Chapitre 13

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Je me réveille dans la nuit, allongée sur le canapé, un plaid sur moi. Charmant est parti. Je regarde l'heure, il est 2h57. Je décide de déplier le canapé pour mieux finir ma nuit. Je me lève pour allumer la lumière. Et là, je le vois, par terre au milieu du salon, allongé sur le dos, les yeux fermés. Il est resté. Je souris et pars chercher deux oreillers et la couette. Je déplie le canapé en prenant soin de ne pas faire de bruit. Une fois le lit prêt, je m'allonge à ses côtés et l'embrasse pour le réveiller en douceur. A peine mes lèvres effleurent les siennes, qu'il se réveille tel le Beau au Bois Dormant. Il sourit en ouvrant les yeux.


— Moi : Excuses moi de t'avoir réveillé, il n'est que 3h du matin.
— Charmant : J'ai connu pire comme réveil... Mais je pense que tu peux continuer un peu, je suis encore un peu endormi.
— Moi : Gourmand... C'est toi qui aurais dû me réveiller plutôt que t'allonger par terre.
— Charmant : Tu dormais si bien, je n'ai pas eu le coeur de te déranger. Et je ne voulais pas partir sans t'avoir dit au revoir.
— Moi : C'est gentil. J'ai préparé le lit, ce sera plus douillet que le sol quand même, viens.


Nous nous redressons et allons nous allonger l'un contre l'autre. Charmant nous recouvre avec la couette et nous nous embrassons de nouveau quelques minutes avant de se souhaiter une belle nuit.
Le lendemain matin, j'ouvre les yeux et vois Charmant qui prépare le café. Un petit sachet de viennoiseries est posé sur la table basse. Encore un réveil sympathique. Moi qui d'habitude me réveille toujours en retard et n'avale qu'un café avant de partir. Je me lève tranquillement et m'approche de lui, passe mes mains autour de sa taille et me serre contre son dos.


— Charmant : Bonjour Mademoiselle.
— Moi : Bonjour Monsieur. Bien dormi ?
— Charmant : Impeccable ! Et toi ?
— Moi : Comme un bébé... Merci une nouvelle fois pour le petit-déj... Tu me manqueras quand je serai rentré.
— Charmant : Juste pour les croissants ?
— Moi : Non pour les pains chocos aussi...
Il se retourne, fait mine de prendre un air triste et m'embrasse le front. Je resserre mon étreinte. Nous nous installons ensuite pour déguster notre repas dans un calme absolu. Ce matin, je ne sais pas comment aborder cette belle nuit, ni la suite. Je décide tout de crever l'abcès.
— Moi : Tu sais, j'ai passé une très belle soirée hier mais je pense que je me suis laissée emporter par mes émotions.
— Charmant : Tu regrettes ?
— Moi : Non pas du tout. Mais...
— Charmant : Mais quoi dis-moi ?
— Moi : Je ne me fais pas d'illusions.
— Charmant : à quel sujet ?
— Moi : Je veux dire, on vient de se rencontrer, je suis à peine sortie d'une relation. C'était très agréable mais je ne suis pas prête à recommencer quelque chose de sérieux.
— Charmant : Il faut surtout que tu fasses ce que tu veux, ce dont tu as envie. Ne te pose pas de questions.
— moi : Oui, mais je ne peux pas penser qu'à moi et je ne voudrais pas qu'un jour toi ou moi en souffrions.
— Charmant : Ça n'arrivera pas de mon côté. Je prends ce que tu veux me donner, rien de plus. Je ne veux pas te forcer.


Sa réponse me laisse un peu perplexe. Est-ce que je dois comprendre qu'il s'en fiche finalement ? Si je l'embrasse c'est bien, si je ne le fais pas tant pis. Je me lève pour débarrasser la table en le fuyant du regard. Je me sens un peu perdue. Je n'envisage pas quelque chose de sérieux, mais là quand même, il ne prend pas d'initiatives, il se laisse embrasser mais n'attend rien de plus. Je redescends de mon nuage.


— Charmant : Je ne veux pas te faire de mal, tu sais.
— Moi : Il n'y a pas de raison. Nous sommes deux adultes consentants. Visiblement pour toi c'est très clair. Et de mon côté, je n'ai pas envie de me prendre la tête.
— Charmant : D'accord.


Il s'approche de l'évier et commence à faire la vaisselle.


— Moi : Laisses, je vais m'en occuper après. Tu dois certainement avoir des choses à faire.
— Charmant : Oui, je ne vais pas tarder. Je t'ai posé sur la table basse des petits prospectus de visites sympas à faire dans le coin pour ta dernière journée.
— Moi : Merci, c'est gentil.


Il s'absente quelques minutes à la salle de bain pour se rafraîchir et, en sortant, commence à rassembler ses affaires. Au moment de se dire au revoir, il s'approche de moi et me serre contre lui. Je vois dans ses yeux qu'il hésite un peu, mais finalement il se laisse aller à m'embrasser. Délicatement. En prenant son temps. Caressant mes cheveux, mon dos, mes fesses. Quand il reprend ses esprits, il me sourit et dépose un dernier baiser rapide sur mes lèvres.


— Charmant : Je dois y aller. Prends soin de toi et profites de cette belle journée.
— Moi : Merci, bon courage à toi.


Je le raccompagne jusqu'à la porte et le regarde partir. Lorsqu'il disparaît au coin de la rue, je rentre à l'intérieur du studio et feuillette les prospectus qu'il m'a laissé. Un musée d'art contemporain, des sites touristiques aux alentours ; excursions culturelles dans la ville, abbaye, musée de la mer, phares, les plus belles plages de la région. La côte sauvage a l'air particulièrement magnifique mais est un peu éloignée. Je programme cela pour demain, avant de rentrer, je ferai un petit détour. Je regarde l'heure et constate que j'ai encore le temps de faire le musée ce matin pour être libre pour une autre balade cet après-midi. Je me prépare rapidement et sors de l'appartement.


— Madame B. : Bonjour Mademoiselle !
— Moi : Bonjour !
— Madame B. : Alors finalement vous connaissez mon fils ! Le monde est petit !
— Moi : Oui effectivement. Je n'avais pas fait le rapprochement la dernière fois.
— Madame B. : Cela m'a soulagé quand il m'a appris que c'était lui !
— Moi : Oui j'imagine.
— Madame B. : Alors, vous vous connaissez depuis longtemps ?


Je suis un peu gênée, je ne sais pas quoi lui répondre. Il ne m'a pas parlé de comment il avait justifié sa livraison, et je n'ai pas envie de dire des bêtises.


— Moi : En fait, je suis allée dîner à son restaurant quand je suis arrivée, nous avons sympathisé.
— Madame B. : En tout cas ça fait plaisir de le voir ressortir un peu de son restaurant.
— Moi : Comment ça ?
— Madame B. : Oh il ne pensait plus qu'à son travail, c'était à peine s'il nous donnait des nouvelles ou nous rendait visite. Il ne pensait plus qu'au travail depuis...
— Moi : Depuis quoi, si ce n'est pas trop indiscret ?
— Monsieur B. : Irène ?! Je suis garée en double file, tu peux te dépêcher ?
— Madame B. : Ouhlala, je dois y aller. Demain vous n'êtes pas pressée pour rendre les clés. Si je ne suis pas là, vous pourrez même les laisser à Maxou ! Allez, au revoir !

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