La prodige

4 minutes de lecture

Parc Nord, Halsen, 6 heures

Le lever du jour est un moment un peu magique, un moment qui n'appartient qu'au plus courageux qui se lèvent avant le soleil pouvant admirer ainsi le passage de la nuit aux premières lueurs du jour.

Logan Lawson faisait partie de ces quelques chanceux pour qui le lever du soleil n'avait plus de secrets, déjà accroupis au milieu des feuilles mortes, son objectif à la main pour photographier une famille d’écureuils insouciante. Il profitait de la solitude de cette matinée en immortalisant les jolies couleurs de l'automne qui pointait le bout de son nez.

Ses cheveux bruns tombant sur son regard couleur des nuits, totalement absorbée, il ne vit pas arriver l'homme derrière lui.

Celui-ci lui tapa l'épaule le faisant sursauter.

- Salut Logan ! Quoi de neuf ?

-Salut Eliott, qu’est-ce que tu viens faire ici aussi tôt ? Je te croyais plutôt du genre grosse larve…

-Hé bien étant donné ce qui vient d'arriver à la pauvre Nina, je me disais qu'il était quand même étrange que mon colocataire se balade seul dans les rues vide à 5 h du matin...

-Je n’y crois pas, tu t'es inquiété pour moi ?

-Ça paraît difficile à croire mec, mais y a encore des gens qui tiennent à toi alors s'il te plaît, évite de me faire des frayeurs pareilles.

-Relax, je venais juste faire des photos d'écureuil, que tu as fait fuir d’ailleurs.

-Ouais bah tant mieux comme ça, on peut rentrer avant de se faire découper.

-Non mais sans blague. Et c’est toi le capitaine de l'équipe de basket ? On n’est pas dans la merde…

Effectivement, Eliott était le capitaine, mais il est sûr qu'il avait été pris davantage pour son physique d'athlètes que pour sa capacité à éviter de mourir.

Eliott et Logan étaient logés depuis trois mois dans un minuscule studio, au premier étage d’un des rares immeubles de la ville, la famille d'Eliott les avait laissés s’y installer en échange d’un coup de main régulier au garage familial. Ils se connaissaient depuis toujours. À cinq ans Logan avait reçu son premier appareil photo et s'était échappé dans la ville, tombant par hasard sur un petit garçon déguisé en super-héros . Il avait trouvé ce mini super héros si drôle qu'il l'avait pris en photo et depuis, les deux garçons ne s'était plus jamais quittés, multipliant bêtises et fous rires en tous genres.

Il était 8 h quand les deux garçons se décidèrent a emprunté le chemin du lycée, Eliott ne commençait qu’a 10 h, mais il comptait s’entraîner dans la matinée. Logan, quand a lui suivait en première heure un cours d'études littéraires qu'il appréciait particulièrement bien qu'il ait plutôt choisi son cursus spécialisé en études des arts pour la photographie.

Le cours d'étude littéraire était tenu par une petite professeure aux cheveux couleurs rouille, redoutablement indisciplinés, elle était réputée pour être particulièrement revêche et pointilleuse. Logan l'appréciait pour son réel amour de la littérature et ses remarques cinglantes accompagnés d'un regard perçant derrière les carreaux de ses binocles. Mais à vrai dire ce que Logan aimait le plus durant ce cours de première heure le lundi, c'était sa table au fond de la classe, près de la fenêtre. Il pouvait y observer les initiales que des millénaires d’amoureux avaient gravés dans les arbres centenaires et écouter le chant des rossignols tandis que ses camarades s'évertuaient a récitée leurs vers maladroits au tableau.

Ce jour-là donc après avoir écouté durant un quart d’heure les rîmes inégales de Coline Smith et l'abominable voix de Margaret Lecomte au point d'en avoir des envies meurtres, Logan Lawson avait totalement décroché de son cours se posant quelques questions existentielles en regardant les nuages passer. Ainsi, il n’y comprit pas grand-chose lorsque Athénaïs Holt vient, avec la douceur d'une baleine en colère, placée sa chaise à ses côtés et attirer son attention en claquant des doigts.

- Ho ! Ici la terre ! On doit bosser en groupe alors essai de rester concentrée cinq minutes l'artiste.

- Un travail de groupe ?

- Elle hocha la tête, on doit écrire une critique personnelle sur le texte qu'on a lut la semaine dernière, en groupe. Et comme tu n'as pas l'air d'avoir d'amis ici et que moi non plus, on va bosser ensemble.

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C'est comme ça qu'Athénaïs débarqua dans ma vie

Pour moi, c'était une fille du lycée tout ce qui a de plus banal dont les seules choses que je savais à son propos était sa passion pour les patins à roulettes et son attitude relativement solitaire avec peu de vrais amis .

Non, je ne connaissais vraiment pas cette personne. Ainsi, je ne me suis douté de rien quand après avoir fait son travail elle m'a donnée sa feuille de critique pour que je la garde jusqu’aux prochains cours où l'on terminerait notre travail de groupe.

Je ne m'attendais absolument pas en lisant ses phrases, en observant l'enchaînement de ses lettres et de ses mots que j'y retrouverais avec une certaine stupéfaction le don d'auteur que possédait celui où apparemment celle qui rédigeait anonymement le journal du lycée depuis l'an dernier. Athénaïs Holt, gamine solitaire, connue pour ses répliques cinglantes, sa passion pour patins roulettes décalés et son air de toujours avoir envie de quitter le pays pouvait-elle être la plume dénonciatrice d'injustice, manifestante engagée et révélatrice d'histoires croustillantes qui hantait ce lycée ? Ça, c’était une révélation qui risquait d'avoir beaucoup d'impact sur le reste de mon année scolaire.

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