Chapitre 10 - M. Washington

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— Bienvenue au lycée Harvey Benjamin pour cette nouvelle rentrée. Je suis ravi de vous accueillir aujourd’hui.


L’homme au micro commença à faire des allers-retours de droite à gauche de la scène.


— Pour les petits nouveaux qui ne me connaîtraient pas encore, je suis M. Washington, votre principal. Et derrière moi se trouve les professeurs qui vous feront cours cette année.


Thomas regarda la rangée de professeurs, assis quelques mètres derrière M. Washington. Leur attitude sérieuse, pieds visés au sol ou jambes croisés, dénotait par rapport à la décontraction affichée par le principal.


— Le lycée est une étape importante de votre vie. C’est ici que vous vivrez probablement vos meilleurs souvenirs.


Le regard de Thomas s’illumina lorsqu’il entendit ces mots.


— Mais le lycée est aussi un moment charnière dans votre scolarité, et c’est un passage à ne pas négliger. L’excellence et la réussite de chacun, voilà ce qui animait Harvey Benjamin il y a des dizaines d’années. C’est pourquoi, cette année encore, au nom de cette école, je suis ravi d’accueillir de nouveaux élèves venus des quatre coins du monde.


Thomas comprit à cet instant qu’il n’était pas le seul élève étranger, ce qui eut tendance à le rassurer. Il ne serait sans doute pas seul à être perdu dans cette jungle qu’est le lycée, mais lui avait Alicia à ses côtés.


— Vos emplois du temps vous ont été transmis la semaine dernière par courrier. Pensez dès à présent à trouver votre chemin, et n’oubliez pas que le bureau des élèves est à votre disposition pour vous aider. Je laisse désormais la parole à Jim Buck, le président des élèves de dernière année.


Un élève se leva alors de l’assistance et marcha en direction de la scène. Lorsqu’il arriva à la hauteur de Thomas, celui-ci remarqua sa carrure et sa grande taille.


— C’est le président des élèves de dernière année, chuchota Alicia. C’est aussi l’un des élèves les plus populaires du lycée et le meilleur joueur de basket de notre équipe.


Jim monta les marches menant à la scène et se trouva rapidement à côté de M. Washington. La différence de taille entre lui et le principal le rendait d’autant plus impressionnant.


— Salut les Panthers, s’écria Jim. Comment ça va aujourd’hui ?


Le public répondit chaleureusement à sa question par un intense mélange d’applaudissements et de cris.


— Comment vous le savez, notre équipe a failli remporté le championnat la saison dernière. Cette année, on veut le trophée mais on a perdu quelques coéquipiers qui sont partis à l’université. Alors n’hésitez pas à postuler à notre campagne de recrutement cette après-midi. Les petits nouveaux sont évidemment les bienvenues.


M. Washington se racla la gorge et fit signe à Jim de continuer.


— Mais il y a plein d’autres clubs qui seront aussi ravis de vous accueillir, alors je vous invite tous à venir cette après-midi près du gymnase pour vous inscrire à l’activité qui vous intéresse. Merci à tous de m’avoir écouté.


Jim tendit alors le micro à M. Washington et vint se rassoir à sa place.


— Merci M. Buck, dit le proviseur. Cette semaine est pour tous l’occasion de se revoir, de se rencontrer, et de se préparer à une année qui promet d’être chargée. Vous avez déjà choisi vos options en plus des enseignements du tronc commun, il ne vous reste donc plus qu’à choisir, comme l’a si bien dit M. Buck, une activité sportive ou culturelle qui rythmera vos prochaines après-midi.


Thomas avait facilement choisi ses options parmi l’important choix qui s’était offert à lui, mais il n’avait aucun idée de l’activité sportive ou culturelle qu’il allait prendre.


— Avant de laisser la parole à vos professeurs, je tiens à vous rappeler les principaux événements de cette année. Tout d’abord, vous êtes tous conviés vendredi soir dans le gymnase pour le bal de rentrée. Je vous demanderai de venir bien habillés. Comme d’habitude, il n’y a pas de thème imposé donc on laisse le choix à votre imagination. Des détails seront affichés dans le couloir principal demain.


L’oral de M. Washington était fascinant. À piétiner sur la scène et à bouger sa main gauche, restée libre, il avait une présence certaine. Les mots qu’il employait était accueillant, mais prononcés avec un ton qui savait parfois être sérieux.


— Notre équipe de basket aura la chance de participer à la plus haute division du championnat lycéen pour la troisième fois consécutives cette année. Avec un peu de chances et beaucoup de résultats, je suis sûr qu’elle peut encore atteindre la finale. À noter également la participation de notre lycée au concours d’éloquence des lycées de Floride pour la première fois cette année. L’occasion de montrer qu’ici, nos esprits sont aussi affutés que nos corps.


M. Washington se fendit d’un sourire, visiblement ravi par la petite phrase qu’il venait de prononcer, puis repris son discours.


— Bien sûr, notre année se conclura par le traditionnel bal des dernières années, dont le thème sera révélé au second semestre. Je crois que je vous ai tout dit, donc je vais maintenant laisser la parole à vos professeurs. Bonne rentrée à tous !


M. Washington se dirigea alors vers une professeur portant une longue jupe et un chemisier jaune, lui donna le micro, puis vint s’asseoir sur une chaise laissée libre. Celle-ci évoqua la matière qu’elle enseignait, les différentes spécificités que son enseignement comportait, souhaita comme le proviseur une bonne rentrée à l’assistance, puis passa le micro à son voisin. Les professeurs enchaînèrent leur discours chacun à leur tour, arrivant parfois à capter l’attention de Thomas qui n’était pourtant pas habitué à une longue présentation de ce type. En France, le professeur se présentait durant le premier jour de cours, mais ne le faisait qu’à ces élèves, en petit comité.

Une fois que tous les professeurs se soient brièvement exprimés, M. Washington mis fin à la présentation et renvoya tous les élèves vers les portes de sortie. Il était désormais l’heure pour Thomas d’assister à son premier cours, qu’il partageait avec Alicia, ce qui ne sera pas le cas pour d’autres.


— Suis-moi, dit-elle en franchissait l’une des deux double-portes de l’auditorium.

— On va où ? demanda Thomas.

— Salle B22, cours d’Art de la communication.

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