1 – Chute libre

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Flottant, attaché dans son siège zéro-G, le contrôleur examine les derniers relevés. Son champ de vision est pratiquement entièrement rempli par une projection en réalité augmentée de la magnifique Saturne. De nombreuses trajectoires symbolisées par des courbes vertes et rouges, enlacent l’astre et passent bien au-delà des limites de la salle de contrôle.

Pour l’heure, la vue est centrée sur un petit point, encadré par un réticule de suivi. Son étiquette le désigne comme « 2094-02-12/04-47-58/Sol/Sat/A/Ukn-01 ». Cet objet, non identifié, semble occuper l’attention des deux opérateurs du contrôle spatial de Suan. Alors que l’objet « frôle » le bord extérieur de l’anneau A, le contrôleur annonce à sa collègue : « Il vient de passer.

– Alors ? demande-t-elle.

– Ça semble encore en un seul morceau : pas de champ de débris en expansion, lui explique l‘homme en effectuant un geste de la main pour mimer un tel phénomène.

– Il est passé assez loin donc. Ça doit permettre de préciser son orbite ça… Tu arriverais à m’estimer le temps avant son prochain passage ?

– Approximativement quatorze heures et vingt-deux minutes, pourquoi ? Tu vas envoyer les ferrailleurs ?

– Je regarde si on en a à portée », termine l’opératrice en faisant défiler la liste des vaisseaux en opération aux abords de la planète et des lunes internes.

Toujours attaché à son siège, l’opérateur continue d’effectuer des requêtes aux IA de traitement, affinant les trajectoires et précisant le destin de l’objet.

Une notification le prévient que l’observatoire de Pandora lui a envoyé de nouvelles données pour préciser la trajectoire et certaines caractéristiques physiques. Il demande à l’IA de les intégrer immédiatement et une masse approximative s’affiche aux côtés de l’objet non identifié : 15 000 tonnes.

« Toujours aucune image assez précise pour savoir ce que c’est, commente-t-il.

– Toujours rien ? s’exclame sa coéquipière.

– Pas grand-chose : les analyses thermiques de Pandora excluent la possibilité de quelque chose d’actif, et son albédo est trop élevé pour être naturel. Je pense que c’est une épave. Même si je ne comprends pas pourquoi son orbite est aussi inclinée.

– Je vois. Quinze kilotonnes ?

– Ouais.

– Une grosse corvette ou une petite frégate donc…

– Tu prends la masse à vide ?

– Non, la masse à pleine charge. Ah ! J’en ai un. L’Akasha : il peut être sur place dans trois heures.

– Ça lui laissera quatre heures pour faire quelque chose avant de frôler le halo de l’anneau F. C’est assez ?

– On n’a pas mieux. Je l’envoie ! »

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