Un projet interrompu

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Julien ne connait pas Milos. Pourtant ce dernier lui parait symphatique. Il se rappel il y a deux ans avoir tourné une émission avec lui à la Réunion. Ils ne s'étaient pas spécialement adressé la parole, mais Milos est ce genre de type, on ne lui donne pas d'âge, on sait qu'il a dépassé la cinquantaine, mais son look de hyppie baba cool, un peu roots, lui donne ce côté éternellement jeune.

On n'a pas besoin de parler avec des gens comme Milos, on se sent étrangement familier et bien avec eux.

Il lui sourit, et se roule une cigarette aussi. doucement, lentement, le regard tourné en direction de la mer. La peau est marquée et creusée par le vent, mais son regard est d'une infinie douceur. Sa maigreur laisse tout de même place à un ventre rond, symbole d'une bonomie naturelle. Il n'est pas très grand, comme Julien, ne dépassant pas les 1m 70.

Julien, se dit qu'il aimerait bien plus tard être comme Milos, une sagesse et une serenité assumée, non arogante, seulement présente sur le visage d'un globe trotter se laissant encore le droit d'être surpris et partant pour d'autre aventure. Ne pas avoir de plan mais se laisser aller, au fil de l'eau suivre le courrant là ou il nous porte.

- Fait chié hein! l'ambiance... se confie Milos en allumant sa roulée. J'aimerai bien fissa retourner à Paris moi j'étais sur d'autre projet que leur doc à France télévision.Pfff... Chopper la tourista en Crète faut vraiment être un sensible non? ce matin j'entendais le cameran, qui parle de le rapatrier à Paris.

Julien s'étire et baille. Pour l'instant rien ne l'attend à Paris, il se contente d'apprécier son séjour. Il aimerait bien un peu d'action, la léthargie ambiante commence à avoir raison de lui. Il boit cul sec son Ouzo et soupir, l'alcool lui brulant la gorge. Il s'essuit de son coude la bouche, et dit nonchalemement :

"Tu sais moi tant qu'il me paie se qu'ils me doivent à la fin... j'avais prévu de partir les 15 jours de toutes manières. Rien à Faire à Paname en plein mois d'aout. Mais bon, hier me suis un peu ballader au alentour... Mec! il y a des plages et des coins magnifiques. j'ai fait du repérage... Je comprends pas pourquoi il annule tout ses interviews le Jean... Bref pas bien anticipé tout ca... "

Milos le dévisage un instant en inspirant sur sa cigarette. Il hoche la tête et souri doucement. La fumée s'évade doucement de ses fines lèvres gercées. Il se rend compte que le jeune homme n'est pas dans le même état d'esprit que lui. Il a encore cette volonté de faire du mieux qu'il peut, et que même désoeuvré il souhaite vagabonder. Il a raison, pense t'il. Son rythme à lui est effréné, la Grèce, la Crète il connait. Il a accepté ce plan pour dépanner un ami, mais vu la tournure que prend les choses il se verrait bien rentrer. Il commence à ne plus supporter la chaleur et le soleil omniprésent. L'hôtel ou ils sont logés est un peu miteux, bien qu'équiper d'une piscine et d'une oliveraie. Ils sont situés près du vieux port vénitien ce qui apporte un peu de vent. Il finit calmement sa cigarette, il n'a pas plus envie que ca de discuter. Julien le sent et est décu. Il aurait voulu continuer à discuter avec Milos, mais ce dernier, ferme par ses gestes la conversations. Ce dernier met sa tête en arrière et bascule un peu son siège, en mettant son avant bras sur les yeux, pour les protéger du soleil. Julien plutôt à l'ombre, pose ses lunettes de soleils aviators sur son nez, et surprend Milos à lui murmurer la voix assoupie:

"t'as raison, mec! va te ballader, t'es pas assigné à résidence. On est mou ou bras cassé dans cet équipe, mais je suis sur que tu va bien trouver quelqu'un pour t'accompagner... Oh pire, beau mec que t'es, tu va pas t'ennuyer avec toutes les touristes... ou les touristes en générales d'ailleurs!

Va faire du bateau, baigne toi, découvre... Je te dis le présentateur il va rentrer, profite d'avoir un billet retour et reste là...".

Julien aurait bien voulu passer quelque jour en sa compagnie. Il ne ressent pas l'envie de draguer, faire la fête ou même découvrir des sites seul. Il était venu pour travailler, il ne se sent pas en vacances. L'idée d'être coincé tout seul dans ce petit hôtel avec de vieux intermittents du spectacle seulement prêt à faire la sieste l'après-midi, lui déplait fortement.

Il faut que quelque chose se passe dans sa vie. Ou en tout cas pendant son séjour. Julien n'aime pas tourner en rond, à sentir le vide s'apesantir sur lui. Il fuit l'ennuie, le vide. Cela l'angoisse de ne pas avoir un planning serré, de ne pas travailler, il ne veut pas penser, et d'être seul, inoccupé face à ses pensées, ses contradictions.

Il a très envie de se rouler un joint et de se détendre au bord de la piscine, sentant l'angoisse se faufiler entre ses cotes, et commencer de manière timide à lui sacader sa respiration. Même si il s'était dit et promis de ne jamais fumer au travail. Il a besoin de se poser, de réorganiser ses idées, et d'avoir un but, un projet.

Il regarde furtivement son portable, Milos, et loin dans ses pensées, et n'a plus l'air de vouloir échangé. Il voit 3 appels en absence de sa mère, et un d'un numéro inconnu. Sa mère lui a laissé des messages vocaux, mais ne consultant jamais sa boite vocale, devant être remplie, il choisit de les ignorer. Il a un message de son copain Hugo, qui lui propose de se promener avec lui sur le bord du canal de l'Ourcq, et un message de Charline. Elle lui demande si il est bien arrivé, en espérant que la moussaka est bonne. Julien commence une réponse, l'éfface, et finalement envoie un emoticon pouce. Il n'a pas envie que Charline s'imagine des choses avec lui. Même si il apprecie vraiment les moments passés avec elle, les fou rires défoncées avec elle, discuter et surtout faire l'amour avec elle, il ne veut pas tomber amoureux d'elle. Du moins il ne souhaite pas prendre ce risque. Il se sent un peu en danger avec elle, et n'aime pas perdre le contrôle dans une relation. Il se sent sur la réserve, et du coup parvient de moins en moins à se lacher avec elle.

Elle est tout ce qui lui fait peur, ce genre de fille pas légère du tout, à la fois enfantine et dur, maso et sadique. Il préfère garder une bonne distance avec elle.

Pourtant, il commence à se remémorer la dernière nuit à Paris qu'il a passé avec elle et ne peut s'en empecher d'en rougir. l'intimité qu'il a crée avec elle est vraiment fantastique, il adore le naturel avec lequel leurs corps s'entrechoquent, s'allient, s'explorent et se re découvre à chaque fois. Il adore le côté félin de Charline, avec cette infinie douceur qu'elle dégage. Un chat sauvage timide aime-t-il à penser d'elle en se refigurant son petit corps galbé, fermer et souple. Elle aime se donner et s'est le faire entre retenu et abonnement total. Julien n'avait jamais connu ca, cette peur qu'elle lui échappe se repose, et se donne intensémment par la suite. Elle sait créer se vertige chez lui, il en est devenu accro.

Il commence à se sentir durcir, regarde Milos et fait signe de se lever et lui lance:

"Milos, je vais digérer ma moussaka et faire une sieste, t'as mon numéro si tu veux bouger! "

Milos le regarde intensément, opine du chef et lui répond tout en s'adossant un peu plus sur sa chaise : "Bonne sieste gamin! t'as mon numéro".

Julien se dit qu'il lui proposera d'aller boire un peu plus tard sur le port. En retournant dans sa chambre, il croise le cameraman, il lui fait un signe et lui demande sans trop entendre la réponse comment il va. Il a hâte de se retrouver seul dans sa chambre, lui son joint, son casque à musique et les souvenirs laissés par la jolie Charline. Il se dit qu'après s'être masturbé et par cette chaleur, il fera certainement une sieste salvatrice qui l'aideront à mettre un peu d'ordre dans son avenir prochain. Arrivé dans sa chambre, il jette les quelques affaires apportées sur lui au déjeuner, et se souvient pourquoi il aime les hôtels.

Il met une musique zen en fond, et tombe en aléatoire sur son compte deezer sur un morceau de Fakear. En tailleur sur son lit, les draps en bataille il prépare consenscieusement son joint. Se rituel l'apaise, il ne travail pas, qu'à cela ne tienne, il planera. Une fois tassé et roulé, il porte doucement le spiff à ses lèvres. Il regarde la vu qui s'offre à lui. Il n'a pas de balcon, mais la fenêtre est assez grande pour sistinguer le phare vénitien couleur terre, marquant l'entrée du vieux port de Chania. En arrière plan la mer ionienne, bleue parsemée de turquoise et légèrement agitée, attire son regard.

Il sent ses muscles se détendrent et son regard se concentré sur la beauté du paysage. Son corps moite s'abandonne à la chaleur. Il commence à se sentir suer, et la tête lui tourner légérement. Il s'allonge sur le dos, la tête et les yeux tournés vers le plafond décrépie de l'hôtel. Il tire le file reliant la climatisation à lui. La fraicheur de cette dernière vient se projeter sur lui.

Julien se plonge petit à petit dans un semi sommeil, avant de se laisser engloutir totalement par lui, il vérifie qu'il ne bande plus. Il tire encore une taff et se laisse, petit à petit, le coeur léger, le sourire au lèvre, tomber dans sa sieste. Le sourire et le visage de Charline ne le quitte pas. Il aimerait arrêter de penser à elle comme ca, juste se concentrer sur ses fesses, ses seins, son sexe moites et non sur son sourire l'irradiant et lui percant le coeur à chaque occasion.

Harlem River, Kevin Morsby, le rythme lent et la voix sensuel du chanteur le porte dans une agréable transe. L'instant présent, la Créte, Lacanée, et le souvenir de sa nuit suave, épicée et infinie avec Charline. Tout se mélange, les souvenirs et le réel, leur corps, le rythme de ses hanches, les mouvements de la mer, la chaleur sèche et la légère brise marine. "I don't know, I don't know just were iam going, Or were I've been, Oh, Harlem River, like a diamond". Julien bande, et commence à lentement se branler les yeux fermés, la tête en arrière. Finalement, la sieste pouvait bien attendre...

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