ballade nocturne

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Julien se dirige vers le vieux port. Il se sent léger, et prêt à découvrir les rues de Lacanée seul. Il a envie d'une bièrre. Il observe la horde de touriste à la recherche de restaurant, ceux qui rentre de la plage et ceux qui regagnent leur hôtel. Un couple de sexagénére attire son attention, ils ont l'air de se disputait. La femme, grande blonde, porte un petit chien, terrorisé ou assoifé. Le mari la suit agacé, pestant dans une langue germanique. Elle ne dit rien, et garde à ses lèvres un sourire énigmatique. En passant devant lui, et se sentant très certainement observée, elle soutient son regard, et sans malaise, accentue son sourire. Le mari, le visage fixant le sol, ne le regarde pas, et continue à marmoner dans sa barbe.

Julien ne peut s'empecher de trouver cette situation coquace et dans rire intérieurement. Parmis tout ses couples qui s'exhibent sur l'île, aucun de trouve véritablement grâce à ses yeux, il ne les envies pas. Biensur, Julien aimerait retomber amoureux, avec les vertiges qui accompagne ce sentiment. Toutefois, dès qu'une fille lui plait, un peu plus qu'une autre il ne peut s'empêcher d'être évitant. Il ne veut pas soufrire, pas s'attacher, il sait ce qu'il a à perdre en Accordant sa confiance à quelqu'un, la tenir pour acquise, croire que son amour le rechauffera, jusqu'à... toutes ses conneries! et d'un coup, être abandonné, rejeté, brutalement trahie, avoir l'impression de n'avoir jamais compte et de n'avoir aucune importance.
Julien connait trop la violence de ce sentiment, et quitte à vivre libre, autant le faire seul. Ne pas laisser quelqu'un s'imisser dans sa tête, dans son coeur, rester vigileant, ne jamais baisser la garde.

Julien ne peut s'empecher de trouver cette situation coquace et dans rire intérieurement. Parmis tout ses couples qui s'exhibent sur l'île, aucun de trouve véritablement grâce à ses yeux, il ne les envies pas. Biensur, Julien aimerait retombr amoureux, avec les vertiges qui accompagne ce sentiment. Toutefois, dès qu'une fille lui plait, un peu plus qu'une autre il ne peut s'empêcher d'être évitant. Il ne veut pas soufrire, pas s'attacher, il sait ce qu'il a à perdre.nAccorder sa confiance à quelqu'un, la tenir pour acquise, croire que son amour le rechauffera, jusqu'à... toutes ses conneries! et d'un coup, être abandonné, rejeté, brutalement trahie, avoir l'impression de n'avoir jamais compte et de n'avoir aucune importance.
Julien connait trop la violence de ce sentiment, et quitte à vivre libre, autant le faire seul. Ne pas laisser quelqu'un s'imisser dans sa tête, dans son coeur, rester vigileant, ne jamais baisser la garde.

Pourtant Julien aurait voulu continuer à être, avant cette nuit fatale, l'eternel amoureux qu'il était adolescent. Il aimait les filles, il les trouvait toutes autant qu'elles étaient un charme particulier. ronde, plate, mince, petite, grande... Ce qu'il adorait par dessus tout, c'était les filles qui le faisait rire. Ses parents ne plaisantaient jamais chez lui, l'athmosphère était toujours lourde, grave. Son père, un taiseu, grognon et veule. Sa mère essayait de compenser cette absence de communication et de lien paternelle, mais portait elle-même tellement de souci, de non dit, et de génération de dépression et d'alcoolisme, qu'à part la tendresse, elle n'apportait à Julien que tristesse et culpabilité. Il imaginait souvent être la source de l'état général de sa mère. D'ailleurs, il en concluait la raison du manque d'égard de son père à son sujet.

Sa grande soeur, Marianne, avait tenté de s'émanciper de cette univers familial, en faisant ses études de lettres à Bordeaux. Elle se révait journaliste. Un jour elle est partie, a fait un gros bisous sur la joue de Julien en lui ébouriffant les cheveux. Elle ne lui a rien dit d'autre, elle venait d'avoir 18 ans, des ambitions plein la tête et un espoir juvénile qui lui irradiait le coeur. Il avait 15 ans, vivait avec ses parents à Niort. Il y avait Marianne aussi, qui se disputait tous les soirs avec son père, et qui ne parlait pratiquement jamais avec sa mère. Marianne et ses longs cheveux de princesse. Ce prénom lui allait si bien, elle qui engagait, ne "sortait" qu'avec des mecs de gauche et se disait "libertaire" pour énerver le pater familias. Sa grande soeur aux concerses trouées, au chaussures déparaillées, qui ne savait pas rouler ses cigarettes, qui écouté en boucle Lou Reed, Bob dylan et MC solaar. Elle qui disait être fan de littérature anglaise, mais qui avait à peine commencé à lire le haut des hurle levants, et qui confondait Virginia Woolf et Emilie Dickinson.

Elle avait fait regarder à Julien tous les films d'horeur, du Silence des Agneaux à la Colline à des yeux. Il en était sortie à chaque fois épouvanté et traumatisé, quand sa grande soeur en plaisantais. Marianne l'insoumise. Elle l'a laissé tombé, ce jour de septembre, elle ne lui a rien dit, elle l'a juste enlacé. Elle n'est plus jamais rentrée.

Julien marche sur la jeté, et regarde les étoiles. Le phare vénétien lui semble loin, mais la promenade est apaisante, les vaguelettes viennent tranquillement s'écrasée sur les roches qui forment la jeté. Malgré la pénombre, l'eau est translucide, et Julien distingue des bancs de poisson.

Il choisit cet endroit pour s'asseoir et se laisser aller à ses pensées et souvenir.

Il commence à avoir soif, mais n'a pas envie d'interrompre sa promenade tout de suite. Il allume le reste d'un joint qu'il trouve dans la poche de son pantalon. Il sait que ca ne fera pas passé sa solitude, la mélancolie qui l'envahie, mais il à la sensation qu'il doit lâcher prise. Julien fuit la solitude, l'inactivité, car il n'y a rien de plus désagréable pour lui que de se sentir en proie à ses pensées.

Son père blème, sa mère, en sanglot, hurlant. Ce hurlement, Julien s'en souvient comme si c'était hier, il pourrait le reproduire, jusqu'à la moindre note. Ce son le glace encore. Il en cauchemarde la nuit.

Jusqu'à cette nuit, il était un adolescent sans histoire, travailleurs, curieux qui lisait des mangas. Il était le frère de Marianne.

Jusqu'à ce que Marianne disparaisse dans un "accident". Son père avait employé ce mot là cette nuit, et l'avait chose assez rare pour être souligné, pris dans ses bras de géant. Julien n'avait pas pleuré. Il n'avait pas réussit à pleurer. Il s'était précipité dans la rue, et avait courru, pendant des heures le long des berges de le Sèvres. Il avait passé la nuit sous un pont, le regard immobile, recroquevillé à regarder l'eau du fleuve s'écouler.

Il n'avit plus parler pendant des semaines, après cette nuit. Ses parents ne s'en étaient pas rendu compte, la tristesse les rongeaient et ils éprouvaient leur propre loquacité.

Le 16 octobre 2006. Marianne s'est définitivement faite la malle, ses grands yeux bleux, ses long cheveux frisés chatain de princesse, ses jean levis troué, et son éternelle sacoche eastpack grise. Marianne et ses inombrables bracelet brésilen, son percing au nez et sa fuguace existence. Ce manque qu'elle continue à creuser chez Julien. La caution de ses idées noires de son malaitre.

"So long, Marianne", il s'autorise à cette instant à écouter la voix grave et rocailleuse de Léonard Cohen. Il regarde les étoiles, et se dit que dans une autre dimension, Marianne l'observe peut-être lui ébouriffe les cheveux, et de son ton joyeux lui susurre à l'oreille : "alors petite crotte c'est quand que tu te décides à être heureux? T'sais le bonheur ca n'existe pas, mais là toi tu me donnes le bourdon!".

On est bien peut de chose Marianne. Songeat-il, en regardant la lumière que réflète la lune sur l'eau. Elle était partie, mais son image et son souvenir était devenu le tout de Julien.

Son portable vibrait dans sa poche. Sur l'écran, soulageait il lu "maman". Il était 22 heures, à La Canée. Il laissa sonnait, et attendu que les Walkirie cessent leur apocalypse, pour envoyer un message automatique : "indisponible pour l'instant je te rapellerai plus tard". Ca n'était pas le plus chaleureux des messages, mais peut être qu'elle sera rassurée.

Il était temps pour lui de retourner vers le port, et d'enfin prendre une bière.

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