2/ Deux jours après, défaillance

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— Qu’est-ce qui se passe ? s’inquiéta Sanders.
— Nous avons coupé les circuits d’alimentation, intervint l’un des techniciens. Vous pouvez commencer le processus de transfert quand vous voulez, monsieur.
Sanders se tourna vers Roger.
— Prêt ?
Roger envisagea un bref instant de lui répondre d’aller se faire voir, lui et sa machine de transfert, mais se ravisa.
— Si je vous disais non, cela changerait-il quelque chose ?
— En ce qui nous concerne, ce serait catastrophique. De votre côté, vous ne sauriez jamais si cela était possible. J’imagine que vous avez eu le temps de vous poser ce genre de question, sinon, vous ne seriez pas là.
— Vous semblez si sûr que je le fais pour… celle que vous dites être ma femme !
Sanders le regarda avec étonnement.
— Si ce n’est pas cela, quelle est donc la raison ?
— J’ai du mal à l’expliquer. Je ressens comme un besoin de savoir, malgré que je sois conscient que je risque ma…

Roger perçut soudain comme une sorte de présence invisible dans son dos. Il se retourna instinctivement vers les autres modules. De là où il était, il ne pouvait voir les trois personnes qui s’y trouvaient. Cependant, des images oubliées refirent surface. Il se voyait de nouveau entrer dans le hall, puis dans la salle d’attente. Ensuite, la femme et sa fille.
— Que vous risquiez votre peau, c’est ça ? demanda Zarckov, dont les yeux brillants le fixaient avec attention.
— Quoi ! Tout redevint normal. Il n’avait pas bougé de position.
— Allez savoir. Roger ressentit une soudaine animosité envers le Russe. Je vous sens particulièrement intéressé par mon sort, Mr Zarckov ! Peut-être aimeriez-vous prendre ma place ?
— Je vous demande pardon ? répliqua Sanders, surpris.
— C’est à… Roger manqua de se mordre la langue sous l’effet de stupeur. Zarckov lui tournait le dos, occupé à observer les agissements des techniciens. Il jurerait lui avoir parlé la seconde d’avant !
— Non, rien… s’intima-t-il de répondre pour ne pas donner l’impression de perdre les pédales. Je commence juste à avoir des visions, ne faites pas attention. Ce n’était plus la nausée qui venait en lui, maintenant, mais des troubles de l’esprit. Il fit un effort considérable pour se ressaisir.
—Et dans le cas où je rencontrerais mon double ! continua-t-il tout en observant Zarckov.
— Il vous faudra simplement l’éviter et ne surtout pas l’approcher.
— Je vois que vous avez pris ce détail en compte, répliqua Roger. Il balaya du regard le labo. La tension était perceptible. Les visages derrière les vitres l’observaient avec gravités. Quelque chose de très important était en train de se passer, et il était aux premières loges. Tout son corps lui disait de refuser cette folie, mais il était déjà allé trop loin. Le spectacle allait commencer.

— C’est quand vous voulez… et faites chauffer le machin avant que je ne change d’avis, finit-il par dire l’air peu rassuré.
— On vous attend, monsieur Derky, ajouta Zarckov qui, cette fois-ci, s'était vraiment tourné vers lui, l’ébauche d’un sourire aux lèvres.

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