le secret (suite)

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— Ania, qui mieux que toi peux comprendre ce que je ressens ? Tu peux parler aux esprits, n’est-ce pas ?

La jeune femme sentit une désagréable sensation, comme un fourmillement juste sous la petite cicatrice qu’elle avait au bas du dos. Luttant contre cette désagréable sensation qui menaçait de la submerger si elle n’y prenait garde, elle retira gentiment sa main de celle de LLoria. Elle fit mine de regarder par la fenêtre pour avoir une idée de l’heure qu’il fut.

— Ma Dame, le temps passe. Si vous ne partez pas dès maintenant vous ne pourrez plus sortir sans risquer de voir la nuit tomber avant votre retour.

Loria regarda longuement le visage de sa suivante à la recherche d’une réponse. En vain. Son visage fermé lui indiquait clairement qu’elle n’avait aucune intention de dévoiler quoique ce soit à ce sujet. Elle ne pouvait lui en vouloir car de tels secrets pouvaient se révéler extrêmement dangereux. Elle était visiblement peinée qu’après toutes ces années passées en sa compagnie elle ne la jugeait pas digne de confiance. Toutefois la duchesse tapota la main de la jeune femme comme signe de compréhension, laissant toutefois comprendre à Ania qu’elle ne croyait pas une minute à son simulacre.

— Oui, merci de me rappeler que le temps s’échappe quoi que nous fassions pour tenter de le retenir. Les épaules voûtées, la Duchesse se dirigea vers la porte. Ah, j’allais oublier, ajouta-t-elle le ton plus léger. Mon époux a reçu un jeune homme qui produit de magnifiques enluminures. Il vient de chez nous. J’espère que tu auras l’occasion de le rencontrer. Je pense qu’il te plaira.

Elle lui fit un clin d’œil et quitta le boudoir pour se changer avant sa promenade.

Ania se mordit la lèvre. Elle avait envie d’hurler. Elle avait tout fait pour cacher ses pouvoirs et voilà que la Duchesse l’interrogeait sur son passé. Sans même s’en rendre compte, elle s’était attachée à cette femme qui l’avait accueillie non pas comme suivante mais presque comme une sœur. Elle lui avait donné tout ce qu’elle pouvait désirer, la traitant toujours avec respect et gentillesse ; lui confiant même la responsabilité du jeune Duc Americk pendant ses absences.

Loria était une Duchesse dont la générosité était connue de tous. Elle avait su apporté au Duché la stabilité ardemment désirée par le peuple de Witerheim, de l’Entreterre et de Castillia. En épousant la fille d’un puissant Baron, le Duc Willem de Witerheim avait été un fin stratège, mais il fut très vite un mari et un père comblé. Il avait évidemment remarqué les brefs moments de mélancolie qui submergeait son épouse parfois, mais il mettait cela sur le compte de la distance qui la séparait de sa famille. Contre l’avis de son capitaine, qui n’aimait pas savoir la Duchesse seule, il respectait ses moments d’intimité pendant lesquels elle semblait se ressourcer.

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