Le voyage

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Le mouvement des vagues, le vent, l'odeur de l'écume, le soleil transperce ma peau. Le sel et la chaleur, mes cheveux humides et le sable, le ciel bleu et la cote m'irradient d'une plénitude sereine. Je n'ai envie de rien d'autre à cette instant là , que de me laisser caresser par la confortable atmosphère qui me ravit doute et tristesse. Je me sens ancrée, alors que la mer est omniprésente, dans la terre. Mais elle ne me retient pas, n'est pas pesante, oppressante. Je joue avec le sol d'un pas léger, le vent joue avec ma robe en coton et fait tourbillonner mes cheveux dans une danse endiablée. Je sens le coton de ma manche glisser doucement sur mon épaule, cramoisie. Je choisis du blanc en été, des robes amples, qui subtilement dessinent mon corps régénéré. Je laisse la peau nue de mes seins, se dessiner sous un décolleté subtilement choisi. Mes jambes sont presque nues, par coquetterie, je ne rate aucun rayon de soleil. Ce jour-là, je prends un gros roman, les pages déjà abîmées par mes retours de baignades. Je ne sais plus ou j'en suis dans ma lecture et approximativement rejoins l'univers du roman. Je n'arrive pas à me concentrer en été, si le récit ne me passionne guère. J'ai acheté ce livre avant de prendre l'avion, à la hâte. Il me donne au moins l'alibi d'être occupée.






Mon but était de m'acheter des cigarettes, mais je m'étais vite rendu compte qu'il me manquait 2 euros. Paul s'était énervé:

« 15 minutes qu 'on cherche tes putains de cigarettes, et t'as même pas assez ».

Avec la monnaie qui lui restait, il s'était acheté une grande bouteille d'eau. J'avais ravalé ma salive, et pour ne pas partir sans rien j'avais pris le roman. Il m'attendait à la sortie, je lui avais souri, il avait soupiré, agacé :

« l'embarquement est dans 15 minutes, on rejoint le bon hall ? »

- J'aimerai passé au toilettes, avant si possible, j'ai bu trop de café.

- Tu te moques de moi ? J'y étais tout à l'heure, tu ne peux pas attendre d'être dans l'avion ?

Le ton de sa voix me crispe. Dans ces cas là je serre les dents, hurle intérieurement. Nous nous sommes réveillé tôt, je pensais qu'il prendrait un peu plus sur lui ; nous partons en vacances. Son côté ours mal léché me fait horreur. Je sais qu'il appréhende les 3 heures d'avion. C'est toujours la même chose. Je me réjouie tellement depuis des mois de ce voyage à deux que je ne répond pas. Nous passons devant un fumoir. Je lui fais signe d'y aller, et que je le rejoins plus tard. Il secoue la tête énervé, se propose de prendre ma valise. « ça va merci, t'inquiète ! À toute mon chat ». Il s'en va. Une femme d'une cinquantaine d'année, blonde et tatouée sur l'épaule m'observe. J'en profite pour lui demander une cigarette. Elle me sourie, j'en fait des caisses en la remerciant :

« avant 3h de vol je n'aurai pas survécu, merci ».

Je ne sais pas dans quelle mesure je crois à mes propres conneries, mais pour être honnête j'aime m'accorder ces petits caprices, inutiles. Je regarde vers le Hall 3 les yeux dans le vague. Une angoisse monte doucement dans mon bas ventre. Mes yeux s'humidifient automatiquement et ma respiration s’accélère. Je n'aime pas quand il me parle comme ça. Je redeviens une petite fille indisciplinée ou irréfléchie qui agace ses parents. Je fume rapidement la cigarette, et me précipite rapidement vers le Hall. L'annonce pour le vol raisonne « Les passagers du vol A6523 à destination de Heraklion sont priés de se rendre dans la zone d'embarquement ». Les vacances commençent mal grès tout...


Paul avait regardé tout au long du voyage l'ensemble des épisodes de la série Rick and Morty, isolé sous son casque et déconnecté de la vie aérienne. Coincé coté hublot, pour pouvoir admirer le paysage, je n'osais pas le déranger. Je n'étais toujours pas allée aux toilettes, et je commençais sérieusement à avoir mal au ventre. Je décidais d'essayer de me concentrer sur le hors série de Marianne de 95 pages. Le dossier sur la peste noire me garde attentive et fascinée quelques minutes. Un bébé hurle deux sièges plus loin, commençait sérieusement à m'énerver. Je soufflais assez fort pour me défouler mais pas assez pour qu'on m'entende. En survolant ce que je pensais être le lac de Garde, j'avais tenté d'entré en communication avec Paul, mais n'étais pas arrivée à le contaminer de mon enthousiasme forcée.
Il avait marmonnait un « ouai c'est beau », et imperturbable s'était replongé face à son Samsung galaxy. Mon vieil Iphone se vidait à vu d’œil. Je ne comprenais pas pourquoi je m’évertuais à pendre la vue en photo. On ne reconnaissait ni les alpes, ni la cote que l'on survolait. Seulement l'aile, droite dans mon cas, de l'avion, qui maintenait le cap. J'avais pris cette habitude, de photographier tout et n'importe quoi il y a quelques années. Je passais le temps et avec la multitude d'option et de photo que je pouvais prendre parfois il y en avait une belle. L'intérêt était limité, et une fois que j'avais envoyé la photo qui sortait du lot sur Instagram ou autre réseau, je ne revenais pratiquement jamais dessus. Le chewing-gum que je mâchais depuis plus d'une heure n'avait plus de goût depuis longtemps. Je n'avais pas trouvé de vieux ticketsde métro ou de mouchoirs utilisés dans mon sac pour l'emballer dedans. Je pensais sérieusement à l'avaler, mais en connaissance de mes problèmes de digestion, en voyage, je décidais, non sans culpabilité, de le coller discrètement sous mon siège. Paul s'était levé pour aller aux toilettes. Je décida que c'était enfin le moment de le suivre.

« Tu garde les affaires, t'y va quand je reviens ».

Honnêtement, je ne conçois pas qu'on puisse me voler des affaires, à savoir une valise cabine, et un sac à dos le temps d'aller faire pipi à 4000 m au dessus du sol. Soit. Il n'avait, depuis ce matin, montré aucun signe d'affection. Dans le taxi menant à l'aéroport, je lui avais pris la main, et l'avais serré dans les miennes. Dès qu'il avait pu, il s'était dégagé. Je ressentais depuis quelque mois cet attitude, qui me laissait un goût amer à chaque fois, et la gorge serrée. Il ne cherchait plus à faire la discussion, et quand il le faisait c'était pour parler de chose qui ne m'intéressait qu'à moitié. Ces vacances allées très certainement nous rapprocher, du moins je l’espérai fortement.

Il passait en moyenne 10 à 15 minutes aux toilettes, je pensais qu'il aurait pu me laisser y aller avant. Il avait perdu ce genre de délicatesse. Quand il revint, avec un grand sourire satisfait il me signifia que quelqu'un était passé avant moi mais que la place était libre. Je ne pu empêcher le rictus de colère de déformer mes lèvres. « Pardon mon chat, je suis désolé tu es si pressée ? ». Mes yeux se levèrent au ciel et Paul n'insista pas. Il me prie la main, remis un épisode, et se figea de nouveau pour les 45 minutes à venir.
Lorsque l'avion atterrie, j'avais déjà bien entamé ma boite de spasfon que j'avais avalé sans eau, Paul ayant bu toute la bouteille d'eau. Je suis sur les nerfs. Nous attérissons sur une presque île, le samedi 12 août. Il y a du vent. L'air salée et la chaleur m'agresse les narines. La chaleur et le vent floute le paysage. Ce dernier est digne d'un western, désertique, hostile, teinté de terre orange. Si il n'y avait pas la méditerranée à perte de vue, je me penserai facilement en Arizona, du moins l'image que je me fais de l'Arizona.


J'ai mal au ventre, je prend ma valise et me taie. Paul me dit qu'il est content d'être en vie. Je me demande dans quelle mesure il se sent en vie. Je bouillonne. Je vais aux toilettes de l'aéroport. Ils sont sales. Je n'ai pas la conviction intime que rester accroupies sur la cuvette de toilette publique me protège d'immonde maladie. Je n'ai de toute manière tout simplement pas la force. Je m'affale sur les toilettes, et laisse l'urine chaude me brûler. À l'odeur je comprends que je commence les vacances avec une belle infection urinaire.
Paul retire de l'argent en liquide et me conseil de faire autant. Il est 13 heures, nous n'avons rien mangé depuis le soir précédent.Je ne pense qu'à ça, il me propose d'aller trouver la gare routière d'Héraklion et d'y aller en bus. Je ne dis rien, Paul est un grand économe. Il a beau savoir que c'est les vacances, et que les taxis crétois coûtent 3 fois moins chers en moyenne que les parisiens, il économisent tout ce qu'il peut économiser, sous couvert de se faire « plaisir » plus tard. Je m'arrête sur le trottoirs. Je suis fatiguée, et sa manière de tout décider et de ne jamais me concerter m'indispose : « Qu'est ce que t'as encore ? ».
_ J'en ai marre là Paul, J'ai faim, j'ai mal au ventre, chaud... en-fait j'ai mal partout. Pas à un moment tu te demande si ton organisation me convient. Ma voix est tremblante, mon énervement est palpable.
" Clara, je te rappelle que c'est toi qui a décidé de passer cette nuit dans une autre ville qu'ici. Donc si on doit trouver la gare routière c'est comme ça. Maintenant, j'ai vérifié il y a des bus toutes les 10 minutes, du coup on va le prendre. C'est à coté. Ensuite on ira manger en ville. »

J'optempère, la hargne monte doucement, elle reste bloquée dans ma gorge, m'empêchant de répondre, j'acquièce, déboussolée. Mon cœur bas, la colère , l'énervement se mele à la sensation que j'ai de ne plus le reconnaître. De le voir tel qu'il est. Ce n'est pas que passager, cette sensation, je la vie de manière quotidienne depuis quelques mois. Il fait comme il a envie, ne m'écoute pas, et attends toujours que j'explose, me met en porte à faux et conclue à une crise de folie passagère. Il ne me prends pas au sérieux, m'infantilise. Petit à petit je perds patience. Je me demande si je l'aime.
J'ai un peu honte de me poser la question. Je culpabilise, il est ma béquille, mon repère, par certain aspect je le pense protecteur. Il n'a seulement pas le besoin de me montrer qu'il pense à moi, je me sens acquise, un peu épuisée par cette année de relation avec lui. Je déteste me sentir envahie par tout ses sentiments contradictoires, par ma culpabilité, cette sensation de ne pas gérer, de ne pas comprendre les émotions qui surgissent dans mon ventre.


L'angoisse monte, j'ai peur de ne plus me contenirr, je marche rapidement la valise me donnant de temps en temps des coups dans les molets. J'ai mal, mais je pense à autre chose. Je me concentre sur la chaleur, la foule, cette athmosphère moite méditérannéene que j'aime temps teintée d'effluve salée. Je regarde distrétement les maisons, les rues. Héraklion est ingrate. J'ai l'impression d'être comme cette ville, triste et ruinée. Paul s'arrête inspectant une banque, son grand soucie quand il arrive à l'étranger et de retirer immédiatement. Il ne veut pas payer de prélévement en plus. Il est en colère car il ne l'a pas fait à l'aèroport. Il va donc payer 1 euros pour en retirer 100. Je le sens énervé, grincheux fortement irrascible. Alors je lui demande bêtement si il ne vaut pas mieux que je retire aussi ici et maintenant. « Comme tu veux ».

En rentrant dans la banque, je me rend compte que tout est en anglais, que je comprends mal. J'annule l'opération plusieurs fois, je le sens énervé derrière moi . Je perds mes moyens, le stresse monte et j'ai les larmes au yeux. Je me sens bête. Idiote, inutile, moi qui est toujours rêvée d'être une femme indépendante, je me rend compte que je ne suis même pas bonne à retirer du cash dans un pays européen. Enfin, je retire 50 euros. Il me dit que j'aurai du retirer plus, je fais comme si je ne l'entendais pas. Il m'agace horriblement. J'ai envie de lui dire : « lâche moi », mais j'ai faim et je veux trouver un coin ou manger. Nous nous approchons du front de mer.
Je n'ai rarement vu un ciel aussi bleu. Le contraste avec la pierre des habitats et saisissant. Je respire. Il fait chaud, mais le vent marin vient m'apaiser. Des dizaines de Ferry partent et viennent se croisent. Il y a des vagues, venant contraster et casser le bleu homogène et turquoise de l'eau. Je vois la cote montagneuse se dessinait et se jeter dans la mer sur des kilomètre.
Paul me demande mon portable, pour chercher la gare routière. Elle est à 10 minutes à pied. Tant mieux. Nous arrivons sur un petit port de plaisance, ou flotte les zodiacs et des petits bateaux grecs. Je vois un petit restaurant sur une digue. Il me dit qu'on est en pleine zone touristique qu'on va payer le double du prix notre plat. J'ai faim, je lui dis que je vais voir. La tension revient. Qu'est-ce-qu'il m'énerve. Qu'est ce que je lui ai fait ?
Levés depuis 3 h du matin, il est midi, avec une heure de décallage horaire. Je ne tiens plus. J'ai mal, ma vessie me rappelle que j'ai surement attrapée une infection. Dans mon imaginaire, ces vacances tant attendues devaient m'apporter de la joie, annhilant toute la fatigue d'un voyage somme tout insignifiant ; 3 heures d'avions pour faire plus de 2500 kilomètre. Paul s'était toujours vanté d'être un grand voyageur, d'ailleurs il est vrai qu'il avait parcouru les 4 coins du monde, ce que je n'avais pas encore fait. Je le pensais plus vaillant. Pour moi le voyage fait déjà partie des vacances, il est important qu'il se passe bien. Il a beau être stressé je le suis aussi. Je prend sur moi et n'aime pas ca. Je suis susceptible d'exploser à n'importe qu'elle moment en n'anticipant pas l'ampliture de mes réactions. Cela me stresse.
Nous ne nous comprenons pas, je rationnalise, il ne sait pas ce qu'il se passe dans ma tête, mon ventre sinon il n'agirait pas ainsi. Je dois très certainement l'agacer, cette idée ne me plait pas plus.
La carte le rassure, la majorité des plats ne dépasse pas les 8 euros, le restaurant ressemblent plus à un snak. Je ne fais aucun commentaire. Je commande une salade crétoise. Elle arrive, énorme. Tout s'est enchainés dans ma tête, je me sens de plus en plus dégoutée par son attitude, les gros morceaux de tomates et de concombre ont du mal à passer.
Au final je mange sans faim... la gorge serrée et brulante. Je lui dis qu'avec cette chaleur j'ai du mal à tout finir. Ses yeux sont réprobateurs, il continue à englutir son plat, et murmure :

« t'es vraiment chiante Clara ... »


Va te faire foutre. Je le pense.



Partir, quitter Paris, cet appartement trop petit, mon boulot ininteressant, chronophage. Essayer de redonner de l'importance et de l'intensité à une une relation rognée par la routine. Essayer de retrouver le même désir pour lui, me réinventer. Je voulais qu'il retombe amoureux de moi, sans doute. Qu'il me percoive autrement. Quoi de mieux qu'un été, en Grèce ? Quoi de mieux que les maisons blanches, le ciel bleu et la mer, omniprésente, apaisante et scintillante.

La découverte se voulait re découverte de l'autre. Dans un autre contexte, dans un autre pays. Je ne veux pas abdiquer tout se suite, mais je sens le désamour poindre. Il n'y a plus de bienveillance, plus de patience. Il m'irrite. Je ne le vois plus comme l'être que je désirai. Après un an d'amour. Je repense souvent à cette chanson de Nino Ferré, « un an d'amour, c'est irreparable » reprise par Luz Casal en espagnol. J'ai peur, j'anticipe déjà la fin et ne sais déjà pas comment m'en remettre. Je me demande si il pense la même chose de son côté. J'ai l'impression qu'il ne sait pas comment me quitter. Comement conclure de manière polie et respectueuse. Il aimerait certainemement qu'entre nous, tout se passe mieux, mais je commence à sentir son impuissance. Il ne s'agit pas d'une absence de volonté, je pense que tout comme moi, il essaie. Nous sommes bernés par un idéal de couple qui ne nous correspon. Vouloir que ca marche, à tout prix, s'endiguer dans l'humeur et la volonté de l'autre, la danse devient de plus en plus bancale et desarticulée. De mon partenaire, je ne retiens à ce moment là qu'une amertume acide qui me dévore l'estomac. Croire que prendre un avion, et se déportait plus au sud, vers le soleil, guerira cette amertume est fausse. Mon amertume n'est que sublimée, la rendant encore plus moche et honteuse, plus hors propos dans ce paysage paradisiaque ou j'ai toujours rêvée d 'aller. En plus de salir mon fantasme d'ailleurs, elle m'angoisse, la tarantule se loge dans mon estomac, et continue de tisser, inlassableblement l'angoisse.
Est-ce que Paul m'aime ? Est-ce que moi-même je l'aime ? Il est là des questions que nous ne voulons pas nous poser en vacances. Pas après un an, pas de manière si avorté, pas en ayant eut des esquisses de projets. L'amour est bien enfant de bohème, j'aurai plutôt tendance à croire que c'est une pute, qu'il n'y a pas de règle du jeu, soit on est fort, on suit des règles imaginées pour que le couple tiennent et progressent, soit on refuse un énième sentiments de masochismes, qui nous lie de manière de plus en plus intime et dangereuse à notre partenaire.
J'étais rentrée dans cette partie de la relation qui se corse. Emotionnellement à fleur de peau, dévorée par mes sentiments contradictoires, la complexité d'un ressentiment, l'image de ce que je désire être et la satisfaction de commencer à décrypter qui je suis.
Je constate que je m'éloigne de plus en plus de cette Clara, amoureuse, entière et vouée à. J'ai aimé Paul, il est ma plus longue relation en presque 30 ans. Je dois toujours un peu l'aimé pour ca. Je lui en ai été tellement reconnaissante que je me suis crue prête à m'anhililer devant ce qu'il m'offrait et l'image qu'il me renvoyait de moi. J'ai vite percue en moi, une rage invinvible, celle d'existait par moi même. Celle d'essayer avant de me donner à une relation, ou la maitrise de soi et de mise, l'occasion de me comprendre en m'écoutant. Actuellement dans ce pays, mon amertume est là. Je la pensais dirigé envers lui, elle ne l'est que contre moi. Sans doute, ce séjour va me permettre de comprendre ca, de me confronter et me décortiquer. « Connais toi toi-même ».
Je me trouve sans doute dans le meilleur endroit du monde pour y répondre.

« Ouzo Monsieur ? »
La moussaka lui est restée sur l'estomac, foncièrement il deteste cet alcool fort crétois, que les gens d'ici servent en digestif après chaque repas.

Il accepte pourtant avec plaisir sous les yeux moqueurs d'un de ses collègues. Ce plat traditionnel agrémenté de pomme de terre, viandes hachées, aubergine et fromages, est délicieux.
Julien le mange sans faim, stressé et enervé par l'attitude de son équipe de travail. Depuis deux jours qu'ils sont à Lacanée, une certaine animositée se ressent. Le reportage qui devait être tourné pour un envoyé spécial sur la Crète ne cesse d'être reporté. Le journaliste, présentateur star, est malade et ne quitte plus sa chambre d'hôtel. Personne n'ose prendre des initiatives. En tant que cadreur, Julien aime se promener chercher des prises, évaluer les plans. Ses collègues en profitent pour larver dans l'hôtel. Aujourd'hui, Milos lui a proposé de déjeuner avec lui. Il commencait à avoir la bougeote aussi. Ce matin, il l'a rejoint sur la terrasse, silencieux. Il ne se connait pas vraiment. Le jeune cadreur sens dans son regard bleu, quasiment gris, qu'il a envie de discuter. « Salut ! Tu va bien ? » , Tout en continuant de rouler sa cigarette, Julien ne le regarde pas et lui pose la question de manière desinteressée.









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