La trahison suite

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L’heure du dîner passa et, la nuit arrivant, le Duc se préoccupa de l’absence de son épouse. C’était tout naturellement qu’il se rendit dans les appartements de sa femme à la recherche de la suivante de sa femme. Cette dernière jouait aux osselets avec le jeune Duc près de la fenêtre.

— La duchesse n’est toujours pas rentrée et elle n’a pas dit aux gardes ou’ elle se rendait. Ania, vous qui êtes sa confidente, savez-vous où elle se trouve ?

— Je crois en effet en avoir une idée. Je suis inquiète moi aussi, elle aurait déjà dû être là à l’heure qu’il est.

— Bien, faites seller les chevaux, nous irons la chercher ensemble.

— Oui Sire.

Une fois lancés sur la route du lac, les chevaux partirent dans un grand fracas de sabots. Faisant fi du protocole, le Duc galopait à bride abattue devant les membres de sa garde. L’inquiétude qui le taraudait depuis le début de soirée s’était muée en terreur depuis qu’il faisait presque nuit. Il espérait que son épouse n’ait pas commis une folie. Il l’avait trouvée particulièrement maussade ces derniers jours.

Ils arrivèrent à une centaine de mètres de la tombe quand le spectacle qui s’offrit à leurs yeux les remplirent d’effroi. Ania n’eut nul besoin de jouer la comédie pour paraître terrorisée. Elle poussa un cri à la vue des deux spectres qui agitaient la Duchesse comme si elle fut une poupée de chiffon.

La lumière blafarde ne permettait pas de distinguer nettement son visage mais les vêtements qu’elle portait la désignaient sans l’ombre d’un doute.

Le Duc Willem galopa vers son épouse l’épée au poing. Il chercha en vain à transpercer les deux spectres qui disparurent, laissant le corps disloqué de Loria, châtelaine de Burvald, Duchesse de Witerheim, étendue contre le sol caillouteux du bord du lac.

Le cri de désespoir qui sortit de la gorge du Duc retentit dans la pénombre et parcourut la vallée comme une déferlante. Les milliers d’oiseaux, poules d’eau, foulques et autres volatiles, en écho à cette peine, s’envolèrent en hurlant.

Willem s’agenouilla près de sa bien aimée et prit son petit corps meurtri dans ses bras. Elle semblait ne pas peser plus qu’une poupée pour le Duc dont la rage avait décuplé la force. Aucune larme, aucun sanglot ne franchit le mur de rage et de rancœur qui empierra aussitôt le cœur de ce dernier.

Sans un regard pour les témoins de son malheur, il déposa la dépouille devant le pommeau de sa selle, monta sur son cheval et, tel une statue de glace, se mit en route vers le château.

Entre temps les gardes avaient allumé de grands flambeaux et encadraient dignement leurs maîtres dans un silence de plomb.

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