Chapitre 3 : Un simple rêve ?

14 minutes de lecture

Une heure passa avant que mes parents n’arrivent.

Entre-temps, un médecin était venu m’ausculter. D’après ce qui était écrit sur sa blouse, c’était un neurologue dénommé Amel. Le docteur Amel avait un regard d’une sévérité naturelle. Et son attitude n'arrangeait rien : semblable à une machine monotone, il ne paraissait pas heureux d'être là. Un jour, un professeur m'avait expliqué que les meilleurs médecins étaient ceux avec le plus d'empathie. Et lui possédait sans aucun doute autant d'empathie que moi j'avais de chance de rencontrer Ryan Reynolds.

Après s’être présenté d’une voix monocorde qui signifiait qu’il était las de le faire, il me fit effectuer différents tests d'équilibre, de mouvements et de réflexes. Il me demanda ce que j'avais ressenti avant de tomber et si cela m'était déjà arrivé d'avoir des pertes d'équilibre aussi conséquentes. Mes résultats aux tests étaient corrects d'après lui et les premières analyses ne révélaient aucune séquelle neurologique.

« Je ne sais pas encore ce qui a causé vos douleurs mais nous allons faire une IRM pour être sûr que vous n'avez rien de… grave. Je vais vous prescrire beaucoup de repos ainsi que quelques médicaments, et vous allez rester encore quelques jours ici. Par la suite, une semaine de tranquillité chez vous risque d’être nécessaire. Enfin seulement, si vous voyez que vous allez mieux, vous pourrez retourner en cours mais sans faire d'effort. Pas de sport non plus. Nous vous ferons les scanners demain, mes collègues vous expliqueront tout ça. Des questions ? »

Il avait enchaîné tout cela si vite que je me demandais quand il avait trouvé le temps de respirer. Bon sang, je priai pour ne jamais devenir un médecin de ce genre !

« Euh… juste une, balbutiai-je. Quand vous dites ‘’rien de grave’’, vous pensiez à quoi exactement ?

— Je n’ai aucune certitude, admit-il. Un AVC peut-être, même si c'est peu plausible. Si c’est le cas, nous le saurons par les scans et vous seriez chanceux de ne pas avoir de séquelles physiques telles que des paralysies. Mais à votre âge ce serait tout de même étrange... Je pencherais donc plutôt pour de la fatigue ou un simple évanouissement passager mais je me dois d'envisager toutes les possibilités. »

Je grimaçai. Avec mes propres connaissances, j’en étais venu aux mêmes conclusions, ainsi qu’une probable tumeur au cerveau. J’avais espéré qu’il m’assure que tout allait bien et que j’allais rentrer chez moi dans la journée mais cela semblait mal parti.

« D'accord, merci, soupirai-je. »

Le docteur prit un air sinistre et sortit de ma chambre.

Quelques minutes plus tard, mes parents la passaient au pas de course, suivis par mon frère. Mon frère ! J'avais entièrement oublié qu'il revenait de mission aujourd'hui !

Thomas Leroy, l’aîné de la fratrie. Celui à qui la génétique avait offert tout ce dont je rêvais ! Des yeux bleus, des cheveux clairs coupés court, une grande silhouette bien proportionnée à la musculature habilement dessinée par les entraînements militaires. Il s'était laissé pousser une barbe de trois jours qui rendait son visage charmeur un peu plus âgé alors qu'il n'avait que vingt-six ans. Je retins un soupir comme chaque fois. Il était difficile de deviner que le petit brun que j’étais était le cadet de ce grand blond !

Ma mère, Eve Leroy, portait toujours son uniforme de travail, gris et terne. Je remarquai la lueur maternelle qui brillait dans ses yeux verts et savais que j’allais avoir droit à un interrogatoire tatillon très bientôt. Ses cheveux bruns étaient retenus en queue de cheval et quelques rides se remarquaient sur son visage inquiet. Je ne pouvais m’empêcher d’adorer ma mère tout autant que je la craignais : elle était attentionnée mais un brin autoritaire et mère-poule. Pour quelqu’un qui aimait l’indépendance comme moi, c’était une vraie prise de tête.

Quant à mon père… Eh bien, c’était mon père, Louis Leroy. Entre mon frère et moi, c’était moi qui lui ressemblais le plus, bien qu’il arborait un physique massif semblable à celui de Thomas. Le dos un peu voûté comme s’il portait toutes les misères du monde, il affichait son éternel visage de marbre que son crâne chauve et ses yeux noirs rendaient renfrogné. Si avant d'être chômeur il avait eu un physique plutôt musclé, un ventre arrondi avait maintenant pris le relais.

Les voir me mit du baume au cœur.

« Peter ! s’écria ma mère.

— Enfin ! poursuivit mon frère. La belle au bois dormant s'est réveillée ! Comment tu te sens, frangin ? »

J'esquissai un sourire. Même si je le jalousais un peu, ce n’était pas pour autant que je ne l’aimais pas. En réalité, je ne m'étais pas rendu compte qu'il m'avait tant manqué jusqu’à ce que je le voie me sourire.

« Comme tu peux le voir, je suis en pleine forme ! répondis-je en souriant. »

Si ma blague le fit rire, ce ne fut pas le cas de ma mère.

« Arrête de dire des âneries, tu ne vas pas bien du tout ! s’exclama-t-elle. Que t'est-il arrivé ? On nous a dit que tu avais chuté dans les escaliers ! Tu as perdu l'équilibre ? »

J’aurais aimé lui dire que j’avais trébuché mais ce n’était pas le cas. Pour autant, je ne savais pas ce qui m’était arrivé. Cette douleur dans ma tête, cette voix semblable à celle du géant de mon rêve… Non, j’y avais réfléchi pendant près d’une heure et j’en étais arrivé à une conclusion : ce géant n’avait été que le fruit de mon imagination. En y réfléchissant bien, ce n’était même pas le cauchemar le plus bizarre que j’avais eu, j’en avais déjà fait un avec des licornes me pourchassant dans le monde de Narnia pour manger ma cervelle. Mon imagination était débordante à souhait !

L’AVC ou l’épuisement était donc le plus rationnel.

Mais prononcer le mot AVC en présence de ma mère allait la faire paniquer, sans le moindre doute. Je décidai donc de rester sur l’épuisement.

« J'ai eu mal à la tête, sûrement du à la fatigue. Ça m'a fait perdre l'équilibre et… bon, vous imaginez la suite.

— Tu te couches trop tard, j'en suis sûre ! s’exclama ma mère en levant ses bras au ciel. Et en plus tu ne portes pas tes maudites lunettes ! Ce n'est pas la première fois que tu as des migraines mais là, elles se sont aggravées et tu aurais pu en mourir ! Heureusement que la jeune fille qui t’a sauvé a bien réagi ! »

Je soupirai, lassé d’entendre la même chose à chaque fois.

« Maman, je suis certain que ça n'a rien à voir avec… commençai-je avant qu'elle ne m’interrompe d’un geste.

— Peter, tu vas m'écouter et porter tes lunettes à partir d'aujourd'hui ! C'est un ordre ! »

Je pestai intérieurement. Plus têtue, on ne trouvait pas !

Finalement, je parvins à dévier la conversation et leur expliquer ce que comptait faire le médecin, sans envisager le pire pour éviter de donner une excuse à ma mère de m'enfermer à double tour dans ma chambre. Mon père, qui jusque-là, avait été plus discret qu'à son habitude, se racla la gorge et dit :

« Tu as toujours été distrait et obstiné, il serait temps que tu grandisses un peu et nous écoutes. »

Je le dévisageai, agacé. Il ne m'avait même pas demandé comment j'allais, et les premières paroles n’eurent pas d’autre effet que de m’irriter. Je savais qu'il était inquiet, cela se voyait dans son regard, mais il préférait encore me sermonner. Même ma mère fut surprise et lui lança un regard noir. Par contre, mon frère se tortillait comme si quelque chose le gênait. C'était drôle de voir un homme baraqué comme lui se dandiner comme un enfant qui avait commis une bêtise.

« Tu ne pourras vraiment pas être là au dîner de ce soir ? me redemanda ce dernier. Je veux dire, tu te sens trop fatigué ? »

Cette fois, c’est lui que je fixai. Je venais de faire une sacrée chute et il insistait pour que je sois présent à un stupide dîner ? Il avait si peur que ça de se retrouver avec nos parents sans moi ? Ou avait-il perdu le sens des priorités ? Ma mère parut tout aussi surprise que moi. Entre mon père qui préférait me lancer des remarques désobligeantes et mon frère qui semblait plus s’inquiéter pour un repas que pour ma santé, il y avait de quoi être décontenancé.

Agacée, elle s'exclama :

« Tu as entendu le docteur, il doit se reposer ! Hors de question qu'il sorte d'ici avant trois jours. Et seulement si ses résultats sont corrects ! Tu ne veux quand même pas risquer une nouvelle crise pour un simple dîner ?

— Non, non bien sûr ! Je sais c'est stupide. Désolé, ajouta-t-il en paraissant réellement embarrassé. »

Quelque chose clochait, il était nerveux pour une raison que j’ignorai. Je fronçai les sourcils et ma mère aussi. Mon frère était quelqu'un de plutôt franc alors pourquoi ne me disait-il pas simplement ce qui le tourmentait ?

Mon père s'avança finalement pour dire :

« Bon, nous allons te laisser. Repose-toi bien, fiston. »

Ma mère ne paraissait pas pressée de partir et fusilla mon père du regard qui se dirigeait déjà vers la sortie sans y faire attention, ne lui laissant donc pas d'autres choix que de le suivre.

« Ne fais pas d'effort. Je t'apporterai tes lunettes. Si tu as une nouvelle crise, tu cries. Si tu…

— Maman, ça ira ! la coupai-je dans son énumération. »

Elle soupira avant de me dire avec un mince sourire :

« Je suis désolée, mais c'est mon rôle de mère d'être inquiète. Je t'aime mon grand, ajouta-t-elle en m'embrassant. »

Puis elle s'approcha encore et murmura :

« Et ton père s'inquiète aussi, il ne sait simplement pas comment te le dire et…

— Ce n'est rien, l’interrompis-je. Je t'aime. »

Mon ton tranchant lui fit comprendre que cette conversation était close. Elle parut attristée mais n’insista pas et sortit, me laissant seul avec mon frère. Thomas attendit un instant, comme s'il cherchait ses mots.

Je le regardai perplexe, avant de dire :

« Ne fais pas cette tête, je vais bien ! Je suis désolé ne pas pouvoir être là ce soir, c’était important pour toi.

— Non, c'est moi qui suis désolé. C'était idiot de ma part, soupira-t-il en passant la main sur les cheveux avant de faire un pas vers la porte. Bon, je t'aurais bien fait un câlin mais je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée, donc bon rétablissement petit frère. Ah ! Et la prochaine fois que je rentre de mission, évite de me faire le coup de l’hôpital ! »

Nous échangeâmes un sourire et il sortit.

Lorsque la nuit finit par tomber, je ne pus éviter le sommeil plus longtemps. Mes paupières étaient lourdes et ne demandaient qu’une chose : se clore pour de bon. Pourtant, je rechignais à tomber dans les bras de Morphée. Mon dernier rêve continuait de me tourmenter et une partie de moi craignait de m’y retrouver à nouveau. Mais c’était stupide d’avoir peur d’un simple rêve, une simple élucubration de mon esprit assommé.

Rassuré, je finis par céder à la fatigue et m’endormis profondément.

Et lorsque je rouvris les yeux, je me trouvai à nouveau au milieu du paysage immaculé. Mon cœur manqua un battement en voyant l’infime espoir d’avoir tout imaginé disparaître. Non ! Pas de conclusion hâtive ! Le géant, lui, pouvait être le fruit de mon imagination.

« Oh que non, je ne suis pas le fruit de ton imagination, ricana une voix. »

Je me retournai avec horreur.

« Ravi de voir que tu n'es pas aussi ignorant que je le craignais et qu'il t'arrive de réfléchir de temps en temps, poursuivit le géant aux yeux dorés, bien réel et toujours enchaîné. Je n’ai pas assez de liberté pour te forcer à revenir ici tant que tu es conscient mais maintenant, tu ne pourras plus t’enfuir.

— C’est impossible, balbutiai-je d'une voix tremblante. Cet endroit ne peut pas se trouver dans ma tête ! Et toi non plus !

— Alors c’est ainsi que sont les humains désormais ? soupira-t-il. Craintifs et pleurnichards ? J’espérais plus de perspicacité et de lucidité de ta part, Peter.

— Tu ne peux être qu’un rêve ! persistai-je. Une divagation de mon cerveau qui est sans aucun doute en plein stress post-traumatique… Ou bien tu es ma conscience ! Pourtant, je l’imaginais beaucoup moins arrogante et…

— Ai-je la tête d'une conscience ? répliqua-t-il, irrité. Non, je ne suis pas une simple invention de ton esprit étriqué, je suis bien plus que cela ! Et ce que je t'ai dit plus tôt est vrai : ton monde court un grand danger et je suis le seul capable de le protéger !

— Un peu science-fictionnelle non ? Ça fait trop réplique de film...

— Imbécile ! Crois-tu que je dis ces paroles en l’air ? Mon frère, Hepiryon, est en ce moment même en train de se réveiller et, lorsque ce sera le cas, il vous asservira, vous les Hommes !

Sans que j’en sache la raison, ce nom me fit frissonner.

Hepiryon

Il m’évoquait le froid et la noirceur, ainsi que le désordre et le pouvoir. Je secouai la tête pour me ressaisir. Une dispute entre deux géants ? Je me promis de ne plus me goinfrer de chocolat avant d’aller me coucher pour éviter de faire d’autres rêves aussi bizarres que celui-ci. Mes pensées résonnèrent en échos et le géant s’énerva encore :

« Stupide mortel, je ne suis pas un rêve ! »

Je déglutis. Mais c’était quoi ce délire ?

« Mon frère vous menace, je ne te dupe pas !

— Je ne voulais pas vous offenser, dis-je en le vouvoyant sans trop savoir pourquoi. Mais même un géant ne pourrait pas nous menacer tous, vous savez ? On est capable de se défendre : sept milliards d’humains peuplent la Terre, sans oublier nos armes développées telle que la bombe atomique. »

Comme pour conforter mes paroles, les images des incidents nucléaires de Fukushima et Nagasaki apparurent dans le vide. Comme si un écran de télévision transparent était apparu à ma gauche. Le titan tourna la tête et observa les champignons nucléaires, les terres désolées et les débris de ville qui défilèrent sous ses yeux. Etonnamment, ces images étaient celles vues lors d’un cours d'histoire en classe de troisième.

« Il semble en effet que vous possédiez une arme puissante et destructrice, admit l’homme. Elle pourrait vous être utile contre l'armée de mon frère mais pas face à lui. Il ne vous laissera pas le temps de l’utiliser, et je ne pense pas que vous soyez capable de le viser sans faire des dommages collatéraux, vu la puissance de la déflagration. N'est-ce pas ? »

Bien sûr, je n’avais pas envisagé d'employer une bombe atomique contre un géant. Je n’avais même pas imaginé qu’un géant existe bel et bien et nous déclare la guerre. Mais la façon dont il avait tenu ses propos me désarçonna et je m’écriai :

« Comment ça ‘’il ne nous laissera pas l'utiliser’’ ? Et de quelle armée vous parlez ? Mais vous êtes qui, bon sang ?

— Mon nom est Astérion, clama-t-il d'un ton presque solennel. À l'époque, les Hommes nous vénéraient moi et mon frère. Ils nous nommaient Eternels. Aujourd'hui vous diriez des dieux. »

De la même manière que pour le nom d’Hepiryon, la manière dont il se nomma me donna la chair de poule. Ce nom, Astérion, m’évoquait la puissance de la lumière, du savoir et de l’expansion. Mais que m’arrivait-il ? Je me ressaisis tout en résumant la situation. Des dieux ? J'étais athée donc il allait en falloir plus pour me faire croire des énormités pareilles !

Pourtant mon attention était restée bloquée sur autre chose.

« Astérion ? répétai-je en souriant. C'est drôle, j'ai lu une B.D où un des personnages avait le même nom ! Et puis ce n’est pas le nom du Minotaure dans la mythologie grecque aussi ? »

Inutile de préciser que j’avais du mal à gober son histoire. En plus, j'avais vraiment lu une bande-dessinée où un personnage possédait le même nom. Mais apparemment le fait d'être comparé à un personnage de bande dessinée n'était pas le rêve du prétendu dieu.

« Je crois, grogna-t-il en serrant les dents, que je suis né bien avant l'homme qui a usurpé mon nom pour le donner à un vulgaire dessin. Et ces mythes ne sont en rien la réalité ! Je suis la réalité !

— C'est une super B.D ! répliquai-je. Ça s’appelle…

— Assez ! Cette conversation est ridicule ! me coupa-t-il. Je te dis que je suis un Immortel et toi tu me parles d'un livre et de contes pour enfants ! As-tu saisi ce que je m’efforce à te dire ? Un Eternel, immortel et surpuissant, va revenir pour vous asservir ou vous tuer selon son envie ! Et à ma connaissance, le seul autre être assez fort et être capable de rivaliser avec Hepiryon, c'est moi ! Je l'ai déjà fait par le passé : offre-moi une seconde chance de l’arrêter !

— Oui bah si vous êtes un dieu, comment pouvez-vous être enfermé dans mon crâne ? rétorquai-je un brin provocateur. Excusez-moi, mais je croyais que les dieux avaient des pouvoirs si grands que de simples chaînes ne les retiendraient pas longtemps. Encore une légende qui tombe à l'eau… »

Une onde de choc me frappa sans prévenir, suffisamment forte pour me faire trébucher. Il avait vraisemblablement voulu contrer mes propos. À présent je ne pouvais détourner le regard de ses yeux : ils étaient à la fois captivants et effrayants ! Mais après avoir prononcé ma phrase, ils semblèrent embrasés tels deux soleils miniatures avides de me réduire en cendre.

« Montre-moi du respect, humain ! me menaça-t-il. »

Son ton restait calme mais exprimait du mépris. Si jusque-là, il ne m’effrayait presque pas car il se trouvait enchaîné hors de ma portée, cette fois je compris que les chaînes ne l’empêcheraient pas de me blesser.

— Très bien, très bien, dis-je, les mains levées en signe d’apaisement tout en me relevant lentement. Vous dites avoir déjà affronté votre frère dans le passé ?

— Oui, il y a près de trois mille ans. Nous avons été sur la même longueur d'onde durant des millénaires mais nos visions du futur de votre espèce étaient… disons qu'elles étaient différentes.

— Ce qui a causé votre affrontement, en déduisis-je.

— En partie, admit-il.

— Et vous êtes le seul à pouvoir arrêter votre frère. C'est bien ça ?

— Seul un dieu est capable d’arrêter un dieu. »

Ma tête allait exploser, ce qui était bizarre à dire étant donné que j'étais dans ma tête. Disons que ma conscience/esprit (je ne savais même pas ce que j'étais sous cette forme) allait rendre l’âme.

Sans mauvais jeu de mots.

« Admettons que tout ça soit vrai et que je ne suis pas en plein délire…

— Tu es peut-être déficient intellectuellement mais pas encore fou.

— …le seul moyen de vous libérer de ces chaînes, poursuivis-je en ignorant sa raillerie, est que je les prenne à votre place. Ce dont je n'ai pas trop envie. Comment ça se fait que vous n’ayez pas votre propre corps ? Vous ne pourriez pas sortir du mien par hasard ? Je n’ai pas envie de partager...

— Parce que tu penses que cette situation me plaît, Peter ? insista-t-il d’une voix plus calme, même un brin suppliante, tu dois comprendre que ce n’est pas un rêve ! Être venu ici deux fois devrait te l’avoir appris !

Il avait raison, bien sûr. Mais cela ne me rassurait pas le moins du monde : parler à une autre personne dans ma propre tête me donnait l'impression de devenir fou, voire même schizophrène. J'aurais voulu que tout cela ne soit qu'un rêve mais même si je le refoulais, j'avais bien conscience d'être revenu à deux reprises parler avec une personne douée de sa propre volonté.

Je ravalai ma peur et décidai de faire preuve d’ouverture d’esprit.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 22 versions.

Vous aimez lire CPerch ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0