Chapitre 9

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J’ouvre les yeux tranquillement, aujourd’hui c’est lundi. Il est 08h00 et me prélasse quelques instants dans mon lit avant de me souvenir que ce matin, j’ai Paddle. Je me lève, me prépare un café et m’installe devant la fenêtre pour admirer le jardin. Je remarque un petit panier posé sur la table de la terrasse. J’ouvre la porte et m’installe à la table. Je découvre dans le panier des fruits frais, du pain, de la confiture et un croissant. Oh quelle délicate attention des propriétaires. Je suis touchée par leur geste et commence par attaquer le croissant. Humm, un délice… Il faudra que je leur trouve un petit présent pour les remercier de leur accueil et de leur gentillesse.

Après m’être régalée, je pars me préparer pour ma séance de Paddle. Prête en avance, je m’installe dans le canapé et regarde mon téléphone. 0 notification. J’ai une pensée pour Charmant. Est-ce que je dois le remercier encore ? Est-ce qu’il va m’envoyer un message ? Je suis un peu perdue des rapprochements qu’il y a eu entre nous, son départ précipité et le silence qui s’en suit. J’essaie de me convaincre de ne pas me prendre la tête. On verra bien… Pour éviter de me poser trop de questions, je file en direction de la plage marcher un peu avant ma séance.

La mer est haute et calme. Je marche tranquillement, l’eau à hauteur de mes genoux. Voyant qu’il me reste un peu de temps encore, je m’arrête prendre un café à emporter dans un petit bungalow sur la plage et m’assoit près du poste de secours. Je ressors mon téléphone. Toujours rien. Je lance une playlist et branche mes écouteurs. La musique m’emporte vite et me plonge dans ce joli cadre qui m’entoure.

Une dizaine de minutes plus tard, Je vois un homme décharger une remorque avec des planches, et du matériel. Je m’avance pour le saluer.

— Moi : Bonjour !

— Prof’ : Bonjour beauté, vous venez pour la séance découverte ?

— Moi : Oui, tout à fait. Je peux vous aider ?

— Prof’ : Non ça va aller merci. On attend deux autres personnes et on va pouvoir démarrer.

— Moi : D’accord.

— Prof’ : Vous avez déjà fait de la Planche à Voile ou du Surf ?

— Moi : Non jamais!

— Prof’ : Vous savez nager ?

— Moi : Oui.

— Prof’ : Parfait. Qu’est ce qui vous attire dans le Paddle ?

— Moi : Euh, je pense que c’est le fait de glisser tranquillement sur la mer, je trouve ça très apaisant.

— Prof’ : Oui c’est vrai, mais épuisant pour les bras j’espère que vous avez des sacrés biscotos dans vos petits bras !

— Moi : Haha, j’espère aussi sinon je vais avoir du mal à avancer.

Son téléphone nous interrompt, il s’excuse et s’éloigne un peu. Je regarde les planches et les pagaies et suis excitée à l’idée de démarrer… Le professeur de Paddle a trente-cinq – quarante ans, je dirais. Il est plutôt grand, musclé, brun, bronzé… Il a l’air sûr de lui et un brin dragueur. Il est beau, un peu trop à mon goût. Il revient à ma hauteur et enlève ses lunettes de soleil, deux magnifiques yeux bleus me font un clin d’oeil. Outch, il fait chaud d’un coup. Les deux autres élèves nous rejoignent, deux jeunes filles. Sûrement des copines, elles sont plutôt mignonnes et doivent avoir vingt-cinq ans. Elles nous saluent.

— Prof’ : Nous voilà au complet, j’ai de la chance ce matin, que des belles jeunes femmes rien que pour moi…

— Jeune fille 1 : Hihihihi.

— Jeune fille 2 : Et on a la chance d’avoir un beau professeur..

— Prof’ : Merci… Je m’appelle Marc et vous ?

— Jeune fille 2 : Isabella

— Jeune fille 1 : Christiana

— Moi : Caroline.

— Prof’ : Ok les filles. Bon alors, on va commencer par un petit cours sur le matos, puis après on fera des essais

techniques sur la plage. Et la deuxième heure, je vous jette à l’eau ça vous va ?

— Moi : Très bien, super !

— Isabella, Christiana : Ouiiiii ! On se met en maillot ??

— Prof’ : Pour l’instant pas la peine, quand on ira à l’eau seulement.

Oh là là, je sens que ça va être long avec ces deux là… Le professeur nous demande d’aller chercher une planche et une pagaie. Nous récupérons notre matériel et nous installons en cercle, planche au sol devant nous.

Le professeur commence par nous expliquer dans quel sens orienter la planche, le nose vers la mer, ou dans la direction où l’on veut aller, l’aileron vers la terre ou vers l’arrière. Puis, il passe à la pagaie. La poignée, appelée aussi Olive, doit atteindre notre poignet. Il faut donc jouer sur le réglage du tube pour pouvoir pagayer correctement. Chacune prend alors une pagaie et la règle à sa hauteur. La main droite sur l’olive, la gauche sur le tube et la distance entre les deux doit correspondre à la largeur des épaules. Une fois les pagaies réglées et les planches bien orientées, il nous explique comment se positionner sur la planche. Il faut toujours se placer bien centrée sur la planche, au milieu de la longueur et de la largeur. On peut démarrer à genoux, ou en position debout, le dos bien droit, jambes légèrement fléchies, les pieds de part et d’autre de la poignée de portage. Pour plus d’équilibre, il suffit d’écarter légèrement les pieds. Nous testons les différentes positions, ça a l’air plutôt simple mais je reste très attentive pour ne pas tomber à l’eau dès les dix premières secondes. Il nous explique ensuite comment bien pagayer, il faut aller chercher le plus loin possible devant soi avec la pagaie et revenir vers l’arrière, s’arrêter à hauteur des genoux en position genoux, derrière le dos en position debout. Nous nous entraînons à bien pagayer, et le prof passe du temps avec chacune pour corriger les postures, ou les gestes. Les filles gloussent dès qu’il s’approche d’elles. Je reste concentrée et imperturbable.

Marc nous propose ensuite de prendre une pause avant de se « jeter à l’eau » et d’en profiter pour nous mettre en tenue. Isabella et Christiana en profitent pour retirer leurs vêtements comme si elles entamaient un strip-tease. Elles laissent apparaître deux sublimes deux pièces, faisant ressortir leurs poitrines. Lorsqu’elles se retournent, je manque de m’étrangler à la vue de leurs strings. Je m’éloigne et me change de façon beaucoup plus discrète, faisant apparaître un maillot une pièce classique, mais qui je pense, est plus adapté à la séance…

Je rejoins les filles et nous attendons Marc. Je les jalouse un peu, elles ont un corps parfait et sont plutôt jolies. Moi même, si j’étais un homme, j’aurais envie de les séduire. J’aperçois au loin Marc qui revient en courant lentement vers nous, comme s’il était dans Alerte à Malibu… Je me retiens de pouffer de rire lorsque je vois qu’il arbore non pas un caleçon rouge, mais un slip jaune fluo… Ça casse le mythe et il perd tout son charme… J’essaie de rester concentrée mais j’imagine le fou rire quand je raconterais ça aux filles…

En arrivant, il demande aux filles de garder un tee shirt, car le maillot n’est pas très adapté. En cas de chute, elles pourraient, dit-il, abîmer « leurs jolies poitrines. Pour les fesses, tant pis on fera avec ». J’ai une nausée qui arrive, plus lourd, tu meurs. Mais j’apprécie qu’il ait souligné le caractère inadapté de leurs tenues.

Nous portons nos planches jusqu’au bord de l’eau et il nous demande de poser le nez sur la mer délicatement, l’arrière sur le sable et faire glisser lentement jusqu’à ce qu’elle ne touche plus le fond. Je m’exécute et lorsque la planche est bien en place, Marc m’invite à commencer par me mettre à genoux.

— Marc : Voilà, c’est bien, places ta pagaie devant toi et aides toi d’elle pour trouver ton équilibre. Ensuite tu la plonges dans l’eau jusqu’au manche pour prendre de la puissance et tu commences. Tu rames d’un côté, puis de l’autre, pour avancer bien droit. Si tu le sens, tu peux essayer de te mettre debout, même principe.

Je maîtrise plutôt pas mal. Les filles quant à elles sont déjà tombées deux fois et s’amusent à s’arroser. Marc les rejoint pour les calmer un peu et les aider. J’avance tranquillement, ça tire un peu les bras mais c’est très agréable de se sentir flotter sur la mer… Quelques instants plus tard, je me décide à passer à la position debout. Je fléchis ma jambe droite d’abord pour prendre appui, m’aide de la pagaie pour me relever, et j’y arrive. Je suis debout sur la planche, mon équilibre est menacé mais je garde mon calme et reste concentrée pour ne pas tomber. Je parviens à le retrouver et je souris jusqu’aux oreilles, j’y suis arrivée, je recommence à ramer tranquillement et suis fière de moi. Tout à coup un cri strident, d’Isabella je pense, se fait retentir. Je me retourne brusquement pour voir ce qui lui arrive et… Plouf, j’ai perdu mon équilibre…

— Marc : tout va bien Caroline ?

— Moi : Oui oui, je me suis juste laissée déconcentrée par le cri d’Isabella…

— Isabella : Oh excuses moi, c’est Christiana qui m’a assommé avec sa pagaie.

— Christiana : Mais je n’ai pas fait exprès !!

— Marc : C’est bon les filles on se concentre. Regardez comment fait Caroline ça va vous aider à comprendre…

Je rougis face à cette remarque… Je m’en sors vraiment pas mal. Je remonte sur la planche, d’abord à genoux puis me relève assez rapidement. Je suis de nouveau debout sur ma planche et rame pour avancer sans me presser. J’entends les filles qui « chouinent » car elles ont du mal à se redresser. Je me sens bien, fière de moi, et je profites des sensations grâce au Paddle. La séance touche à sa fin, j’en ai bien profité et remercie Marc pour cette découverte et ses conseils, il m’explique que c’est la première fois qu’un élève est aussi à l’aise lors d’une première séance et m’encourage à continuer. Les filles traînent et espèrent peut être partager avec lui un café. Je salue tout le monde et reprend le chemin du retour.


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