Chapitre 3. Facteur de cohésion

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Tous les sorciers avaient un rôle à jouer dans leur dimension. Il y avait ceux qui contribuaient à la vie de ce qui l’habitait et ceux qui contribuaient à la vie de la dimension elle-même.

Parmi ces derniers, il y avait ceux qui enrichissaient le cœur en fusion, l’anima, celui qui donnait naissance à la dimension, et lui permettait encore et toujours de brûler.

Il y avait ceux qui commandaient le vent pour que se propage le pollen et naissent les pluies et le beau temps.

Il y avait ceux qui permettaient aux herbes et aux arbres de croître et maintenaient l’existence de la chaîne alimentaire.

Il y avait ceux qui commandaient les eaux, nourrissaient la vie et rendaient la dimension habitable.

Et il y avait ceux qui permettaient à la micro-dimension de toujours rester connectée à la dimension magique elle-même et de vivre, non au-delà des autres, mais auprès des autres.

Encyclopédie des espèces surnaturelles, Tome 1.

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UNE SEMAINE PLUS TARD

Aki envoya le mari à sa sœur d’un violent coup de pied. Le ballon percuta Emi au thorax dans un bruit sourd et elle le rattrapa in-extremis, la douleur l’ayant un instant sonnée.

La balle était faite de la peau d’un adramantis qui leur avait pendant longtemps servi de tapis avant d’être recyclé pour leur jeu hebdomadaire en famille. Il s’était avéré facile pour Emi de la remplir de feuilles d’arbre rouge, mais plus compliqué de modeler le cuir pour lui donner une forme bien ronde. Elle avait alors compris – si elle s’interrogeait encore – qu’elle n’était pas destinée à la couture. L’ensemble, bien plus ferme qu’une balle de fabrication industrielle ne manquait pas de provoquer des ecchymoses à qui se retrouvait incapable de rattraper le projectile. Étant donné qu’Emi était particulièrement inattentive, elle ne pouvait y échapper.

Elle jeta un regard noir à son frère, lui promettant de terribles représailles avant d’envoyer la balle à Ibuki, l’aîné de la fratrie, d’un coup de genou habile.

Le Kemari, littéralement « balle frappée » en japonais, était certainement le jeu le plus sportif qu’ils avaient à leur actif. C’eut été facile s’il suffisait de s’envoyer la balle, mais il ne s’agissait pas seulement de cela. Il fallait effectivement la renvoyer, mais pas avec ses bras. Et encore moins avec ses mains. Pour ajouter à la difficulté du jeu, il ne fallait pas non plus laisser le mari toucher le sol.

— Explique-moi pourquoi, de tous les jeux auxquels nous avons joués jusque-là, il a fallu que tu choisisses celui-ci ? s’exclama Aki en réceptionnant la balle sur son épaule, cette fois. Il l’envoya ensuite à Marissa, sa petite-amie, du genou droit avec un peu plus de mesure qu’il n’en avait fait preuve pour sa sœur.

— Parce que je préfère encore cela au stupide Daruma-san ga Koronda de Daiki de la semaine dernière. Ou encore à ton Ashita Tenki ni naare, d’il y a deux semaines.

Le début de cri indigné de Daiki, le cadet de la fratrie, fut coupé par la balle que Ibuki lui envoya en pleine figure. L’adolescent la manipula, aux limites des règles du jeu avec ses coudes, afin de la stabiliser avant de la renvoyer, plus fort encore, à son frère. Cependant, la manœuvre, si elle empêcha Daiki de défendre son « un, deux, trois soleil » japonais, ne fit pas taire Aki.

— Tu te rappelleras mon stupide (et il insista bien sur chaque syllabe du mot) Ashita Tenki ni naare quand tu auras des choses plus pressantes à faire que de taper la balle avec tes frères et sœurs pendant une demi-heure !

— Mais ça faisait des années qu’on n’avait pas fait une chose aussi idiote que de lancer des chaussures pour prévoir le temps qu’il ferait, répliqua Ibuki en lança gentiment le marià sa sœur.

— Et en plus, avec une semelle vers le bas, contre quatre semelles vers le haut, on aurait pu s’attendre à un plein soleil. Mais non, cinq heures de pluie battante le lendemain ! Bravo le « que demain soit ensoleillé » ajouta Emi, remerciant silencieusement Ibuki de ne pas être un aussi mauvais mariashi, passeur, qu’Aki.

— Mon jeu existe depuis des siècles et des siècles, argua Ibuki en baissant la tête pour se dégager de la trajectoire assez aléatoire du lancé de Daiki, qui fonça en direction de Marissa.

La jeune femme aux cheveux aussi rouges que le Feu de son pouvoir n’éprouva pour autant aucune difficulté à réceptionner le projectile et dribla même habillement. Avec un cousin de trois ans son cadet, as du ballon, elle avait pris l’habitude de participer aux entraînements des enfants.

— Mais le mien aussi existe depuis longtemps ! se défendit Aki.

Trop concentré sur son indignation, il ne put rattraper le ballon que lui envoya Marissa et dut faire usage de son pouvoir pour lui éviter de toucher le sol. La branche de l’érable japonais qu’il avait manipulé pour ce faire propulsa le mari en quatrième vitesse vers le frère avec lequel il se disputait. Celui-ci détourna sa trajectoire de la tête pour le passer à Daiki. D’un geste sec du bras, il repoussa ensuite la branche qui avait servi à Aki de membre de rechange.

Grande question : quelle règle valait-il mieux privilégier ?

Ne pas faire tomber la balle

Ne pas la toucher avec les bras

Ne pas utiliser la magie

Il n’y avait bien que leurs parents pour les contraindre à pratiquer des jeux de sans-pouvoirs, alors même qu’il leur existait des équivalents magiques ! s’agaça intérieurement Emi, le souffle court d’avoir dû courir après la balle pour rattraper le jet une nouvelle fois mal maîtrisé de Daiki.

— Aki, je t’ai vu !

La solution était toute vue. Aucune. Et en plus, il y avait eu un témoin de leur fraude.

Tous tournèrent la tête en direction de la fenêtre du bureau de leur mère, à quelques mètres du jardin où ils faisaient leurs singeries. La balle retomba sur le sol aux pieds d’Emi, amortie par le gazon.

Perdu.

— Mais, maman ! cria Aki.

Sa voix s’était faite des plus criardes, si bien qu’on aurait été en peine de deviner qu’il venait de fêter ses vingt-deux ans. On aurait beau chercher des signes de puberté sur sa peau au hâle léger : boutons ou brillance quelconque, on n’en trouverait pas. Même sa voix qui s’était faite gémissante avait muée depuis longtemps et son timbre grave grognait, riait et taquinait bien plus aisément qu’il ne piaillait ainsi. Il était étonnant de voir ainsi comment les garçons pouvaient se transformer en présence de leur mère. Ils redevenaient invariablement de petits garçons.

— Je ne veux rien savoir, répliqua leur mère, les lèvres pincées.

Emi fixa le ballon sur le sol avec la folle envie de le repousser du pied, afin de le dissimuler sous des spirées et de mettre fin à cette torture. Finalement, elle était assez d’accord avec Aki. C’était un jeu stupide.

— Emiko, je te vois aussi. Vous n’y couperez pas. C’est une tradition !

Oh, quand elle utilisait son prénom entier, ce n’était jamais bon signe. Emi abandonna donc l’idée de cacher l’objet du délit avec un soupir.

Est-ce que l’on pouvait vraiment parler de tradition, quand une habitude n’était pas plus vieille qu’une vingtaine d’années ?

— Une tradition qui nous pousse à nous entretuer, marmonna Daiki en serrant les poings.

Il avait beau avoir seize ans et être plus petit que ses frères, et même sa sœur, il possédait déjà ces traits qui distinguaient les Wakahisa des autres sorciers.

Ces derniers, à force d’entretenir la « qualité » de leur sang avaient acquis de nouvelles particularités génétiques qui leurs conféraient des yeux, cheveux et peaux d’étranges couleurs. Àl’instar des elfes, au patrimoine génétique très ancien, leurs yeux et leurs cheveux se paraient de palettes autant améthystes, qu’ambrées ou écarlates. Leurs prunelles s’éclaircissaient pour atteindre un gris métallique et leur peau gagnait des nuances bleuâtres et rougeâtres, à l’image de leur pouvoir élémentaire. En revanche, en entretenant ainsi la pseudo-pureté de leur sang, les sorciers risquaient davantage d’être atteint par des maladies typiquement surnaturelles telles que le vieillissement prématuré des organes et la folie psychique. Ils voyaient également leur fertilité se réduire drastiquement. Ainsi, les Wakahisa faisaient figure d’exception dans leur milieu avec leur sang mixte, mais bien plus vivace et leur famille nombreuse.

Leurs prunelles noires, leur peau d’un laiteux pur et leur chevelure unicolore les distinguaient donc du commun. Si les regards qui se tournaient vers eux étaient tantôt intrigués, tantôt dégoutés, cela n’avait en rien changé leur façon de vivre. Ils riaient, tous autant qu’ils étaient, des critiques et répliquaient d’une façon fort inélégante aux insultes. Cependant, jamais devant leur mère. Ils ne soufflaient mot plus haut que l’autre devant elle.

— Vous protestez presque toutes les semaines, mais comme d’habitude vous allez accomplir cette « corvée » puis retourner à vos occupations quelles qu’elles soient, s’épuisa – inutilement, selon Emi – leur mère à expliquer.

Emi croisa les yeux gris cerclés de pourpre de sa mère, Aimée Wakahisa de Belle, fille unique d’une des plus grandes et anciennes familles sorcières et épouse de Dai Wakahisa, humain sans-pouvoir.

Leurs parents formaient le couple considéré comme le plus mal assorti de la haute société sorcière. Un sans-pouvoir et une fille de la « haute » avec un trèsbon pédigrée, de trèsbons gènes et une famille trèstraditionnaliste ? On ne pouvait faire plus improbable. L’annonce de leur mariage avait fait grand bruit, tout comme les naissances qui s’étaient succédées. Quatre enfants en dix ans ?

Les sorciers pensaient peut-être que les changeformes et les thérianthropes en s’unissant régulièrement à des sans-pouvoirs souillaient leur sang et le don que leur avait fait leur divinité, mais en attendant, ils ne frôlaient pas l’extinction, eux. Au temps pour les préceptes dépassés !

— Viens-donc jouer avec nous, maman. Tu verras comme c’est difficile, avec eux, de ne pas laisser la balle tomber, l’interpela Emi.

Le fait était que depuis aussi longtemps qu’Emi se souvenait, ils avaient joué ensemble dans leur petit jardin verdoyant. Plus que le jeu, qui renforçait la cohésion de la famille selon leur père, cela servait à entretenir leurs connaissances de leurs origines. Dai Wakahisa était attaché à ses racines, bien qu’elles lui aient valut nombre de regards de mépris. Il aimait à leur expliquer que tout cela l’avait aidé à se construire, à devenir plus fort. C’était ainsi qu’il avait donné à ses enfants des noms typiquement japonais et leur avait transmis ses connaissances des traditions et de la langue nippone.

Les enfants Wakahisa étaient loin d’être bilingues, mais toutes les histoires que leur père leur avait racontées, enfants, restaient ancrées en eux. Ils avaient même appris à aimer leur différence. Tout le monde ne voyait pas cela d’un bon œil, mais le Grand Conseil était en quelque sorte reconnaissant à Dai de représenter ainsi le vent du changement, une façon de montrer que les sorciers avait appris leur leçon. Cette ouverture d’esprit leur avait appris la tolérance, mais n’avait jamais empêché Dai Wakahisa de faire preuve d’une grande sévérité dans leur éducation. Il était autant attaché aux traditions de sa famille qu’à celle des sorciers. Et ce malgré les contradictions qu’elles ne manquaient pas de créer.

La contradiction faite homme.

Cela devait être dû à ses propres expériences. Parce que lui-même n’avait été respecté en tant que diplomate et en tant qu’homme qu’après avoir été longtemps regardé de haut pour ses origines. Il avait été contraint de se battre pour gagner cette considération. La mériter. Et à présent, tous lui étaient redevables de quelque chose. Mais rien n’était acquis pour sa descendance, qui avait clairement encore ses preuves à faire.

Après un instant de réflexion et un soupir léger, Aimée Wakahisa de Belle ferma la fenêtre. Ils attendirent que n’importe quel son leur indique ses intentions. Se joindrait-elle à eux ?

Ils soufflèrent tous, rassurés, quand ils entendirent le bruit d’une chaise grincer contre le sol carrelé de leur maison, puis une porte se fermer. Elle sortait. Ils espéraient tous que cela ne serait pas pour leur passer un savon pour avoir crié si près de la forêt et effrayé les oiseaux.

La porte d’entrée s’ouvrit quelques instants plus tard sur la silhouette d’Aimée. Leur parvinrent les odeurs qui imprégnaient la maison. Un mélange d’épices fortes, de viande grillée et de légumes frits.

Quelques pas plus tard, Aimée se plaça entre Aki et Emi et amena le ballon dans sa main d’un geste gracieux du bras, grâce à son pouvoir sur l’Air. Une douce brise charriât l’objet du délit jusqu’à elle. Elle haussa un sourcil quand Daiki ouvrit la bouche pour protester contre cette violation manifeste des règles du jeu, puis lança le ballon contre son genou et le propulsa vers Marissa d’un jet volontairement doux. Celle-ci le réceptionna sans problème de la même façon et le passa à son voisin, Aki, resté silencieux.

Le vent ne semblait avoir aucune influence sur elle. Ses cheveux acajou tinrent leur position, encadrant sagement son visage en forme de cœur. Son seul souffle donnait l’impression de commander les zéphyrs et alizés. Ils l’entouraient et lui fournissaient la maîtrise qu’il lui fallait pour toujours empêcher le ballon de lui échapper. On ne pouvait même pas l’accuser de tricher, parce qu’elle ne mobilisait pas la moindre once de son pouvoir. Elle était la maîtresse des vents. Elle ne leur commandait rien, ils étaient simplement siens et s’enroulaient autour de son petit doigt sans qu’elle n’ait à faire aucun geste. Ils lui appartenaient, tout simplement.

Avec deux autres membres de leur clan, elle s’élevait tous les matins, au plus haut point de la dimension, pour souffler ses ordres aux divinités des vents. Ils faisaient danser les Airs pour elle et faisaient littéralement la pluie et le beau temps.

Quelques minutes plus tard, juste avant que la balle ne frappe le sol, victime de l’inattention d’Emi, elle shoota dedans et l’envoya à quelques mètres dans le ciel. Tous levèrent les yeux, dans l’expectative. Comment attraper le mari quand il retomberait de sa courte pesanteur ?

Le vent le déposa simplement dans le giron d’Aimée. Elle l’immobilisa de la main.

— Maintenant, dites-moi pourquoi vous criiez ?

En posant la question, elle fixa Aki, devant son mutisme, elle se tourna vers son aîné. Aimée se détourna rapidement de ses garçons visiblement mutiques, pour fixer sa fille.

Emi leva le regard vers le ciel. Qu’on aille pas dire qu’elle était une rapporteuse, mais quel pouvait être l’intérêt de cacher une chose aussi insignifiante ? Surtout si cela lui permettait de contrarier le plus insupportable de ses frères, qui s’était d’ailleurs permis de l’insulter en public lors de sommet auquel ils avaient tous deux participé.

— Aki était fâché du jeu choisi par Ibuki. Apparemment, il a des choses plus urgentes à faire que de traîner à « taper la balle » avec sa famille, résuma Emi avec un haussement d’épaules.

Aki grogna pour la forme, mais ne protesta pas, le regard fixé sur ses indéfectibles chaussures usées.

— C’est que ça le démange, ce pauvre Aki. Marissa, il a besoin qu’on le « gratte » ! ricana Ibuki, les mains dans les poches, sous le regard brûlant de contrariété de son frère cadet.

Ibuki était tout de suite plus à l’aise quand le regard anthracite de leur mère n’était plus fixé sur lui. En réponse, il reçut cependant le mari en pleine poitrine.

— Mais, maman ! gémit-il, à son tour.

— Je t’ai donné ta chance de parler, maintenant tais-toi ! le gronda-t-elle non sans une certaine aménité.

Aimée se tourna à nouveau vers sa fille.

— C’est tout. Ils sont juste de très mauvais mariashi. Ce qui est, en soit, une honte.

— On t’a pas demandé ton avis, Emi ! s’indigna Aki.

— Va te faire… « gratter », Aki, se gaussa-t-elle à son tour, sous le regard froid de leur mère.

Aki ouvrit la bouche pour répliquer, mais Aimée les interrompit en leur criant d’arrêter, sévère. Son appel résonna dans le jardinet comme l’aurait fait un orage dans le silence et le noir de la nuit. Exceptionnel, en cette belle journée automnale.

— Mais quel âge avez-vous ? J’ai l’impression que mes enfants ont encore dix ans et se battent comme des chiffonniers.

— Mais, maman ! cria à nouveau Aki, plus ridicule de minute en minute.

— Par la Déesse, Aki, tais-toi un peu ! s’énerva finalement Aimée, je ne sais plus quoi faire de vous. Vous êtes impossibles. Ne pouvez-vous pas passer une heure par semaine ensemble sans vous écharper ?

« Non » répondirent-ils d’une seule voix, pour une fois tous d’accord.

Au temps pour les bonnes intentions de papa sur la cohésion ! ricana intérieurement Emi. Ils se chamaillaient sans arrêt, cela faisait partie de leur identité. Depuis aussi longtemps qu’Emi puisse se souvenir, ils l’avaient fait. Et, aussi étonnant que cela puisse paraître, ceci était en fait leur facteur de cohésion ! Si cela n’avait rien d’étonnant chez des enfants de treize, neuf, huit et trois ans, cela l’était plus pour des jeunes adultes de vingt-six, vingt-deux, vingt et un et seize ans. Mais c’était également ce qui les maintenait aussi soudés, même avec la vie qu’ils s’étaient forgée chacun de leur côté. C’était en quelque sorte leur façon de se dire qu’ils s’aimaient et tenaient toujours autant les uns aux autres. Tout comme leurs parents avaient leur manière, un peu étrangère et parfois distante, de leur exprimer toute l’étendue de leur affection.

Preuve en était, les frères et sœur jouaient ensemble une fois par semaine malgré leur travail très prenant, leurs amis et, pour certains, petites-amies. Peut-être que, pendant ce temps, ils s’insultaient à mots plus ou moins couverts, se criaient dessus, ou se disputaient, mais cela ne les empêchait pas de revenir la semaine suivante !

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