Fond de terroir

Une minute de lecture

Je viens du fond du terroir
Ni Marseille ni neuf trois
Ma banlieue moi c’est la terre
Paysanne et ouvrière.


Je viens des zones vertes
De là où se déverse
Le silence de l’été
Dans de larges flots épais.


Pas encore de tarpé ni de thé
Mais des moulins qu’on faisait tourner
Dans de minces filets d’eau courant
En plein cœur de nos rêves d’enfants.


Pas de djeun’s pas de verlan
Juste de l’oc dans l’accent.
Pas de fuck, de niqu’ta mère
Mais du putain con dans nos manières.


Pas de Cloud ni de freeshop
Et pas de hip ni de hop
Mais de la pop en ébullition
Avec des fleurs à foison.


Et pas de frères mais des potes
Fils de mineurs, italiens,
Ou réfugiés espagnols,
Fils du sanaire, mon grand copain


J’ai vu, là où je suis né
Le sabot du bœuf fumer
sous le feu du maréchal ferrant
Et la forge souffler ardemment.


D’où je viens il y a le silence
A peine troublé par les murmures d’antan.
L’avenir a fini de cogner
Contre la porte de ma cité.


Ma France à moi a fini de parler
Est presque enterrée
Avec ses vieux qui voient sans regarder
La neige s’instiller dans leurs os rouillés.


Ma France à moi sentait la ferme,
Le grisou qui s’invite à grandes blessures
Dans notre chair. Morsure
Que le temps laisse ouverte.


Mais la terre où je suis né
N’est pas en Bleu Marine
J’lui trouve bonne mine
Avec son air bariolé.


Et du côté noblesse de quartiers
Il n’y a pas qu’la rue pour s’ faire un’ gloire.
Tout au fond de mon terroir
J’me suis fait mon pedigree.

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