Ma dernière lettre

Je ne sais pas quand tu lira cette lettre. Ces mots qui glissent sous mes doigts rien que pour toi, pour avoir enfin le courage de te dire tout cela. Ce n'est pas simple et je ne suis pas prête à t'ouvrir mon coeur une dernière fois. LA dernière fois. Nos enfants jouent à Mario à côté de moi. Captivés par la télé, je sais. Ce n'est pas bien, mais pour une fois, j'ai le droit. J'ai le droit d'aller mal, parce que je me le dois. Parce que tu me le dois. On ne sera jamais prêt à se dire les choses, elles sont trop compliqués, elles sont trop lourdes les paroles que je te porte, elles me terrifent, mais à la fois me font du bien, je ne connais que ça après tout selon ma psychologue. La colère, la douleur. Un peu sado-maso je pense sur les bords, quand d'autres se nourissent d'amour, de joie, de partage. Moi je me shoote à la colère, à cette adrénaline que tu ressens au plus profond de toi. Tu vois de quoi je parle. Tu l'a connaissais avant, avant que je te soigne.

J'avais choisi de te soigner toi, parce que je savais que je ne pouvais pas me sauver moi. Mes blessurres sont beaucoup trop profondes, elles font parties de mon ADN maintenant, tu l'a su dès que nous nous sommes rencontrés.

Je n'étais pas parfaite, mais j'avais envie de soigner tes félures, pour estomper un instant les miennes.

J'ai soigné ta dépendance, ta colère, ta frustration. J'ai soigné ta violence, que j'ai subi durant des années. Tu as su t'inscruster dans ma tête, tu as su me faire douter tellement de fois. Tu m'a donné envie de mourir tellement de fois, mais tellement de fois j',ai voulu partir à cause de ce que tu me faisais subir. Je me sentais laide, je me sentais vide. Je ne ressentais plus rien, même pour nos enfants que j'essayais de sauver de toi. Je sais que tu ne vois pasl es choses comme cela, et je sais que Dieu sait que je t'ai cherché plus d'une fois, mais ce n'était pas ma faute. Ni la tienne. Mais c'est moi. Je suis comme ça, parce que les autres m'ont rendu comme cela, tu le savais, mais tu n'étais pas assez fort pour le voir. Pour toi, je te cherchais,n mais je t'assure, je n'ai eu que de la colère avant toi. De l'indérrence, alors gérer autant d'amour et de colère venant de toi, c'était trop. Tu m'a longtemps reproché d'avoir parler à mon collègue de travail, prétextant que je te trompais. Je t'assure, je ne vais pas te dire ça pour te blesser, mais en réalité ça aurait pû être n'importe qui. N'importre qui. Même une femme au final, mais j'avais besoin de me sentir vivante. Tu vois ? Tu m'avais tué tellement de fois à l'intérieur de moi. J'étais si seule par ta présence... Je n'existais que par ton absence finalement, alors il m'apportait de l'importance. Ca s'arrête là. Je n'ai jamais frachi une limite sentimental ou physique. Parce que tu étais la, et j'avais besoin de ta présence ausisi pour vivre. Je vivais à travers ta colère et ta rage, et tu vivais par amour pour moi.

Quand tu es parti pour soigner ta violence, j'ai tellement eu mal. J'ai dû apprendre à vivre seule et surtout à être face à la personne que je détestais le plus. Que je haïssais, que je méprisais par sa lâcheté.

C'était moi.

Je m'en suis voulu tellement de fois d'avoir essuyé tes coups, tes insultes, tu me méprisais.

Tu ne t'en rends pas compte, mais tu m'assombrissais. Mais je suis restée. Je savais que je pouvais y arriver. Arriver à fermer toutes les portes qui faisaient ressortir les pires démons de toi.

Les pires regrets. Les pires facettes de ta personnalité. J'avais réussi à les fermer.

Tu étais quelqu'un de meilleur, donc j'ai attendu.

J'ai attendu qu'à ton tour tu viennes clôturer les portes qui s'étaient ouvertes quand je fermais les tiennes.

Mes démons.

Ma souffrance.

Ma tristesse.

Mon vide.

J'ai patienté, durant des mois. Des jours. J'étais là, je te faisais signe que j'allais mal. Qu'à mon tour je devais me reposer sur toi i je ne voulais pas les ouvrir entièrement.

Parce que sinon c'était le néant qui m'attendait.

Mais tu n'as rien fait.

Je commençais à lâcher prise, je ne te parlais plus, ne te souriait plus, parce que même physiquement je n'y arrivais plus. Les moments avec toi étaient pénibles, angoissants, tout simplement parce que tu allais bien, mais moi non et tu n'étais pas la. A nouveau, tu me faisais sentir seule par ta présence. Je te voyais partir, je t'assure, je le sentais au fond de moi que je t'abandonnais et que c'était une erreur.

Tu connaissais mes doutes.

Je t'ai posé des questions, j'ai fouillé ton téléphone. Tu me jurais, parce que j'étais celle qui soulevait tes enfants. Celle qui t'a sauvé la vie. Celle qui t'offrait un foyer. Parce que tu ne voyais que par moi, je le sentais et c'est ce qui me faisait tenir depuis tout ce temps. Je savais que tu n'allais jamais franchir cette limite. C'était l'unique chose qui me faisait tenir.... Qui me faisait sentir vivante. Et être capable de respirer. J'ai honte, parce que ce n'est même pas l'amour de mes enfants, mais le tien.

Et puis, ce jour là. Tu vois quand j'écris, mes mains tremblent. Comme ce jour. Je commence à ressentir une barre à mon estomac, tout se bloque. Tout se cripse. Tu as fini par me le dire.

J'ai vu tes larmes couler et j'ai senti, que j'étais morte. J'ai perdu le contrôle. J'ai perdu ton amour. J'ai perdu mon statut. J'ai tout perdu.

Mon âme s'est littéralement brisée et je n'ai jamais autant pleuré. J'avais tellement mal, mes mains, mon dos, ma peau. Tout n'était que souffrance, torsion, vide. Rien de ce que je pouvais faire ne pouvait changer mon état léthargique. Rien.

Après un mois aujourd'hui, je ne vais pas m'attarder sur les nuits sans sommeil, sans capacité à fermer les yeux sans vous imaginer l'un avec l'autre. Sans imaginer vos messages, ni revoir vos photos.

Tu m'avais tout dit, elle aussi. Je t'avais laissé le choix de partir avec elle, tu es resté, présent.

Je t'ai demandé de soulever la lune, de changer, d'à ton tour, fermer ses putains de porte que tu venais d'ouvrir à vif. Mon corps n'était que petite coupure, qui saigner, supurer, à vif. Des micro-brulure, des incisons à tout va. Chaque pas, chaque sourire, chaque action de mon corps étaient des plaies béantes qui rougissaient de douleur à vifs.

Et aujourd'hui, un mois après la douleur est toujours présente. J'arrive à manger, à dormir parfois et même à ne pas faire semblant quelques minutes. Quelques instants de répit, dans ce tourbillon de feu qui m'entoure depuis ce jour partager entre le vide, la colère, la tristesse et la vengeance.

Mais je suis ici, pour t'écrire une dernière lettre, en te disant que vous m'avez tout pris.

Chaque moment de bonheur et de malheur que nous avons eu, tu les a vécu avec elle.

Quand j'étais au bout du rouleau. Quand je pleurais d'épuisement, de charge mentale qui pèse sur les femmes, les mamans depuis toujours, mais que personne ne parle. Tu n'étais pas là.

J'étais plus la, et toi, tu ne m'a pas sauvé. Tu t'es sauvé toi. Tu as trouvé ton échappoatoire aux cris, à ma tristesse et à la tienne.

Tu t'es échappé en me laissant me noyer.

Tu m'a laissé pour morte.

Tout ce que nous avons vécu, nos huit années ne sont plus là. Elles n'existent plus, car tu as tout balayé. Je sais que tu as fauté, parce que tu pensais que je n'étais plus là. Parce que elle t'apportait le bonheur dont tu avais besoin. Et je sais que tu y retournera, parce que je ne pourrais jamais changer mon vide intérieur seul et que tu n'es pas capable de m'aider.

Parce que je vais continuer à t'ignorer. Je vais continuer à t'en vouloir, je vais continuer à fouiller, je vais continuer à te détester et à t'aimer.

Parce que je vais devoir te tester, te mettre à bout afin d'avoir la certitude que tu ne partira plus.

Parce que mon coeur saigne et déborde et que je me nois chaque jour.

Je ne sortirai jamais de ça, je me couche chaque soir dans le même état. Morte. Je m'allonge et je ne bouge plus, je canalise mes pensées et je souffre.

Je souffre en silence chaque soir, parce que je me retrouve dans le calme.

Avec ma pire ennemie, celle de toujours.

Moi.

Mes pensées.

Rien ne pourra effacer ce qu'il se passe dans ma tête, rien ne pourra m'aider à avancer à part le temps.

Alors je vais attendre.

Aujourd'hui j'attends. Je ne t'attends plus, mais j'attends pour te montrert que je suis meilleure. Tellement meilleure que toi.

Tellement plus forte pour surmonter ça, et non.

Je ne sais pas si tu fera partie de mon attente. Ma déception est à la hauteur de l'amour que je te porte.

Je te regarde avec déception et tristesse. Le temps me dira si je te regarderai avec amour un jour.

Mais j'ai décidé de me soigner moi. Seule. Sans toi. Je n'ai pas besoin de toi finalement. Je t'ai suffissement aider. Je t'ai suffissement sauver.

Je dois me sauver moi, pour aller mieux. Pour respirer sans coupures, sans felures.

Pour eux. Pour les deux personnes qui me tiennent debout aujourd'hui.

Pour mes enfants.

Plus pour toi.

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En réponse au défi

La dernière lettre

Rebonjour les scribayens !

On se retrouve aujourd'hui pour, après La dernière phrase, *roulements de tambour* La dernière lettre !

Le principe est similaire à celui de mon dernier défi, sur un format plus long cependant : quelle serait la dernière lettre que vous écriveriez la veille de votre mort ? À qui serait-elle destinée ? Vous pouvez exprimer vos regrets, vos remords, un pardon, une demande, tout ce que vous voulez tant qu'elle est adressée à une personne en particulier et est rédigée sous la forme d'une missive. Quant à la tonalité, une fois de plus, libre à vous d'en décider : poétique, humoristique, tragique, etc...

Si vous voulez écrire à plusieurs personnes, vous pouvez le faire dans des chapitres différents :D

Merci d'avance à ceux qui répondront à ce défi ! Bonne journée <3

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