Chapitre 7 - Bienvenue à la maison

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Après cette mise en garde, Thomas et James se rendirent à l’intérieur de la maison.

Arrivé dans la cuisine, Thomas vit Tracy le nez dans le frigo, tandis qu’Alicia sortait d’une pièce attenante. Il voyait pour la première fois de ses propres yeux ce qu’était une cuisine américaine.


— Alicia, dit James. Emmène Thomas faire un tour de la maison, je vais me charger de monter la valise jusqu’à sa chambre.


Il n’eut pas à suivre Alicia très longtemps, puisque celle-ci n’avait pas bougé.


— Alors, voici la cuisine, dit-elle.


La visite commença donc par la cuisine. Alicia prit le temps de montrer à Thomas l’emplacement de chaque élément : le frigo, les tiroirs à couverts et ceux à verres et assiettes, l’emplacement de la poubelle et de tout ce qui lui serait utile de connaître pour pouvoir utiliser cette cuisine, car manifestement aux États-Unis Thomas allait devoir être plus autonome qu’il ne l’était en France.

Ensuite, Alicia se dirigea vers la pièce dont elle était sortie quelques minutes auparavant. Elle ouvrit la porte, et Thomas découvrit alors une petite pièce où s’amoncelait une grande quantité de nourriture en tout genre, sur des étagères métalliques de fortune, non loin d’un congélateur, d’une machine à laver et d’un sèche linge.


— Ici c’est le cellier, c’est là qu’on stocke la nourriture. Tu n’auras qu’à te servir ici si tu as envie de quelque chose, indiqua Alicia. Pareil, c’est aussi ici qu’on lave le linge. Je te montrerai en temps voulu comment ça marche pour que tu puisses le faire tout seul ensuite. On continue ?


Thomas et Alicia sortirent du cellier, et cette dernière donna deux petites tapes sur une porte logée sous l’escalier.


— Là c’est les toilettes. Pas besoin de te les montrer je pense, j’espère que tu sais comment ça fonctionne, dit-elle sur un ton taquin.


Amusé, Thomas détourna le regard de la porte pour contempler le grand espace qui s’offrait désormais devant lui. Hormis les deux pièces qu’Alicia venait de lui montrer, le rez-de-chaussée était constitué d’un seul espace où se réunissait la cuisine, le salon et la salle à manger.

Ces trois pièces formaient un tout, et n’étaient séparés que par des meubles. La cuisine se détachaient de l’ensemble grâce à un massif ilot central, tandis qu’un gros canapé séparait le salon de la salle à manger. L’ameublement de cette pièce était sommaire, une grande table rectangulaire prenait place entourée de quatre chaises, ce qui n’était pas le cas du salon. Collées au mur, deux immenses bibliothèques remplies de dvd et de livres s’étendaient de part et d’autres d’un téléviseur d’une taille relativement conséquente. Thomas n’eut aucun mal à reconnaître la majorité des films qu’il apercevait dans les différents rangements, la filmothèque de la famille Walker étant essentiellement composée de titres qui s’étaient très bien exportés en Europe. Cependant, Thomas eu beaucoup plus de mal avec les nombreux livres rangés juste à côté.


— Prêt à monter ? demanda Alicia

— Oui, bien sûr.

— Par contre, n’oublie pas d’enlever tes chaussures avant.


Thomas s’exécuta aussitôt, puis monta un escalier linéaire menant tout droit à l’étage. Il prit bien soin de poser le pied en alternance sur chacune des marches afin d’éviter de se couvrir de ridicule en cas de chute, et vit que l’escalier était bicolore, constitué de marches et d’un garde-corps d’un marron très sombre tandis que le reste de l’ouvrage était d’un blanc immaculé. Arrivé en haut, Thomas découvrit un long couloir découpé de quatre portes, trois sur sa gauche et une au fond où Alicia l’attendait justement.


— Ici, c’est la chambre de mes parents, dit-elle en désignant la porte. Je ne te fais pas visiter, ce n’est pas très important.


Thomas, accolé à la balustrade, fut pris d’un léger vertige en voyant le canapé en contrebas. Obnubilé par l’escalier, le couloir et les différentes portes, il ne remarqua qu’à cet instant, sur cet étage en mezzanine, l’énorme hauteur sous-plafond du salon et de la salle à manger. De sa position, Thomas put admirer les grandes vitres qui permettait au rez-de-chaussée de se baigner abondamment de la lumière du jour.


— Voici la salle de bain, annonça Alicia en ouvrant la porte la plus proche de la chambre de ses parents.


Thomas entra à la suite d’Alicia, et découvrit une grande salle de bain aux murs d’un blanc aussi net que celui de l’escalier. Au fond de la pièce, une petite fenêtre au verre opaque permettait à la lumière de pénétrer, tout en rendant le paysage au dehors totalement flou. Un large bac de douche était disposé juste à côté, dans un coin, face à un cabinet de toilette. À l’entrée, Thomas put apercevoir son reflet dans un grand miroir de la même largeur que le meuble qui était agencé dessous. Il se composait de deux vasques possédant chacune son propre robinet, et de nombreux tiroirs. Une grande quantité de produits de beauté et d’hygiène s’entassaient autour de l’une d’elles, tandis que l’autre en était dépourvu.


— Je t’ai fait un peu de place, dit Alicia. Mes parents ont leur propre salle de bain dans leur chambre, donc on ne sera que tous les deux à utiliser celle-ci. Je t’ai laissé aussi les deux tiroirs sous ton lavabo si tu as besoin de mettre des choses.

— Merci, répondit Thomas.


Alors qu’Alicia et Thomas quittèrent la salle de bain, la porte la plus proche de l’escalier s’ouvrit et Thomas vit James sortir de la pièce.


— Thomas, j’ai mis ta valise au pied du lit, dit celui-ci.


Tandis qu’il descendait les escaliers, Alicia s’arrêta devant une nouvelle porte.


— Là c’est ma chambre. Je t’avoue que c’est un peu en bordel donc je préfère ne pas te la montrer tout de suite. Je te laisse ouvrir l’autre porte et découvrir ta chambre.


Thomas se dirigea donc vers la dernière porte, celle qui était la plus proche de l’escalier et dont James venait de sortir. Il poussa la porte doucement puis entra dans la pièce et découvrit une chambre à la décoration simpliste. Thomas vit une grande armoire en bois qui était certainement plus vieille que lui et un bureau très minimaliste disposant simplement de trois tiroirs sur un même niveau, posé sur de fins pieds métalliques. En s’avançant, il découvrit alors un grand lit dont la literie rouge contrastait avec la clarté des murs légèrement bleutés. Il aperçut sa valise au pied du lit, comme James le lui avait indiqué, et fut intrigué par une petite boîte qui se trouvait à côté, posée sur le bord du lit.


— Vas-y, ouvre, s’exclama Alicia.


Thomas prit alors la boîte en main et l’ouvrit. À l’intérieur, il trouva un petit morceau de plastique, seul. Il l’approcha de ses yeux et reconnu une puce au dos. Une carte sim.


— On t’a prit un abonnement chez T-Mobile, expliqua Alicia. Comme ça tu seras joignable facilement et tu pourras appeler régulièrement ta famille sans que ça te coûte une blinde.


Surpris, et quelque peu gêné, Thomas regarda attentivement ce petit objet au bout de ses doigts. Plus qu’un simple cadeau de bienvenue, les Walker offraient à Thomas la possibilité de garder facilement le contact avec sa famille en France. C’était le signe qu’ils voulaient que Thomas s’acclimatent à son nouvel environnement de la plus douce des manières, et qu’il soit heureux avec eux. À cette pensée, Thomas fut pris d’un mélange de tristesse et de joie, et s’empressa de serrer Alicia dans ses bras.

Surprise à son tour par l’étreinte inattendue de Thomas, Alicia se mit à le réconforter.


— Tout va bien ?

— Merci, dit Thomas au bord des larmes

— Donne-moi ton téléphone, je vais te configurer ça.


Thomas lui tendit alors son téléphone. Après quelques minutes de manipulation, Alicia le lui rendit.


— Je vais te laisser t’installer tranquillement, dit elle. N’hésite pas si tu as besoin de quoi que ce soit.


Thomas la remercia une nouvelle fois et, lorsque celle-ci eut quitté la chambre, ouvrit sa valise. Il rangea soigneusement ses vêtements dans l’armoire, et déposa quelques affaires sur le bureau. Pour la première fois depuis son arrivée en Floride, il pu prendre un moment pour se poser et réfléchir à sa situation. Il n’avait quitté la France que depuis quelques heures, mais déjà ses inquiétudes s’étaient dissipés. Il lui faudra certainement un temps pour prendre ses marques, mais l’accueil chaleureux qu’il avait reçu jusqu’alors le confortait dans l’idée qu’il allait sans doute passer des moments merveilleux ici. Une fois sa valise entièrement vidée, Thomas s’assit au bord de son nouveau lit, sortit son téléphone de sa poche et composa le numéro de ses parents.

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