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Une minute de lecture

Un jour, nous étions dans la cuisine, comme toujours nous étions dans la cuisine, où étions-nous, où aurions été d’autre ? Et elle m’a dit, je ne sais pas ce qu’elle faisait, il me semble qu’elle faisait tourner quelque chose dans une casserole avec une cuillère en bois, quelque chose qu’elle ne regardait pas, ni moi non plus, elle me regardait et elle a dit : "tout nuage a sa bordure d’argent", puis en anglais, d’abord en français et puis en anglais, pour que je comprenne : "every cloud has a silver lining", et j’ai compris que je devais garder ces mots comme un caillou porte-bonheur dans ma poche, je n’ai pas compris ses mots, mais j’ai compris que je devais les garder avec moi, qu’ils traverseraient le temps avec moi, à une époque où le temps ne signifiait pas grand-chose pour moi. J’ai compris qu’ils m’aideraient à le traverser quand ils voudraient dire quelque chose pour moi, quelque chose de sec qui brûle les yeux et parfois les fait pleurer.

C’était un temps où je pensais que nous étions éternels et que mon enfance serait une éternelle enfance. C’était avant que je comprenne mais déjà je savais qu’ils m’accompagneraient. Le temps nous dépouille de toute chose, jusqu’à nous laisser à la vérité de ce que nous sommes. Et ce mouvement est la seule douceur à laquelle prétendre.

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