Les vacances

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Logan

J’ai pris un million et demi de photos. Nous avons monté un immense château de sable qui s’est avéré bien peu symétrique puis nous sommes montés sur la plus haute falaise avec la camionnette.

Maïa s’est même tenu debout quelques minutes justes le temps d’admirer le vide qui nous séparait de la mer. La vue était époustouflante entre la vallée si calme derrière nous et les vagues qui s’écrasait violemment sur les rochers devant nos yeux. C’était exactement ce dont nous avions besoin.

J’observais Athénaïs du coin de l’œil, à la fois inquiet de la voir s’effondrer à nouveau et simplement curieux de cet être perdu dans un autre monde. Quand elle réalisait que je la regardais, ce qui arrivait à chaque fois, elle me souriait gentiment et repartait comme si de rien n’était.

Eliott essaya de se baigner sans grand succès, il revint bleu. Alors nous avons joué aux cartes dans la camionnette durant l’orage, danser sous la pluie au son de la radio et discuter, beaucoup, longtemps, sous la surveillance des étoiles.

Nous avons appris à nous connaître et jamais dans ma courte vie ce ne fut si simple. J’ai perdu à tous les concours de fléchette ou même de lancer de galets contre William, sans surprises. Mais Athénaïs s’est avérée particulièrement redoutable, comme si le vent l’écoutait.

Un soir, alors que l’on rentrait de la supérette avec quelques réserves, la discussion dériva sur nos souvenirs d’enfance. Petit village oblige, nous avions beaucoup de souvenirs en commun. Quelqu’un se souvint que j’étais inséparable d’Eliott, que je ne quittais jamais mes cartes, qu’Eliott était déjà ce gars dont tout le monde était amoureux. On rit au souvenir d’Athénaïs qui répondait aux adultes et de Maïa qui n’acceptait de jouer dans l’équipe de foot que si William était inclus.

Les autres partirent devant et je restai à l’arrière avec Athénaïs.

– Je me rappelle surtout qu’a l’époque personne ne savait que tu existais me dit-elle avec un sourire sarcastique.

– C’est pas faux.

– Ça a bien changé.

– Pas vraiment, j’ai toujours préféré rester près de ceux qui attiraient la lumière. Comme ça personne n’osait m’embêter. Toi pars contre…

– Hum… fit telle en croquant dans la pomme qu’elle tenait à la main. C’est vrai, tu as toujours été avec les plus bruyants. Juste, un jour tu as compris comme ça marchait et tu en as profité de ça pour être visible.

– Outch

– Prouve-moi que j’ai tort.

– Certes. Toi part contre tu passais pas inaperçue, il lui est arrivé quoi à Athénaïs la grande gueule pour qu’elle écrive dans un placard ?

– Si tu veux être franc… J’en ai eu marre, la lumière artificielle que les autres portaient sur moi parce que je les amusais a fini par me brûler. J’étais première de la classe, insolente, membre de l’équipe de gymnastique et ça ne suffisait pas pour me sentir être intégrée. J’ai foutu en grand coup de pied dans leur panier de vipères, j’ai ressorti mes rollers et me suis mise à écrire dans mon placard.

– Notre placard…

– Hum… OK, si tu veux. Notre placard.

– Hé, les gars, venez voir !! William a trouvé des crabes entre les roches !

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