Le retour de Yuki Sakura

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Je n'ai pas pu fermer l'oeil de la nuit. Alors quand le soleil a commencé à pénétrer par la grande fenêtre de ma chambre, je me suis levée.

Je me suis préparée seule un bain parfumé à la rose et j'y suis restée dix bonnes minutes. Après m'être séchée et avoir enfilé un peignoire, je suis retournée dans ma chambre. Là, j'y ai choisi mon plus beau kimono de soie. C'est un vêtement blanc orné de broderies représentant des pétales de fleurs de cerisier. Je l'ai mis avec le plus grand soin. Ensuite, j'ai relevé mes longs cheveux roses en un chignon que j'ai décoré d'une rose blanche.

Je contemplais mon reflet dans le miroir quand on toqua à ma porte. J'ouvris la porte par moi-même. Un domestique se tenait devant moi. Il s'inclina en me disant :

- Bonjour mademoiselle. Je viens vous informer que votre mère vous attend dans la petite salle à manger.

- Merci.

Il se redressa et s'éloigna. Je sortis aussitôt de ma chambre pour descendre à la petite salle à manger, celle où ma mère et moi prenons nos repas quotidiens. La grande salle à manger est réservée aux invités et aux jours d'occasion.

Ma mère était assise sur un coussin, devant la table basse en bois sculpté. Elle était vêtue d'un kimono de soie rose. Ses longs cheveux, de la même couleur que les miens, étaient aussi relevés en un chignon et ornés de perles.

Je m'inclinais devant elle en lui adressant :

- Bonjour, mère.

- Bonjour Hana.

Je me redressais et m'assis face à elle. Le petit-déjeuner commença alors. Tout au long de ce repas, nous restâmes silencieuses.

Cela fait à présent plusieurs heures que j'attends, assise dans un fauteuil du petit salon, un sac entre les mains. Mère m'a proposé de le broder, déclarant qu'une femme ne doit jamais rester les mains inoccupées. Sait-elle qu'elle est la seule à considérer une adolescente de 14 ans comme une femme ?

Je m'applique tout de même du mieux que je peux sur mon ouvrage afin de ne pas le rater et devoir tout recommencer. Ayant été initiée dès l'âge de mes sept ans dans cet art de précision, je sais parfaitement que la moindre petite erreur gâcherait tout le reste du travail, alors je me concentre sur mes petits points.

Je suis en train d'entamer une nouvelle fleur quand j'entends la sonnerie du portail retentir. Je me lève aussitôt pour me rendre dans le hall d'entrée, laissant ma broderie sur la table du petit salon.

Ce n'est que plusieurs minutes plus tard que l'on sonne à la porte de la maison. C'est alors que mère se présente à son tour dans le hall. Au même moment, un domestique vient ouvrir la porte, laissant entrer un grand homme d'âge moyen en le saluant :

- Bienvenue Monsieur.

L'homme en question le remercie pendant que le serviteur prend sa veste bleu marine. Il s'approche ensuite de mère pour la saluer d'un baiser sur le front. Ce n'est qu'après qu'il vient vers moi. Je m'incline alors pour le saluer :

- Bienvenue père.

- Bonjour Hana.

En me redressant, je croise son regard. Ses yeux sont du même bleu que les miens. Mon père se penche alors pour m'embrasser sur le front. Je ferme les yeux pour savourer cet instant si rare qui ne dure malheureusement pas plus de deux secondes.

L'heure du déjeuner sonne. Nous nous dirigeons ensemble vers la grande salle à manger.

Mon père, Yuki Sakura, est un homme d'affaires. Il voyage souvent pour le travail. Cette fois, son absence a duré un mois entier ! Voilà pourquoi nous fêtons son retour.

Une fois que nous sommes installés, mère lui demande :

- Alors ? Comment s'est déroulé ton voyage ?

- Excellent ! J'ai même conclu une très bonne affaire !

Je n'écoute pas le reste. Ces discussions portant sur les chiffres et la comptabilité m'ennuient, j'ai l'impression d'être en cours de Sciences économiques et sociales.

Ce n'est qu'au bout de plusieurs minutes que père m'adresse enfin la parole :

- Et toi Hana ? Comment se déroulent tes études ? J'espère que tu travailles bien, ainsi tu pourras reprendre l'entreprise familiale.

Je ne réponds rien. Comment lui dire que je n'ai pas du tout envie de reprendre son entreprise ? Son métier ne m'intéresse tout simplement pas.

C'est mère qui prend la parole :

- Justement, à ce propos, j'ai quelque chose à te montrer . . .

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