Chapitre 3 : Rita - La détente

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Ce vendredi avait été lassant, mais touchait à sa fin. Je n'avais qu'une envie : rentrer chez moi, me glisser sous la douche et rester planté sous le jet d'eau froide afin de me rafraîchir les idées.

Avec ce soleil de plomb, j’avais l’impression de tourner au ralenti. Je ne vais pas me plaindre. Mon rendez-vous avait été fructueux. Ça en valait la peine. Mais loin du béton des quartiers d’affaires, j’aurai préféré une chaleur du sud et une image d’évasion. Un soleil passion, exotique ou méditerranéen. Qu’importe, pourvu que ce soit loin des bureaux.

Le stress de la semaine évacué, il était temps de profiter de la douceur de vivre. J’enfilai un pantalon clair rehaussé d’une chemise légère entrouverte sur le torse. Idéal pour mettre en valeur une peau bronzée. J’avais simplement envie d’être beau.

Central Park. Lieu éclectique où le newyorkais moyen vit dans sa propre bulle. On se côtoie sans se mélanger. Cours de taï chi, musculation ostentatoire en plein air, promenades de chiens, pique-nique où s’invitent les écureuils, baseball, bronzage et tellement d’autres activités de déconnexion. C’était ma jungle urbaine. Mon bol d’air frais avant la frénésie nocturne.

Je déambulai le long de la grande artère le cœur léger. Un sentiment de fierté émanait de moi. Une telle commission au milieu de l’année, cela assurait définitivement mon exercice annuel. Et je n’en étais qu’au tour de chauffe. Un rapide texto à Allan, Archie et Chloé pour les informer de ma bonne fortune, puis je m’engouffrai dans "l'Apothicaire". Vous savez, ce genre d’établissement lounge à ambiance feutrée, diffusant une petite musique délicieusement chill out.

Un lieu idéal pour débuter ma virée nocturne. L’intérieur était décoré avec goût : un mélange rétro, vintage, vieillot. Ajoutez à cela une touche de luxe épuré et c’était parfait. Le bar traversait l’immeuble et donnait accès à la rue parallèle. Il n’était pas encore bondé à cette heure-ci, et c’était tant mieux.

Une serveuse très dynamique m’apporta avec empressement un Old fashioned. J’avais envie de m’enivrer. Doucement, mais sûrement. Je me fendis d’un large sourire, qu’elle me rendit. Confortablement installé dans un petit fauteuil en cuir usé, je profitai de la terrasse qui offrait une vue magnifique sur le parc. Ce qu’il y a d’exquis avec l’été, c’est que l’on voit du beau partout. On trouve les corps et les sourires magnifiques. On se montre, on s’exhibe, on veut plaire. C’était l’idéal pour séduire. Armé d’une confiance absolue de surcroît. Derrière mes lunettes de soleil, je profitai du paysage.

Au fond de moi, régnait un calme intérieur. Et pourtant, il contrastait avec le sentiment de feu intérieur. Mes yeux se régalaient de quelques silhouettes agréables qui passaient devant le bar. Blondes, brunes, rousses, le soleil les rendait encore plus sexy dans leurs tenues légères. Mais mon voyeurisme fut de courte durée.

Allan, Archie et Chloé m’avaient rejoint. Je n'avais aucune idée de ce que nous allions faire de la soirée. Pour l’heure, j’avais envie de profiter de leur compagnie et de fêter mon contrat. Chaque succès fracassant de l’un d’entre nous était l’occasion de prendre la bouteille de rhum la plus chère du bar et de la boire.

Archie m’accompagna au comptoir.

— Bonsoir, nous voudrions votre bouteille de rhum Ambassador et quatre verres s’il vous plait.

—Je vous apporte ça dans quelques minutes, messieurs. Cela fera deux cent cinquante dollars.

Tandis que le serveur encaissait son dû, mon regard irisé s’attarda sur la clientèle du bar.

—Allan est un peu tendu en ce moment.

—J’ai cru remarquer en effet. Sais-tu pourquoi ?

—Deux options : soit c’est son conflit d’intérêt avec la NFL, soit il est en manque de sexe.

—Je préfèrerais que ce soit la seconde. Et, si c’est le cas, il est au bon endroit pour chasser. On va le détendre.

—Par contre, si c’est la NFL qui le pourrit, ça risque de devenir un tantinet compliqué.

—Evitons les sujets sérieux ce soir, veux-tu ? Il en parlera de lui-même au bon moment.

**********

Nous regagnions nos tables quand mes yeux s’arrêtèrent sur un groupe de jeunes femmes. Mon oreille s’imprégnait des résonances dialectiques qui s’échappaient de leur discussion. Une certitude : elles n'étaient pas du coin. Alors qu’elles se dirigeaient vers le comptoir, je ne pus détacher mon regard d’elles. Mes yeux décryptaient les moindres courbes de leur corps à travers leur tenue vestimentaire. Réflexe typiquement masculin, mais fort louable et flatteur quand il est exécuté avec finesse et élégance

Mon œil avisé avait peine à se détacher d’une petite brune fort classe, qui semblait rayonner parmi les clients du bar. Le pantalon de lin épousait à merveille l’arrondi merveilleux de ses formes. J’étais pantois comme un pantin. Elle était aussi belle de face que de fesses. Son petit haut, léger et presque vaporeux, laissait deviner de sensuels détails. Je me devais de rester concentré et surtout discret face à tant d’armes de séduction.

La pièce s’était remplie tranquillement et ça commençait à se bousculer. J’approuvai cet instant où la frénésie du week-end s’exprimait. Archie m’entraina vers Allan et Chloé. Il fendit la foule d’un pas britannique.

Alors que je retournai à ma place, je me retrouvai face à face avec elle. Son sourire alluma mon visage. Je devrais remercier Dieu de m’avoir donné une peau naturellement tannée. Peu de chances qu’elle perçoive mon émotion. Je le lui rendis et, gardant mes bonnes manières, regagnai mon fauteuil. Mais j’avais du mal à tenir en place.

Le temps que la bouteille arrive, je pris l’air deux minutes. J’étais ravi du premier contact avec mon inconnue et m’allumai une cigarette. Sale habitude, mais la première bouffée s'exhalait comme une libération de ma tension tant cette femme m’avait captivé. Caché derrière mes lunettes de soleil, je me prenais à l’imaginer. Car elle avait accaparé mes pensées.

A n’en pas douter, sous sa toile de lin, devaient se camoufler quelques trésors de bienfait. On pouvait distinguer, sans trop s’attarder, la raie des fesses partager une sublime lune en deux globes fermes et réguliers, hautement perchés sur de très belles jambes. Elle n’était pas très grande, ce qui en mettait en valeur ses arguments. Elle frisait avec délice les frontières de l’indécence alors même que je n’avais scruté qu’une partie de son corps. Ne me demandez pas pourquoi, je voyais en elle une luxure sous-jacente. Mes iris, au regard de cette troublante créature, s’étaient inexplicablement teintés de manière lancinante de plaisir en attente. Le moindre de ses gestes, à mes yeux, était enluminé d’extase tant mon regard était ensorcelé par cette petite étrangère.

Je devais retourner à la réalité. Je rejoignis la bande pour m’apercevoir qu’elle était installée à la table juste à côté de la mienne. Elle bavardait chaleureusement avec ses copines, et je n’eus pas de mal à reconnaître de chaudes notes italiennes dans leur conversation. Elle se retourna vers moi. Sa bouche pulpeuse accabla aussitôt mes yeux. Les siens étaient voilés de larges lunettes noires occultant toute lueur d’une attention bienveillante. Pourtant, malgré cela, j’avais senti, dans l’insistance de son regard, que je pouvais être la proie de quelques indécents projets. Chloé annihila toute tentative de connexion. Elle s’était levée, un shot de rhum à la main pour porter un toast.

—A Ale ! Et on ne partira pas d’ici tant que cette bouteille ne sera pas vide !

Quel enthousiasme ! J’aimais son entrain communicatif. Elle me fixa de ses grands yeux bleus. Allan avait pris la relève dans le discours et annonçait des bénédicités bien spéciaux et propres à lui. Dans un fou rire, nous trinquâmes à ce nouveau succès. Archie improvisa une danse de la réussite, et ne mit pas longtemps à nous faire remarquer. Qu’importe. A nos yeux, il n’y avait que nous. Nous célébrions nos vies à notre manière. Un coup d’œil rapide me rassura de la proche présence ma mystérieuse brune. L’approche restait virtuelle, mais l’émotion était sensuelle.

Elle se leva, me tourna le dos, comme pour me montrer son arme la plus redoutable, et se dirigea vers le bar. Je restai stoïque face à ses accords parfaits. Ses copines, quant à elles, se déplacèrent et privilégièrent deux tabourets côté comptoir où s’était agglutinée une bande de mecs endimanchés. À leur style, il était indubitable qu’ils travaillaient à Wall Street. Des costumes chics, du bagout, très bruyants et affichant leur argent sans aucune retenue.

Le bar se remplissait et l’air se raréfiait. Et j’avais besoin d’air. Il était trop tôt encore pour me plonger dans la fureur du vendredi soir. Le soleil n’en était pas à son couchant. Il me fallait quelques secondes de calme. Je sortis du bar, et allumai une nouvelle cigarette. Chloé m’avait rejoint et m'alpagua.

—Tu as l’air ailleurs. Ça va ?
—Oui, tout va bien, juste que parfois, je ressens le besoin de décrocher quelques minutes. Mais je suis tellement content que vous soyez là !
—Nous aussi nous sommes ravis, même si je ne peux pas rester trop longtemps.
—Ah oui ? Pourtant, tu as dit qu’on devait finir la bouteille.
—Et je mettrai un point d’honneur à ce qu’elle le soit !

J’éclatai de rire. Je pouvais lui faire confiance là-dessus. Puis elle reprit un air un peu plus sérieux.

—Tu te rappelles ce mec dont je t’avais parlé, Bradley…
—Tu parles de l’interne au physique de gladiateur ?
— Oui, celui-là… Ça fait quelque temps qu’on essaie de se voir et on a trouvé un créneau ce soir. Il termine tard, mais on va aller se prendre un verre tous les deux.
—C’est cool. Tant qu’il n’est pas pire que le précédent… Je ne comprends pas comment tu fais pour les attirer.

Elle me fixa de longues secondes. Annotation gênante mais néanmoins vraie. Je tirai sur ma cigarette, évitant son bleu regard. J’attendais la question inévitable.

—Et toi, tu en es où ? On vit sous le même toit tous les quatre et tu n’es pas très causant ces derniers temps.
—Comme tu peux le constater, je suis libre comme le vent. Quelques rencontres certes, mais rien qui ne mérite une dissertation.

Chloé posa sa main sur ma joue, comme si elle voulait me réconforter. Un tendre baiser sur le coin des lèvres plus tard, et elle m’attira vers l’intérieur. Elle avait bien senti que notre discussion ne pouvait aller plus loin. Nous rejoignîmes notre table. Allan et Archie semblaient bien joyeux et en grande conversation. Alors qu’ils nous tendirent un nouveau verre, j’aperçus mon éphémère rencontre revenir dans notre direction.

Nos regards se croisèrent et nos corps se frôlèrent comme si nos silhouettes voulaient s’imprégner de l’autre. Son parfum capiteux traçait un sillage dans le bar. Puis elle alla directement trinquer avec mes joyeux compagnons. Sa présence me souffla. Chloé était limite interloquée.

Puis elle pivota vers moi et se confondit en excuses.

—Je crois que j’ai un peu envahi ton espace. Je m’appelle Rita.

Tout cela avec son accent méditerranéen qui donnait plus de charme encore à la personne. Elle ponctuait ses paroles d’un sourire à fendre le marbre.

—Mes copines semblent plus intéressées par ces jeunes messieurs là-bas que moi. Et je sentais que la bonne ambiance était plutôt de ce côté.

Je lui souriais. Pourquoi ? Je n’en savais rien. Comment ? Sûrement comme le plus bel idiot de la soirée. Archie décela ma gêne inhabituelle et s’empressa de sauver la situation, tel James Bond.

— Ce soir, on est là pour fêter la bonne fortune d’Alessandro !

—Ah oui ? S’enquérit-elle.

Elle n’eut pas le temps d’ajouter un quelconque mot. Allan leva le verre

—A chacun sa vie, c’est le secret de l’amitié !

—Amen !

**********

Aimez-vous les heureux hasards ? Moi oui. Cette femme s’était muée en agréable imprévu, une aubaine pour le commun des mortels. Alors que je trempai mes lèvres dans mon nectar vanillé, je sentis son regard peser intensément sur moi. Je ne pouvais savoir si cette insistance était gênante ou flatteuse. Mon unique réflexe fut de lever mon verre pour saluer cette rencontre opportune.

Je ne savais rien d’elle. Qui était-elle ? D’où venait-elle ? Que faisait-elle dans cette ville ? Pour autant, avais-je besoin de savoir tout cela ? La conversation, entamée, était légère mais pas très engagée. On se laissait plutôt bercer par les rythmes des musiques qui s’enchaînaient. Cela s’apparentait plus à un échange de politesse maîtrisée. A l’intérieur, je me sentais félin et prêt à bondir sur elle.

Le temps s’égrena et les barrières commencèrent à tomber. Allan tentait des approches plus ou moins pittoresques avec certaines clientes du bar et cela m’impressionnait toujours autant. Ses théories sur l’amour nous rappelaient que nous étions des cœurs brisés. Mais il ne perdait pas espoir. À défaut d’une histoire romantique, il se contentait de corps-à-corps fugaces. Je ne pouvais pas le blâmer. Même si j’étais plus sensible que lui, je n’en faisais pas moins. Nos approches et nos aspirations étaient simplement différentes.

Il revint vers moi, des allures de stratège désespéré.

—Ale ! J’ai besoin de toi tout de suite. Tu vois cette fille, là-bas ? Je la veux. Et pour l’avoir, tu vas devoir m’aider.
—En quoi ?
—Figure-toi qu’elle aime les poètes. Et par chance, mon ami en est un…
—Là ? Maintenant ? Un vendredi soir, à vingt-trois heures, tu veux que je te sorte un poème comme ça ?
—Je sais, c’est débile, mais j’ai besoin vraiment de toi.
—Invente quelques vers. Je ne sais pas… Dis-toi que la poésie, c’est dépressif : un peu de la mélancolie, de tragédie, un coucher de soleil ou une lune pâle et voilà !
—Je ne sais pas faire ça ! Et sur ce coup, mon corps d’Adonis ne suffira pas.

Le garçon n’abdiquera pas. Rita passa sa main dans les cheveux, et m’envoya un sourire rieur. Spectatrice amusée de notre scène, elle s’était improvisée en complice silencieuse.

—Ok, mais tu m’en devras une.
—Tout ce que tu veux mon pote !
—Par chance, mes poèmes sont enregistrés sur mon téléphone. Ce qui veut dire que je peux t’en envoyer un vers le tien. Après à toi de jouer !
—Good boy !

Allan se sentit soulagé et se regonfla à bloc. Un shot de rhum plus tard, il repartit à l’abordage de sa conquête littéraire. Quant à moi, je tentais tant bien que mal de me repositionner dans la discussion avec mon invitée. L’ambiance conviviale de la soirée l’avait libérée. La demoiselle était Florentine et me racontait, sans trop de détails, qu’elle était de passage pour voir des anciennes connaissances et profiter de quelques jours de repos et de douceur locale. Je ne connaissais pas la « douceur locale » à New-York. Mais, en un éclair, la Dolce Vita était venue s’immiscer dans mon petit coin de vie.

Elle se pencha vers moi.

—Ta poésie a dû faire son effet sur la demoiselle !

Un couple en train s’embrassait fougueusement à l’autre bout du comptoir. J’esquissai un large sourire approbateur. Finalement, Allan était finalement arrivé à ses fins.

Mon sourire modeste ne masqua pas mes yeux qui avaient décroché, une fraction de seconde, sur l’ouverture de sa chemise qui exposait une poitrine for jolie. Délit flagrant. Presque inconsciemment, ma bouche chuchota quelques mots à son oreille. Sa tête pivota dans le sens opposé. Elle passa une main dans ses cheveux, puis se retourna vers moi, me présentant son plus joli sourire.

Je venais de marquer un point à cet instant où sa bouche sensuelle resta accrochée à mes quelques mots irréels. Nos regards se mélangèrent, impatients de se fondre. Elle se leva, s’excusa et partit rejoindre un court instant ses copines. Le temps d’une lampée, je sentis le regard des filles harceler de mon côté.

Au fond de moi, je ressentais le choc de la rencontre. Mes émotions grondaient avant d’éclater comme un orage d’été sous un ciel menaçant. J’aimais cette sensation de ne pouvoir maîtriser les éléments, de savourer l’instinct et suspendre le destin. Ce choc éphémère m’électrisait.

La voilà qui revenait. Sa démarche relevait d’un ballet inventif aux saveurs méditerranéennes que j’avais hâte de goûter. Mes envies de mâle semblaient piégées par son déhanchement habile. Une classe folle, une insoutenable légèreté, une liberté de mouvements sensuels qui érotisait cette soirée d’août, déjà accablée de la chaleur pesante de la nuit.

—Mes copines m’abandonnent. Ces jeunes hommes encravatés que tu vois organisent un barbecue avant de finir en boite. Elles m’ont proposé de les accompagner.

Il n’était nul besoin de répondre à son commentaire. Il était évident que ce programme ne lui convenait pas. Et je savais où cela pouvait me mener.

—Charmante invitation…
—Mais, jusque-là, je n’ai pas à me plaindre de ta compagnie…

—Qui s’en plaindrait ?

Elle m’envisagea intensément. Chloé nous interrompit brusquement.

— J’y vais. Bradley vient de finir son service. On se voit demain !

Elle me fit une accolade.

—Et pas de bêtises !

Elle dévisagea Rita non sans maladresse. Ou bien était-ce voulu. Mais ma cavalière resta invariablement souriante. A présent qu’elle était là, avec moi, il fallait que je sois talentueux. Tous les détails devaient s'imbriquer avec malice pour donner lieu à des images qui l'embraseraient toute entière. Ne me demandez pas pourquoi, mais à ce moment, étonnamment, une phrase d’Archie me revint en tête : « Le sexe ne saurait prospérer sur la monotonie. Sans inventions, humeurs, sentiments, pas de surprise au lit. Le sexe doit être mêlé de larmes, de rire, de paroles, de promesses, de scènes, de jalousie, d’envie, de toutes les épices de la peur, de voyages à l’étranger. »

Il aimait la littérature d’Anaïs Nin. Me rappelait-il. Et ce discours me semblait tellement d’actualité dans nos vies compliquées. Mon décrochage avait interpellé Rita. Il fallait que je me concentre sur sa galante présence.

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