien, tu n'es clairement pas bien ces temps ! Notamment à ta façon de me parler ! Enfin bon on va arrêter cet exercice qui n'est pas concluant et passer au suivant !

  • Mais ça ne va pas de raconter de telles conneries à mon sujet ?! Répond t-elle sèchement en se plaçant si près de moi que je peux sentir son haleine mentholée et son souffle sur mes lèvres. Je vais très bien Ethan alors vaut mieux que tu fermes ta gueule si tu ne veux pas que je pète un plomb !

J'hausse les épaules en agitant ma main, d'où se permet-elle de mal me parler ? Je l'entraîne un petit peu plus loin pour le prochain exercice.

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