Mariage forcé

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Elle pénètre dans la salle où les membres du conseil sont en grande discussion.

Après avoir réglé les affaires courantes, ils quittent la table miroitante autour de laquelle ils étaient installés, et se dirigent vers la sortie.

Au grand désespoir de son père, Esther ne s’intéresse pas à la politique. Elle devra pourtant succéder au grand maître quand la vieillesse le rendra incapable de gouverner.

Les derniers militaires sortent en discutant entre eux, le colonel Norton qui est un peu plus jeune que le grand maître, contrarie souvent les ordres et les conseils de celui-ci, et Gregorio a bien du mal à temporiser les discours agressifs de ce militaire à l’esprit étroit.

Esther a souvent vu son père énervé après les réunions du conseil.

La jeune fille progresse vers lui :

— Père, vous voulez me parler ?

En général, elle le tutoie, mais parfois quand des oreilles indiscrètes sont susceptibles d’entendre ses paroles elle le vouvoie. Après tout, il est le grand maître de Latora.

Elle n’a jamais connu que lui, sa mère est morte à sa naissance. Malgré tous leurs savoirs, les médecins n’ont rien pu faire pour empêcher son décès prématuré.

— Ma fille approche.

Et Esther s’avance vers son père qui la prend dans ses bras.

— Tu as encore embelli depuis la dernière fois, tu es à présent une vraie femme.

— Merci papa, mais arrête, on s’est vu il y a une semaine à peine.

— C’est vrai, je suis trop absorbé par mon travail, je devrais m’occuper beaucoup plus de toi, ma chérie.

— Mais non, papa, je suis une grande fille maintenant, ne t’inquiète pas.

— Ma puce, j’ai de gros problèmes. Et j’ai besoin de toi.

— Si je peux t’aider, je le ferais papa, et Esther enroule ses bras autour de son cou et lui donne un gros baiser sonore sur la joue.

— Ma chérie, ce que j’ai à te dire est très important, ça ne va sans doute pas te plaire, mais si tu n’accèdes pas à ma demande je crains que de grands troubles ne perturbent la sérénité de notre belle cité.

L'expression de la jeune fille change, son sourire s'efface laissant place a une expression d'anxiété.

— De quoi veux-tu parler? Explique-moi, lui demande-t-elle, .

— Tu sais, que nous, les Acuits, sommes redoutés, mais trop peu nombreux. Le Général Foley possède une grande armée et la colère gronde dans leurs rangs

Ils nous détestent, car nous sommes différents. Ils nous craignent, car ils ne possèdent pas ce don qui les effraie. Le colonel Norton à un fils il est à l’école militaire. Tu es à présent une femme et tu peux comprendre.

— que veux-tu me dire? Esther pressent que son père va lui faire une demande qu’elle n’a pas envie d’entendre, elle a essayé de sonder son esprit pendant qu’il parlait, mais il est trop fort, il a trop l’habitude et il sait mettre une barrière infranchissable protégeant ses pensées les plus intimes.

— Ma chérie, je te demande de bien vouloir accepter de prendre Mathias Norton pour époux.

Esther est révoltée, elle réplique :

— Papa, tu ne peux pas me demander ça, je ne veux pas me marier, et avec ce type. Papa je t’en prie.

Gregorio ne répond pas, il baisse la tête pendant que sa fille sort de la salle en courant, les larmes aux yeux.

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