Le bistrot

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Les rayons du soleil éclairaient sa chambre de part en part, le forçant à se lever du lit où il s’était écroulé la veille, submergé par une lourde fatigue. Il jeta un coup d’œil à l’horloge murale. Celle-ci indiquait dix heures trente. Roger se dirigea dans la salle de bain et s’y doucha.

Une heure plus tard, au hall d’entrée, il salua le réceptionniste en sortie en direction du café restaurant à proximité de la firme. En chemin, il songea à sa discussion avec Sam au téléphone. Celui-ci avait accepté sans hésiter sa proposition d’éclaircir certains points obscurs les concernant, ce qui signifiait que le gars avait ,comme lui, des questions qui le taraudaient.

Sur le trajet, Roger se remémora la conversation avec le chauffeur de taxi la veille de son arrivée ainsi que ses derniers mots : demander à Sanders si vous y êtes, avant que celui-ci ne taille la route illico. Qu’avait-il voulu insinuer ?

Une fois devant le restaurant, Roger scruta l’intérieur à travers le vitrail. Trois personnes étaient occupées à siroter leurs boissons. Il entra et commanda une mousse blonde et un sandwich et pris place dans une table dont la vue donnait sur l’entrée de CORTEX. Si tout se déroulait comme il le pensait, il aurait à agir rapidement sans perdre de temps. Pour l’instant, il savoura sa bière en attendant l’arrivée de Sam.

Il jonglait avec les paramètres de son téléphone depuis au moins dix minutes lorsqu’il entendit prononcer son nom.

— Mr Derky !

— Oh ! Vous voilà. Asseyez-vous donc, Mr Starck !

Sam prit place sur la chaise en face de Roger. Pendant quelques secondes, les deux s’observèrent quelques secondes en silence, puis Sam parla le premier.

— Si j’ai bien compris, vous aimeriez discuter de choses qui vous tracassent ?

Roger scruta du coin de l'oeil celui qu'il était censé avoir sauvé d'un naufrage virtuel lors d’une précédente mission. Un exploit dont il n'avait gardé aucun souvenir. Ce visage allongé au regard triste qui se tenait devant lui. Ces cheveux coupés court à raz le crâne ne lui disait rien. Pas même les quelques signes d'agitation qu'il tentait de dissimuler afin de paraître calme.

— En quelque sorte, oui ! Répondit Roger. Pardonnez-moi, vous vous y connaissez en réglage ?

— Comme tout le monde, pour ainsi dire. À partir du moment où il y a la notice qui l’accompagne.

Il y eu un silence de quelques secondes avant que Roger ne poursuive.

— Le souci, c’est quand celle-ci est dans la langue d’origine, mais bon, aucune importance.

— Vous comptez prendre quelques photos, Mr Derky ?

Roger se demanda s’il devait lui faire part de ses intentions ou se taire.

— Non, j’essaye d’ajuster la présentation des profils d’appels, mais parlons un peu de vous, Mr Starck. Vous travaillez pour CORTEX si j’ai bien compris !

Sam hésita avant de répondre.

— En quelque sorte, oui.

— Et je vous ai ramené à notre monde bien réel, c’est ça ?

— On dirait bien, répliqua Sam. Excusez-moi, mais vos questions sont étranges, Mr Derky !

— Dans quels sens ? reprit Roger en feignant l’étonnement.

— Vous faites allusion à mon retour comme si vous ne vous en souveniez pas !

Devant l'incomphéhension de Sam, Roger décida de tenter une approche différente.

— Écoutez, je ne sais pas si j’ai raison, mais je vais être plus clair. Comment s’est déroulé votre transfert ?

— Comment... c’est-à-dire ?

— De ce qui s’est passé dans le monde virtuel, ce que vous y avez vu.

Sam resta un instant à réfléchir tandis que Roger se demandait à quoi s’attendre de sa réponse.

— Ben, pour tout vous dire, je...

— Messieurs ! Je ne vous dérange pas, j’espère

Roger, surpris, se retourna vers le son de la voix. Zarckov se tenait à droite de lui, debout devant Sam, les toisant tous les deux. Ce dernier avait en sa possession un étrange appareil dans une de ses mains. Cela ressemblait à un appareil photo au design étrange.

— Monsieur Zarckov !... Que faites-vous là ? l'interrogea Roger. Le patron de CORTEX fixait Sam avec persistence.

— Puis-je me joindre à vous, demanda celui-ci tout en se saisissant d’une chaise appartenant à la table voisine.

— Faites donc ! répliqua Sam qui semblait mal à l’aise.

Une fois assis, Zarckov, le sourire en coin, se tourna vers l’un et l’autre, puis s’adressa à Sam en premier.

— Vous ne devriez pas être là vous !

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