Chapitre 12 : Ennemi invisible.

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Downstreet, avenue Gille de Rey, vingt-deux heures. Trois semaines s'étaient écoulés depuis le quart de finale du tournoi brutale. Une belle victoire, en effet. Ce tournoi une jeune boxeuse en rêvait depuis qu'elle était gosse.

Le type de rêve qui vous fait oublier la faim, la solitude ou les moments tristes. Le type de rêve que vous tentez de réaliser plusieurs fois dans votre vie. Et c'était la première fois qu'elle était si proche de le réaliser. Son patron, son entraineur et même des inconnues l'ont félicité. Elle était reconnue. Pas crainte ou détestée. Et ça pour la toute première fois de sa vie.

Pourtant... la victoire avait un goût amer, fade. Elle ne se sentait pas du tout une « championne » comme l’appelait Estéban. Et puis de toute façon elle ne l’avait pas encore remporté ce foutu tournoi. Non, la femme marchait seule dans la rue, pensive, pas du tout son habitude. Et elle n’aimait pas ça.

Par Reflexe, elle regarda autour d’elle à la recherche d’une distraction : une baston, un chien errant voir même un accident, juste quelques chose. Mais il n’y avait rien, seulement elle, la nuit et les rues faiblement éclairées par les lampadaires usés et guirlandes rouillées.

Non c’était inutile. Elle n’arrivait pas à penser à autre chose... Cette nuit aussi elle l’avait entendue pleurer silencieusement, elle n’avait pas eue besoins de se retourner pour l’imaginer retenir ses sanglots avec ses mains. En vain.

Toute la journée, cette image avait hanté son esprit. Depuis quand déjà tout ça avait commencé ? La première fois, elle avait bien tenté de discuter… puis la secondes les bisous et caresses. Mais elle s’heurtait à un véritable mur. Sa petite bourgeoise sursautait à ses approches, surprise, et se maquillait d’un faux sourire en lui prétextant que ce n’était que la fatigue.

Fatiguée ? Oui, elle l’était probablement. Depuis plusieurs semaines maintenant ses cheveux étaient en bataille, et sous ses yeux des cernes étaient creusées. Rien à voir avec l'image soignée qu'elle avait d'habitude. Mais il n’y avait pas que ça… son instinct le lui criait.

Elle avait bien essayé d’en savoir plus, de lui demander mais c’était peine perdue. Pauline fuyait son regard, lui racontait que c’était temporaire, que le travail était intensif en ce moment… Mais intérieurement Kiso savait qu’il y avait autre chose. Parfois, sans raison, alors qu'elle ne se trouvait pas avec Pauline, la boxeuse pouvait sentir son cœur se serrer sous sa poitrine. Et elle savait que quelques choses se passait.

Quelqu’un lui faisait du mal. Un foutu ennemi invisible.

Kiso arrêta de lui demander le jour où sur cette question, Pauline n’avait pas pu garder son masque hypocrite et avait fondit en larme… avant de s’excuser pour ça, et de partir. Oui, elle s'excusait d'avoir mal. Cela à brisé quelques choses en Kiso à ce moment.

Et donc la nuit dernière, le mieux qu’elle trouva à faire ce fut de ne pas se retourner, et de prétendre qu’elle dormait. La laisser pleurer sans rien faire.

Lâche, elle était si lâche ! Elle aurait du la consoler, l’enlacer, l’embrasser… être là bon sang ! Cette pensée l’hantée encore. Mais c’était inutile, aucun mot ne lui venait en tête qui puisse aider sa petite bourgeoise. Sur ce coup, elle se sentait faible et impuissante. Oui, c’était le mot, impuissante.

La vue d’un bistrot la tenta. « Pourquoi pas après tout ? » Pensa-t-elle. Elle ne connaissait pas l’endroit. La bâtisse semblait être tout juste rénovée : de la tôle toute neuve et des briques de récupération, il semblait même que toute les tuiles couvrent le toit. Kiso finit par rentrer à l’intérieur. Il faisait bon et c’était sec. Bien mieux que l’humidité de dehors. C’était calme et spacieux, une douce musique retentissait dans la salle. Quelques tables étaient occupées, soit par des groupes allant de deux à quatre, soit par des gens seules. Un silence presque sanctuaire régnait ici. Il n’y avait que deux personnes ce soir assises face au bar. Une femme à la crête mohawk multicolore, vêtue de vêtements paramilitaire et à ses côtés avachis sur le bar : Frank Lewis.

A son entrée, Frank et Kiso échangèrent un regard, et puis sans vraiment réfléchir elle tourna les talons et quitta le bistrot. Franchement, ce soir elle n’avait pas du tout la tête à jouer au dur ou bien de se prendre la tête. Mais alors la porte se rouvrit brusquement derrière elle. Surprise, Kiso fit volte-face et se mit en garde.

Ce n’était pas Frank mais l’autre Punk qui se trouvait en face d’elle. Devant la posture défensive et le regard sérieux de Kiso, elle adopta quant à elle une pose décontractée et un visage souriant.

  • Chouette tatouage. Complimenta l’inconnue.

La boxeuse fut surprise mais se souvint qu’elle était en débardeur ; une partie de son tatouage en forme de dragon était visible sur son épaule. Néanmoins, elle ne baissa pas pour autant sa garde devant la flatterie.

  • Tu veux ma photo ? Répondit-elle simplement.
  • T’as fait le Pacifique, pas vrais ? Questionna l’autre, indifférente à la provocation.

Kiso était sidérée, l’affirmation de l’inconnue lui fit perdre ses moyens. La boxeuse s'avança promptement et saisit la femme par le col, la collant dos contre la porte. Malgré tout, l’inconnue garda un calme olympien.

  • Comment tu sais ça ? Je te connais pas. T’es qui ? Précipita Kiso, agressive.
  • Ton tatouage te trahis un peu. Tu étais… dans la quatre-vingts douzièmes divisios, celle des méchas. Pas vrais ?

L’évocation de sa division perturba davantage la boxeuse. De Downstreet une seule personne était au courant de son passée et ce n’était certainement pas cette femme.

Hésitante, elle opina légèrement tout en dévisageant l’inconnue froidement. Surement pour reconnaitre son visage, elle ne ressemblait certainement pas à une sœur d’armes. Peut être qu’elle était dans le camp adverses alors ? Alors qu’un silence pesant s’était installé, l’inconnue posa sa main devant sa bouche et bailla.

  • Allons, allons. Calme-toi. Je te connais pas. Tenta de calmer l’autre Punk avec sincérité.
  • Pourquoi m’avoir parler alors ? Rétorqua Kiso, suspicieuse.

La réaction excessive de Kiso agaça légèrement la punk. Elle fronça les sourcils et lâcha un long soupir.

  • Bon sang, mais t’es paranoïaque à ce point ? Je m’ennuyais, il n’y a personne d'intéressant ce soir et je voulais juste te dire que j’aimais le tatouage. Expliqua l’autre punk en haussant les épaules.

La boxeuse la dévisagea une dernière fois. L’explication était invraisemblable pour elle, pourtant l’attitude désinvolte de l’inconnue l'a convaincu. Finalement, elle la relâcha.

  • Je vois… tu as peut-être raison. Je me suis laissé emporter.
  • C’est rien. On recommence ? Moi c’est Peuplide. Se présenta enfin la punk, tendant sa main.
  • Kiso. Révéla la boxeuse avant de lui serrer la main.

Et en le faisant, elle fut sacrément surprise de la poigne de l’autre femme. Presque semblable à la sienne ce qui était peu courant. Les deux s’échangèrent un regard étonné, Peuplide souriant franchement.

  • Ça alors, t’as de la force dis donc ! S’exclama-t-elle.
  • Toi aussi, c’est plutôt rare.

Sa remarque fit rire l’autre Punk, un rire sympathique et honnête. Son visage était plutôt jolies, malgré quelques cicatrices sur les cils et ses lèvres. Elle avait de grands yeux, mais certainement pas aussi envoûtant que ceux de Pauline.

  • Alors Kiso, t’as eue une sale journée ?

Elle ne répondit pas, puis elle n’en avait pas besoins : l’expression sur son visage parlait pour elle.

  • Je vais prendre ça pour un oui. Bon, tes pas très bavarde, si je te paye un coup à boire, tu discutes ?

La proposition était tentante. Peu de gens était sympathique aussi ouvertement avec elle… souriante et accueillante. Au fond, cela lui rappelait quelqu’un. Instinctivement les yeux de la cogneuse se dirigèrent vers la porte, pensive.

  • Si je rentre dans cette pièce, ton ami va m’emmerder et je suis pas d’humeur à lui casser le bras.
  • Frank ? Je viens de le rencontrer il y a une heure ce n’est pas mon ami. Et puis qu’il essaye de t’embêter et je lui casserai les deux bras, comme ça t’auras rien à faire. Taquina Peuplide d’un clin d’œil.

Le ton comique de sa nouvelle connaissance finit par la convaincre, et elle rentra à l’intérieur. Étonnement, Frank n’était plus assis à se place. Kiso balaya la salle du regard à la recherche du biker mais en vain : il s’était volatilisé.

  • Bon et bien il faut croire qu’il est partit. Soupira Peuplide en secouant la tête. C’est dommage.
  • Attend, on parle du même Frank Lewis ? Celui qui cris à la lune et qui sait pas se coiffer et décide de tabasser des gens sans raison ? Demanda Kiso en plissant les yeux de doutes.
  • Surement, enfin il n’a rien fait de tout ça. Le pauvre gars voulait juste discuter donc c’est ce qu’on a fait. Répondit simplement la punk haussant les épaules.

Peuplide se rassit à sa place et en profita pour faire un geste de la main au serveur. Elle sembla lui murmurer quelques choses mais Kiso n’écouta pas sur l’instant. En l’observant de dos, il fallait avouer que c’était une belle femme. Elle avait déjà remarqué que son visage avait des traits plutôt bruts mais cela donnait un côté charmant au tout. Peuplide l’invita à la rejoindre en tapotant le tabouret à ses côtés. Intérieurement, la punk hésita, mais sans trop savoir pourquoi l’histoire de Frank fit pencher la balance. Et elle s’exécuta, ce qui donna un sourire franc a celle.

  • De quoi t’as parler Frank ? Finit par demander la boxeuse.
  • Ah, je vois que j’ai attisé ta curiosité. Faut dire que t’es pas du genre facile comme fille.

Kiso écarquilla les yeux. Est-ce qu’elle venait de la draguer ouvertement au bout de cinq minutes de conversations ? Un peu pris au dépourvu, elle ne put s’empêcher un rire nerveux et de répondre par un haussement d’épaule. Néanmoins cela ne sembla pas suffire Peuplide qui continua de la regarder avec un sourire charmeur. Et bordel il le faisait son effet. Kiso n’avait pas pour habitude de se laisser démonter, mais là elle ne savait vraiment pas comment réagir.

Le timing du barman fut parfait : distribuant deux grosses chopes devant le duo. La boxeuse recentra sa concentra sur la mousse de la boisson. Qu’est-ce qu’elle fichait là franchement ?

  • Moi j’ai une question plus intéressante, pourquoi t’es là ?
  • Je t’avoue que je me pose la même question. Ricana doucement Kiso.
  • Et bien, soit tu es de passage comme pour moi dans la ville, soit tu es là pour noyer tes problèmes comme notre ami en commun. Elle se rapprocha un peu trop près de la boxeuse et murmura. Je parle de Frank, bien sûr.

Kiso grimaça, que ce soit car elle pense qu’elle est du genre à se lamenter ou bien qu’elle soit ami avec Frank, elle ne savait pas ce qui la rebutait le plus.

  • Ou bien simplement pour se changer les idées. Riposta l’invitée, buvant sa boisson d’une traite.

Il fallut moins d’une seconde pour qu’elle regrette son action, sentant l’acidité de la boisson brûler son estomac tandis que Peuplide l’applaudissait en rigolant.

  • Eh bien t’avais soif dis donc ! Bon bah j’ai plus qu’a te suivre je suppose.

En réponse à sa témérité, la Punk bu sa boisson en cinq longues gorgées, ce qui impressionna même le barman. Le duo rigola tranquillement tandis que leur commande suivante arrivé. La conversation était fluide et naturelle, fluidifié par l’alcool et la nature assez semblable des deux femmes.

Kiso apprenait de son côté que sa nouvelle amie venait d’un autre Pays et qu’elle avait franchit un autre océan. L’histoire était vraiment étrange mais expliquait l’étrange accent et l’absence d’implant du personnage. De l’autre côté, elle raconta brièvement son arrivée à Downstreet, comment elle est rentrée dans le Gang, sa vie avec Anthony et ses deux fils hispaniques ainsi que la petite Anaïs, elle n’avait pas besoins de fouiller dans ses poches pour trouver une photo de ce petit ange.

Ce n’est que plus tard, lorsqu’elle demanda une question plus intime que la boxeuse remit sa garde malgré elle.

  • Alors, en couple ou je te ramène chez moi entre mes deux bagages ?
  • T’es bêtes toi… mais je sais pas.

Cette fois, ce fut au tour de Peuplide d’être perplexe, le visage ahuri légèrement accentuée par l’éthanol.

  • Si toi tu sais pas alors qui pourrait le savoir ? Rigola franchement la punk.
  • Eh bien, il y a bien ce truc avec cette fille mais…
  • C’est compliqué ? Devina Peuplide.

Kiso opina ce qui ne manqua pas de décevoir sa nouvelle amie qui grogna dans son verre. Pourtant, l’étrangère ne se laissa pas abattre pour autant en changeant totalement son centre d'intérêt. Un sourire espiègle esquissa ses joues.

  • Je comprends mieux maintenant ! Tu serais pas celle qui a battu Frank dans une arène ? Il m’a raconté qu’il n’avait jamais vu ça.

Peuplide plaqua sa crête en arrière et imita une fausse moustache avec son index, se racla la gorge puis rapporta :

- « Une bonne femme qui grimpe sur le ring pour ranimer quelqu’un au bouche-à-bouche, la plupart de mes gars n’ont pas autant de couilles que cette nénette. »

  • Tu le fais à la perfection ! S’exclama Kiso

Elles rièrent toutes deux à son interprétation, mais en repensant à Pauline la boxeuse sentit de nouveau un pincement au cœur désagréable. Peuplide remarqua aussitôt le changement d’humeur de sa nouvelle amie. Elle tapota amicalement sur son épaule.

  • Les histoires de cœurs c’est souvent compliqué quand c'est plus que simplement s'amuser. Tu l’aimes ?

Kiso hocha la tête sans hésiter. C’était la première fois qu’elle l’avouait à quelqu’un. Ni même qu’elle ressentait quelques choses du genre. Elle ne pouvait pas se la sortir de la tête, ni profiter de quoi que ce soit depuis que cette petite bourgeoise l’avait ensorcelé. Elle a besoins d’elle.

  • Si tu penses que c’est plus qu’une simple amourette, alors tu devrais aller lui parler s’il y a un problème. C’est ce que les gens qui se font confiance font. Murmura Peuplide, sirotant sa boisson, pensive.
  • Je l’ai déjà fait mais c’est comme s’heurter à un mur ! J’ai juste l’impression que ça empire les choses et que je remue le couteau dans la plaie…

En en parlant, elle pouvait revoir facilement les dernières tentatives qu’elle avait entrepris. Toutes nuls et ne provoquant que des mensonges ou des esquives de sa partenaire. Par surprise, Peuplide prit son visage entre ses mains et la fixa avec un air sévère, les joues rougies par l'alcool. Finalement, un étrange sourire apparut sur sa figure

  • Ne me dis pas que tu n’as jamais casser de mur auparavant.

Kiso regarda perplexe la punk quand soudain un éclair de lucidité la frappa : c’était vrais. Elle pouvait briser ce mur. Non, elle devait le faire.

  • Je vais casser le mur. Répondit-elle sérieusement.
  • Voilà ! c’est ce que je voulais entendre !
  • Je vais casser ce putain de mur ! S’écria-t-elle

Les applaudissements de la punk se succédèrent de deux boissons supplémentaires, ainsi que davantage d’éthanol dans le sang de Kiso. Le reste n’en devenant que plus floue. La soirée s’accéléra et elle ne discernait bientôt plus ce qu’elle disait ni même ce qu’on lui racontait. L’étrange sensation de perdre connaissance s’en suivit, un blackout.

Lorsqu’elle sortit du brouillard, Kiso sentit son téléphone vibrer dans sa poche. Elle grogna péniblement en changeant de position mais cela ne l’aida pas à retrouver le sommeil. Elle était sur quelques choses de dur et froid. En ouvrant les yeux la cogneuse se rendit compte qu’elle était couchée sur un banc. Dehors. « Dernière fois que je bois » pensa-t-elle.

Le soleil se levait à peine et la rue était déserte, une bonne chose au vu de la situation actuelle.

Son téléphone vibrer toujours avec insistance, sa tête également maintenant. Elle décrocha laborieusement l’appareil.

  • Oui ?

Sa voix était enrouée et sa gorge pâteuse. Proche de quelqu’un ayant une sale grippe.

  • Bonjour Kiso, je vois que je te réveille. Annonça une voix solennelle.
  • Patron !

Ni crier ni se lever brusquement n’était une bonne idée à ce moment. Un mal de crâne brutal et une violente quinte de toux sèche la ramenèrent à la réalité.

  • Toi t’as picolé. Soupira son interlocuteur.
  • Un peu… avoua Kiso, la voix semblable à celle d’une enfant s’excusant d’avoir fait une bêtise.
  • J’ai un travail pour toi ce soir, j’ai besoins de mon bras droit.
  • Oui bien sûr, il faut faire quoi ? Répondit-elle

Le ton grave de son boss n’était pas problématique pour Kiso. C’était naturel chez lui, il était sérieux en toute circonstance. Elle se massa les tempes dans l’espoir de faire partir le mal de crâne qui, quant à lui, était un vrai problème.

  • Bien, rejoint moi à dix-neuf heures devant le pont de la liberté.
  • Le pont de la liberté ? Questionna Kiso intrigué. Tu parles bien de celui qui mène vers la haute-ville ?
  • Oui j’ai une affaire à régler là-bas. Habille-toi correctement je ne veux pas donner une raison supplémentaire à ces rapaces de profiter de la situation.

En Hauteville… Elle allait y retourner. Il n’y avait aucune chance ni aucune raison pour qu’elle tombe sur sa petite bourgeoise là-bas. Et pourtant elle savait qu’elle allait la voir.

  • Je peux compter sur toi ? Reprit la voix rauque du téléphone.
  • Bien sûr patron.

Elle raccrocha. Un grand un sourire apparut sur ses lèvres. Ce soir, elle briserai le mur.

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