Chapitre 21 - Strike

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Thomas resta subjugué devant le choix de costume d’Alicia. Elle qui avait toujours porté un look assez sportif, arborant à foison le teddy du lycée, et qui n’avait fait qu’une seule exception pour le bal de rentrée, se présentait désormais devant lui avec une tenue des plus extravagantes.

Les couleurs dans ses cheveux, son rouge à lèvre, et son accoutrement particulièrement flashy désarçonnaient Thomas.


— Prêt ? demanda-t-elle.


Il hocha la tête et la laissa passer devant lui. Sa surprise se mêlait désormais à de la joie, car au-delà de revêtir un costume assorti au sien, il prit conscience qu’Alicia avait à coeur de se comporter en toute occasion comme sa complice.

Il descendit à son tour et vit Tracy en train d’apporter les dernières retouches au maquillage de vampire de James. Elle avait revêtu un costume de sorcière noir, composé d’une grande robe noire et d’un chapeau pointu, tandis que James portait lui une longue cape noire, un gilet de costume rouge ainsi que des fausses dents acérées. Tous deux avaient fière allure dans leurs costumes.


— Vous voilà, dit Tracy tout en terminant le maquillage de son mari.

— Oui, on est prêt, répondit Alicia.

— Tu as décidé de changer de costume cette année, c’est bien.

— Oui, je me suis dit que vu que Thomas est avec nous cette année, je pouvais tester autre chose.

— Tu as bien fait, compléta James. Pareil pour Monsieur Joker.


Thomas sourit à ces paroles, puis toute la famille se dirigea vers le garage. James roula pendant quelques minutes en direction du centre-ville d’Orlando. Sur le trajet, Thomas pu admirer un décor encore plus grandiose que les animations du quartier des Walker. Toutes les rues étaient illuminées, les maisons rivalisaient avec des installations plus gigantesques les unes que les autres, tandis que les groupes d’adolescents et les familles se croisaient dans une ambiance bon enfant. Finalement, James se gara devant un bâtiment à la devanture éclairée de néons rouges.


— On est arrivé, s’exclama-t-il.

— Je vais te laisser aucune chance, ricana Alicia à l’attention de Thomas.


Sur le moment, celui-ci ne comprit pas ce que la jeune fille voulait dire. Jusqu’à ce qu’il soit sortit de la voiture et vit l’inscription sur le bâtiment en face de lui : Bowling.


— Oh, cool, se réjouit-il.


Il suivit James et Tracy qui entrèrent les premiers, et fut surpris lorsqu’Alicia vint se tenir contre son bras gauche.


— Il faut rentrer dans nos personnages, sourit-elle. Mais c’est pas pour autant que je vais te laisser gagner.

— J’y compte bien.


Thomas mit la main à sa poche, en quête de son porte-monnaie, lorsqu’Alicia l’arrêta.


— Les parties sont gratuites pour toutes les personnes déguisées, c’est pour ça qu’on vient tous les ans, expliqua-t-elle.

— Super, se réjouit-il.


Bras dessus, bras dessous, les deux adolescents entrèrent à la suite de James et Tracy. À l’intérieur du bowling, une cacophonie joyeuse régnait. Alicia et Thomas se frayèrent un chemin entre les zombies, les vampires, les sorcières, les loups-garous et d’autres monstres. Le bâtiment était plein à craquer.


— C’est sympa, hein ? fit remarquer Alicia.

— Oui, très.


James leur fit signe de le suivre, puis vint s’asseoir avec Tracy à l’une des dernières tables libres.


— Il va y avoir un petit peu d’attente, expliqua-t-il. Il vaut mieux qu’on patiente assis plutôt que debout.


Alors qu’Alicia et James s’assirent à leur tour, une jeune femme habillée avec une blouse d’hôpital tachée de sang se présenta.


— Bonjour, vous souhaitez commander quelque chose ?

— Non merci, ça ira, interrompit Tracy.


Thomas remarqua de la gêne dans son regard, qui pointait désormais vers les pistes, tandis que la serveuse se dirigeait vers une autre table.


— Laissez-moi payer ma tournée, ça me ferait plaisir, j’insiste, implora Thomas.

— C’est très gentil à toi Thomas, dit James, mais il vaut mieux que tu gardes ton argent. Ce n’est pas le genre de dépenses dont on a l’habitude.

— Je n’ai pas encore eu l’occasion de vous remercier pour tout ce que vous faites pour moi, insista-t-il. J’ai vraiment envie de vous rendre la pareille ce soir.

— C’est d’accord, accepta James. Mais garde ton argent à l’avenir.


Thomas rappela alors la serveuse, qui prit les commandes.


* * *


Tandis que James sirotait sa bière à même le goulot de la bouteille, Tracy but une petite gorgée de son cocktail.


— On vient ici tous les ans, expliqua Tracy

— Et tous les ans je gagne, renchérit Alicia avec un grand sourire.

— Les premières années, on te laissait gagner.

— Ne comptez pas sur moi pour faire pareil cette année.


Les rires se mêlèrent aux conversations environnantes. L’ambiance était détendue et tout le monde semblait heureux de fêter Halloween. Tout le monde était déguisé pour l’occasion, et l’endroit était parfaitement décoré, si bien que Thomas pouvait facilement s’imaginer dans un autre monde.


— Ne comptez pas sur moi non plus, j’ai bien envie de gagner, ajouta-t-il en souriant.

— Tu en as déjà fait ? demanda Tracy.

— Oui, quelques fois avec mes parents pendant les vacances.

— Et bien c’est qu’on a là un compétiteur de choix, se réjouit James. Pas sûr que tu gagnes encore cette année ma fille.

— C’est ce qu’on verra, répondit Alicia avec un sourire aux coins des lèvres.


Soudain, le bruit d’un micro se fit entendre.


— Le numéro 15, merci de vous rendre à l’accueil pour venir récupérer des chaussures.

— C’est à nous, dit James tout en récupérant sa bière.


Tout le monde se dirigea vers l’accueil, boisson à la main, récupéra des chaussures puis prit place sur la piste. Thomas s’assit sur l’une des banquettes et regarda Alicia s’élancer. Elle lanca sa boule qui roula à vive allure sur le côté droit, au bord de la gouttière.


— Je crois que tu commences mal, se moqua Thomas

— N’en sois pas si sûr.


À mesure que la boule avançait à la limite de tomber dans la gouttière, Thomas jubilait intérieurement. C’était aussi le cas d’Alicia, qui sauta de joie lorsque la boule changea brusquement de direction et vint pousser les quilles du milieu.


— Strike ! s’écria-t-elle lorsque toutes les quilles furent tombées.

— Mais comment tu as fait ?

— Ça c’est des années de pratiques Thomas, je t’avais bien dit que je ne te laisserai aucune chance, sourit-elle.


Thomas prit à son tour l’une des boules et avança sur la piste. Il s’arrêta un instant, recula de quelques pas puis reprit son élan et lança la boule en plein milieu. Les quilles s’entrechoquèrent à son passage mais toutes ne tombèrent pas.


— Split !

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