3 RÊVE OU RÉALITÉ

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Je rentrai chez moi épuisée émotionnellement par cette journée. À table avec mes parents, nous parlions de mes examens. Je leur racontais la tension immiscée dans notre groupe avec le problème de timidité de Perle et de mécontentement de Jeremy. Après quelques encouragements de leur part, je montai dans ma chambre afin de réviser mon oral devant mon miroir, quand un bruit attira mon attention vers le balcon. Étais-je encore en train de rêver ? Je m’approchai doucement de la baie- vitré. Quelqu’un toquait sans pour autant se montrer. Alors que mon cœur cognait contre ma poitrine, je sursautai et fit un bon en arrière à l’apparition brusque de Jeremy.

— C’est moi, désolé de t’avoir fait peur !

Mes parents étaient habitués à ce qu’il vienne en passant par le balcon. Il le comparait souvent à Roméo. Appuyé sur le rebord du balcon, il réfléchit longuement avant de me dire :

— Je suis venu te présenter mes excuses !

C’était la première fois que je l’entendais s’excuser. Il avait l’air sincère. En temps normal, j’aurais fait tout pour détendre l’atmosphère et le réconforté. Cela me rendait triste de le voir dans cet état. Mais je détournai mon regard en tentant de rester indifférente.

— Ce n’est pas à moi qu’il faut présenter tes excuses !

Il se rapprocha de moi, me fit face et glissa une de mes mèches rebelles derrière mon oreille

— Je m’excuse de t’avoir déçu Tess.

Ce geste me désorienta, mais je fis mine de garder la tête froide. Gênée, je m’écartai de lui.

— Ce n’est pas grave, mais nous devons nous épauler. Ce n’est pas simple pour elle, d’autant plus que tu la charries tout le temps. Elle en a souffert toute sa vie de sa timidité.

— Oui mère ! répondit-il en faisant une révérence.

Nous rîmes en cœur. Ce rapprochement me mit en confiance et me poussa à la révélation de mes nuits agitées.

— Je ne sais plus quoi faire !

Je le vis alors froncer ses sourcils :

— Ce n’est qu’un cauchemar. Tant que tu ne vas pas au fond des choses tu ne sauras jamais ce qu’il en est. Affronte ton rêve ! c’est comme dans un programme, tu es dans une boucle infinie, tant que tu ne mets pas une condition stop, demain tu referas le même rêve. Observe ce qui se passe autour de toi de façon pragmatique.

— C’est comme ça que tu devrais parler à Perle !

— Avec toi … Ce n’est pas pareil Tess. Tu le vois bien. Tu ne t’es jamais moqué de moi. Et puis tu es loin de ressembler à Perle. Mais promis, je ferais l’effort !

Pourquoi me fait-il cette avalanche de compliment. Il avait une voix si douce quand il me parlait. Certaines fois je le surprenais à me dévisager avec insistance comme s’il avait quelque chose à m’avouer. Je faisais semblant de ne pas voir, mais ça commençait à devenir troublant. Ce besoin tactile, à remettre ma mèche derrière mon oreille, de me parler doucement, de se rapprocher de moi. Lui qui était si gauche d’habitude. « Était-il en train de me séduire ? » M’interrogeais-je. Perdu dans mes pensées, je ne le vis pas s’approcher de moi. Il déposa un baiser sur ma joue. Ce baiser était si doux, j’eu le temps de baisser ses yeux et d’entrevoir ce pendentif qu’il portait dans son coup. Une sorte de pierre précieuse verte avec différents éclats. Quand je réalisai que mes yeux étaient scotchés sur son torse, je me mis à rougir tandis que mon cœur cognait fort au point que je ne puisse plus respirer. Je regardai vers le ciel, l’air de rien tandis qu’il s’éloigna en souriant. Je le regardais partir alors que j’étais chamboulée par mes émotions. Je n’avais jamais fréquenté quelqu’un, car je n’en voyais pas l’intérêt. Mais ce sentiment fort qui me fit ressentir un manque alors qu’il venait tout juste de partir, me fit comprendre que je tenais à lui bien plus que je ne voulais me l’avouer. La journée passa vite. Ce moment que je redoutais tant arriva. Comme chaque nuit, je fis le même rêve, sauf que cette fois je ne fermai pas les yeux. Je tentais de résister à cette douleur qui s’opérait de ma gorge à mon ventre. Maudit nœud de stress. Après quelques bouffé d’oxygène forçant mon corps à se détendre, mes efforts de concentration furent payés. La douleur finit par s’évanouir laissant place à un sentiment de légèreté. Une sorte de bien être se répartit dans mon corps. Soyons pragmatique. Bien que j’eue encore du mal à mouvoir, je pus incliner légèrement la tête. Ce fut un une victoire qui me fît sourire intérieurement. J’étais fière de moi. Plus aucune angoisse, je pus faire de cet horrible cauchemar un simple rêve. Je suivis le conseil de Jeremy et me mis à scruter le moindre petit détail en inclinant la tête. Mes yeux parcourant la pièce s’attardèrent sur la baie vitrée. Une ombre était là, plus sombre que jamais. Je n’en distinguais pas vraiment la forme, mais j’eus l’impression qu’elle guettait mes réactions. Comme si elle était prête à bondir, au moindre mouvement. Ma tête immobile me donnait du fil à retordre, mais une petite lumière brillante attira mon attention vers mon miroir. J’eus comme un flash. Le choc de ce que je vis fut si brutal que je tombai de pleins fouets sur le sol. Étais-je bien en train de rêver ? Le bruit de ma chute sur le parquet en bois fit un tel vacarme qu’il ne pouvait pas passer inaperçu. La lumière du couloir s’alluma instantanément, puis ce fut celle de ma chambre.

— Tess tout va bien ? tu n’as rien de cassé ? S’inquiéta mon père.

Il a toujours eu le sommeil très léger, un vrai radar comparé à ma mère. Les yeux fermés, je sentis une douleur s’emparer de tous mes membres. Mon père se pencha vers moi pour m’aider à me relever.

— Tout va bien ?

— Oui ça va, tentais-je de le rassurer. J’ai dû faire un cauchemar… Je suis assez agitée ces temps- ci ! lui confias-je hésitante.

J’étais agacée. Je ne voulais pas qu’il s’inquiète, mais la douleur était si forte. Je jetai un coup d’œil rapidement vers mon balcon. Plus aucune ombre. Il m’aida à me relever. Assise sur le lit, je repris mes esprits. Je me levai, bougeai mes membres pour lui prouver que tout allait bien.

— Ce n’était qu’une mauvaise chute ! surement le Stress des examens ! Tu peux retourner te coucher !

— Ma fille est une véritable cascadeuse ! Sourit-il, le visage détendu.

Il m’embrassa sur le front puis retourna se coucher. Intriguée, tout en ressentant la douleur, j’analysais l’image de mon corps en lévitation que j’avais vu dans le miroir. Je restai bouche bée par cette vision. Je fus totalement convaincue que j’étais forcément en train de rêver vu que mon corps était en suspension dans les airs. Cependant, quelque chose m’intriguait. Etais-je bien tombée de mon lit, pour me faire aussi mal. Sur ces réflexions, je m’endormis la tête sous l’oreiller en tenant d’une main les barreaux en bois de mon lit, jusqu'à ce que les premiers rayons traversent la pièce.

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