Chapitre 5

15 minutes de lecture

Autour de moi tout était calme, je ne ressentais plus aucune douleur. J'en venais presque à me demander si tout cela n'était pas un rêve ? Mais la douleur qui me lacérait le cœur me ramena bien trop vite à la réalité. Alors que le jour commençait à décliner, je me mis à repenser au dernier évènement, j'avais beaucoup de mal à digérer toutes ces révélations que j'avais reçues en pleine poire. J'avais l'impression que mon monde s'écroulait, que ma vie n'avait été que mensonges. Je commençais à comprendre cette distance que mon père entretenait avec moi. Les secrets sont à l'origine de bien des maux, ils nous rongent, nous éloignent de ce que nous aimons. Comment avait-il pu privilégier ses aventures à sa famille ?

A son dernier passage je me souvenais avoir senti de la tension dans son regard, il avait l'air inquiet, distrait, un peu paranoïaque. J'aurais dû insister et tenter d'en savoir plus, même si je savais qu'il m'aurait sûrement servi un assortiment de bobard, il était très fort pour cela. Je me rappelais aussi de chacun des mots qu'il m'avait adressés dans sa lettre, ainsi que ceux de mon parrain. Je lui en voulais vraiment beaucoup. J'avais beaucoup de mal à retenir toute cette rage qui sommeillait en moi, Wendy devait sûrement éprouver la même chose. Nous avions été trahis par ceux qu'on aimait, je revoyais encore ses larmes juste avant qu'elle ne quitte la pièce, elle devait être anéantie. Mais je ne me faisais pas trop d'inquiétude, je savais que jack serait là pour l'épauler, comme il l'avait toujours fait quand nous traversions des moments difficiles. J'avais toujours pu compter sur lui et cela depuis notre plus tendre enfance.

Je me souviens encore de notre première rencontre comme si c'était hier : et plus particulièrement de son caractère de cochon. Il était si fort mentalement, il avait toujours su se débrouiller seul, il trouvait toujours une solution à nos problèmes même quand il ne semblait plus y avoir aucun espoir. J'avoue avoir été parfois jaloux de lui. Même si aujourd'hui je comprends que ce sont les expériences de la vie qui forgent le caractère et nous rendent plus forts. Il n'avait jamais abandonné, lui qui n'avait jamais connu sa famille, abandonné alors qu'il n'était encore qu'un enfant et placé dans un orphelinat.

C'était il y a très longtemps, une période de joie et de d'amitié qui avait effacé la solitude et la monotonie, un fardeau que je portais depuis si longtemps. Je fis sa connaissance à l'école primaire, Jack était un garçon un peu perdu, il avait le regard absent, il semblait vivre dans un autre monde. Il avait constamment une mine triste. Etant quelqu'un de très humain, et allant facilement vers les gens, après quelques jours passés à l'observer, je me décidai d'établir le contact. C'était quelques jours avant l'été de mes 14 ans. Comme à son habitude, il restait assis contre un arbre à l'heure de la sortie des cours, il passait là une demi-heure chaque jour, tout en regardant l'horizon d'un air pensif. C'était sans doute son moyen d'échapper pour un temps à son quotidien, son moment de bonheur avant de rejoindre sa cellule de souffrance et de solitude. Je m'approchai de lui et le regardai quelques instants. Il ne me prêta pas attention ou fit tout comme. Je décidai de le tirer de ses songes en le touchant brièvement sur l'épaule

-Salut, moi c'est Nathan ! Et toi c'est quoi ton nom ?

Il me regarda fixement d'un air neutre sans prononcer un mot, et après avoir laissé passer un long silence, me dit, l'air un froid et impersonnel :

- Qu'est-ce que tu veux ?

Il avait toujours été d'une grande franchise et disait et faisait toujours ce qu'il pensait.

-Dis-moi, pourquoi tu restes toujours tout seul dans ton coin ?

Je me rappelle m'être demandé comment il pouvait chaque jour rester simplement là et ne jamais parler à personne. Pourquoi rejetait-il mon amitié ? Était-il si malheureux ?

Il me répondit simplement :

-Laisse mon tranquille, je préfère être seul.

Une pointe de tristesse apparut dans son regard. Je ne cherchai pas à le contredire. Finalement je le comprenais, j'avais moi aussi pour seule compagnie la solitude, ce sentiment glacial qui crée un mur entre nous et les autres pour nous protéger. Je finis par m'assoir près de lui sans dire un mot et suivis son regard qui se portait loin, dans un endroit qui se voulait chaleureux, un endroit où il se sentait bien, en sécurité. C'est sûrement cette similitude qui a fait que nous nous entendons si bien. Il tourna lentement la tête, soupira et retourna dans son monde en scrutant l'horizon. Malgré son silence je compris que ma présence l'apaisait. Il faisait assez chaud ce jour-là, je me rappelais le vent, la légère brise qui venait caresser ma peau et faisait virevolter nos cheveux.

Chaque jour à la sortie de l'école je répétais les mêmes gestes, espérant qu'avec le temps il finisse par s'ouvrir à moi. Ce qu'il fit quelques jours plus tard. Alors que je commençais à perdre espoir, Jack se tourna vers moi et râla :

-Dis donc, tu n'as pas bientôt fini de me coller ?

J'ouvris grand les yeux comme si des cornes venaient de pousser sur sa tête et pris la parole :

-Ah mais c'est qu'il parle !

Il me lança un regard à la Clint Eastwood et croisa les bras comme si je venais de le vexer, même à l'époque, il était déjà très mauvais comédien. Il y eut un silence gênant que je brisai rapidement en imitant son comportement

-Mais comment osez-vous me parler sur ce ton, j'en toucherai mot à notre roi.

Dis-je en imitant la bourgeoisie française de l'époque de louis XIV.

Il me regarda d'un air surpris et ne put contenir le fou rire qui s'échappa quelques secondes plus tard.

Nous nous mîmes à rire aux éclats, après un long effort, je venais enfin de percer sa carapace.

-Salut, moi c'est jack, dit-il en me serrant la main de façon énergique.

Il avait une sacrée poigne pour un enfant !

Nous nous mîmes à discuter des heures durant, parlant de la pluie et du beau temps, de notre maitresse que nous décrivions comme un ogre des cavernes, avec sa poitrine tombante et sa face de crapaud. Nous avons échangé, rigolé jusqu'à voir apparaitre les premières lueurs du soir. Il était déjà presque 6h, ma mère devait se faire un sang d'encre, Jack se leva rapidement d'un air angoissé et me dit :

-Merde je me vais me faire pulvériser si je ne rentre pas rapidement à l'orphelinat !

-Salut Nathan, là faut vraiment que j'y aille, on se voit demain !

C'est à ce moment-là que je sus où il habitait et que notre grande amitié débuta.

Je me rappelais les fois où j'allais lui rendre visite tard le soir dans cette maison des horreurs qu'était son orphelinat. Une branche d'arbre situé derrière la grille traversait l'endroit, je m'en servais souvent pour me glisser à l'intérieur. Et ce lieu où il dormait, c'était un grand dortoir composé d'une vingtaine de lits alignés sur plusieurs mètres des deux côtés de la pièce. Ils partageaient tout. Il y avait un grand réfectoire où ils prenaient leurs trois repas sous le nez de leur surveillante, elle était aussi douce que la carapace d'un hérisson. La salle d'études dirigée d'une main de fer par Mme Kriple, c'était une vraie sorcière, un concentré de méchanceté ; sa voix de démone suffisait à me hérisser tous les poils et à provoquer en moi un sentiment d'insécurité.

C'était un endroit comparable à une prison, il dût se battre pour se faire une place là-bas, il en garda des cicatrices physiques et spirituelles. Cette période l'avait profondément marqué, en ce temps-là. J'étais devenu sa seule échappatoire, il pouvait, le temps d'une soirée, quitter cette ambiance morose et triste et s'amuser comme il aurait dû le faire comme un enfant normal.

Quand je le pouvais j'allais le rejoindre et ensemble nous quittions ce lieu infernal pour nous rendre dans la forêt et jouer aux pirates et à toutes sortes d'autres jeux, nous avions notre sanctuaire au sommet d'une colline.

Là-bas, nous y partagions nos secrets et nos plus profondes craintes, ces moments passés à deux dans notre royaume semblaient nous couper du temps et de l'espace. Pendant ce moment-là, nous étions Izildur et Arthuros, fervents protecteurs du royaume de Corèse.

Nous nous donnions rendez-vous chaque jour devant l'école ; durant les vacances, il avait un droit de sortie très limité. Il avait pour ordre de rentrer avant 16h. Chaque jour à 13h, il sortait une fois son repas englouti aussi rapidement que Naruto attaquait un bol de ramen. Nous retournions au royaume de Corèse et nous inventions des histoires de dragon et endossions à nouveau le rôle d'Izildur et Arthuros. Pendant un de nos jeux de rôle où nous devions sauver une princesse du sombre et terrifiant Balrog, le plus féroce des dragons, (il avait des crocs acérés qui nous dévoreraient tout cru au moindre faux pas), en suivant ses traces que nous traquions depuis plusieurs jours, nous sommes tombés nez à nez avec une jeune fille, assise sur un rocher un bouquet de fleurs sauvages à la main. Il y en avait de toutes les couleurs, l'assortiment de fleurs était vraiment somptueux : un tel mariage de couleur et chacune d'elles y avait une place précise. De son autre main, elle faisait onduler les fines bouclettes dorées de ses cheveux.

Nous étions fascinés par cette fille qui, dans sa jolie robe blanche en dentelle ondulant dans le vent, ressemblait à un ange. Ce spectacle dura quelques minutes, une brindille craqua sous mon poids et la fit sursauter. Elle se retourna rapidement en lançant son bouquet de fleurs dans les airs, qui finit sa course dans un arbre. Elle nous fixa de ses grands yeux verts. Surprise elle déposa une main sur son cœur, nous lui avions vraiment foutu la trouille de sa vie. Jack engagea la conversation :

-Qu'est-ce que tu fais ici toute seule ?

La jeune femme rassembla ses idées et répondit en souriant :

-Bah.... Je me promène dans les bois ! Et vous ?

En une fraction de seconde et d'un seul regard, elle venait de nous faire chavirer le cœur.

Elle reprit la parole, avant même que nous ayant eu l'occasion de prononcer le moindre mot.

Comment vous appelez vous deux ?

Jack prit la parole en bombant le torse, comme pour faire valoir sa virilité (un vrai primate), et d'un sourire charmeur lui dit :

-Désolé de t'avoir fait peur, mon ami est très Pierre Richard ! Moi c'est Arthu..., euh Jack ! Et toi c'est quoi ton nom ?

Il lui fit en plus une sorte de clin d'œil raté.

-Je m'appelle Wendy ! répondit-elle, tout se tenant sur la pointe des pieds et en propulsant son bassin de gauche à droite.

Elle tanguait comme un bateau en haute mer. Je me rappelle alors du premier regard qu'elle m'a jeté, de son intensité, de ces petites billes d'émeraude qui me réchauffaient le cœur à chaque fois.

Je ne pourrai jamais oublier cet instant, ni cette sensation de bien-être que j'avais ressenti, brouillant mes sens et envoyant des signaux contradictoires à mon corps. Devais-je maintenir le regard, ou le fuir ? Je venais de perdre tous mes moyens, les idées se bousculait dans ma tête. Son regard m'avait comme pétrifié, j'étais incapable de réfléchir. Je laissais simplement, j'abandonnais mon corps et mon esprit à ce sentiment étrange qui m'accaparait.

De sa jolie voix elle a rompu cette connexion naissante, j'étais sauvé.

-Et toi c'est quoi ton nom ?

J'eus à peine la force de bredouiller quelques mots.

-Euh moi, c'est Nathan, dis-je tout bas en déviant mon regard vers le sol.

Jack me sauva la mise en me sortant de ce moment gênant.

-Ravi de faire ta connaissance ! Ça te dit de venir jouer avec nous ?

Wendy mit quelques secondes avant de me quitter des yeux. Elle se mit à faire onduler ces petites boucles avec son pouce et son index.

-Oui je veux bien ! Mais. Qu'est-ce que vous faites avec ses bâtons ?

Je jetai un regard paniqué en direction de Jack, il était très fort pour nous sortir des situations les plus embarrassantes. Il se mit à fixer son bâton et devint tout à coup tout rouge.

-Ah ça, euh. Ce n'est rien ! dit-il en le lançant haut dans le ciel, gêné par la situation.

Il passa une main derrière son coup en affichant un sourire forcé. Wendy et moi avons suivi la trajectoire du bâton, le regard amusé pendant qu'il commençait son atterrissage sur la tête de Jack. Il fut frappé de plein fouet.

-Aie !

Il se frotta la tête énergiquement en rouspétant.

A la suite de cet évènement, nous nous mîmes à rire à en perdre la raison, c'est ainsi que débuta notre grande amitié.

Wendy rejoignit rapidement nos rangs, et fut faite chevalière par la reine en personne, et devint l'une des guerrières les plus habiles et féroces du royaume craint de tous. Nous passions ainsi là plus part de nos après-midis, saisons après saisons, nos liens se renforcèrent jusqu'à devenir plus solides que l'acier. Wendy était élevée par sa grand-mère, sa mère était rarement à la maison, tout comme mon père, c'est ce qui faisait sûrement que nous soyons si proches. Mes amis et moi partagions les mêmes douleurs, cela ne pouvait que nous rendre plus soudés, ils étaient devenus ma nouvelle famille...

Je continuerais de vous parler de ma fidèle amie Wendy plus tard, pour l'heure je vais vous parler du moment où Jack fit partie intégrante de ma vie. C'était un soir de pleine lune.

Nous fûmes réveillés par le bruit des coups qu'encaissait notre porte d'entrée. Mon père fut le premier a arriva au pied des escaliers, il s'avança en direction de la porte, se demandant qui pouvait bien venir nous déranger à une heure aussi tardive. Encore à moitié endormi, il ouvrit la porte, une silhouette d'adolescent se dressait sur le seuil de la porte, des larmes coulaient sur son visage. Je le regardai les yeux écarquillés, tout en m'efforçant de les maintenir ouverts, me retenant à la rambarde au sommet des escaliers. Mais qu'est-ce qu'il pouvait-il bien faire là ? Mon père le fit entrer et l'escorta vers le salon. Il alluma la lumière et j'entendis Jack s'écrouler dans un pouf, je le reconnus à son bruit, un bruit de pet qui m'avait toujours fait rigoler. Ma mère, intriguée, mit le nez hors de sa chambre et me vit au sommet de l'escalier.

-Que se passe il mon chéri ? me dit-elle, tout en baillant à moitié.

-C'est mon ami Jack, il a dû s'enfuir de son orphelinat.

Elle pencha la tête sur le côté, curieuse de connaitre la raison de sa venue.

-Pourquoi l'a-t-il quitté en pleine nuit ? Qu'est-ce qui a bien pu se passer là-bas ? dit-elle tout en me tirant dans les escaliers.

En arrivant près du salon, elle réajusta sa robe de chambre. Je vis alors mon père assis en face de Jack sur son fauteuil en cuir, les jambes croisées.

-Dis-moi mon garçon, que viens-tu faire ici à une heure aussi tardive ? T'es-tu enfui de ton orphelinat ? dit-il d'un air sérieux en se caressant la moustache comme il avait l'habitude de le faire.

Jack acquiesça d'un signe de la tête :

-J'en peux plus ! Je ne veux plus jamais y retourner ! dit-il sur un ton mélancolique accentué par de la colère. Ne me forcez pas y retourner...

Ses yeux se remplirent de larmes et il éclata en sanglots. C'était bien la première fois que je le voyais pleurer, lui qui avait une entière de maitrise de ses émotions, il ne laissait jamais rien filtrer. Le voir dans cet état m'avait profondément marqué. Ma mère, qui avait assisté à la scène, s'empressa de rejoindre jack pour le réconforter. Elle s'assit à côté de lui et le prit dans ses bras.

-Je ne veux pas y retourner, je veux pas !

Il répéta cette phrase plusieurs fois en pleurant toute les larmes de son corps. Il n'aurait pas supporter pas de passer une minute supplémentaire dans cet endroit, je le lisais dans ses yeux. Mon père l'écouta attentivement et, sans un mot, s'en alla en direction du téléphone nous le fixâmes des yeux, étonnés.

-Richard, qu'est-ce que tu fais ? dit ma mère en étreignant Jack d'une façon très maternelle. Tu vas le dénoncer à l'orphelinat ? Ils viendront le chercher et le puniront très sévèrement tu le sais très bien !

Jack scruta le moindre de ses gestes en silence. Ce soir-là, mon père décrocha le combiné et contacta les autorités et après avoir longuement bataillé et usé de son influence pour décrocher quelques retours d'ascenseur il finit par obtenir la garde de Jack. Mon père était très respecté et connu de tous, il organisait des œuvres de charité, faisait des dons pour la ville, la ville lui appartenait en quelque sorte.

Je me souvins alors la première nuit que nous avions passée ensemble, le soir de son évasion. Ma mère lui avait préparé un petit lit de camp qu'elle installa dans ma chambre tout près de mon lit. Je le regardai fixant le plafond allongé dans son sac de couchage. Comme à son habitude, ses yeux étaient rivés dans le vide mais, cette fois, il semblait tellement serein.

Le lendemain matin, je pris la décision de le laisser dormir, il n'avait certainement pas passé une nuit dans une vraie chambre d'enfant depuis un bon moment. Je regardais avec amusant le filet de bave qui coulait de sa joue. Il avait l'habitude d'être réveillé par le bruit métallique que produisait l'énorme trousseau de clés qui pendait à la ceinture de Mme Kriple très tôt le matin. Le bruit qu'émettait la clé au contact de la serrure du dortoir signait la fin de la nuit, mais aujourd'hui ce ne fut pas le cas. Cette fois, il n'y aurait pas de Mme Kriple, aucunement besoin de faire son lit au carré : son calvaire était terminé.

Notre premier repas fut pris dans la bonne humeur, Jack était un vrai gouffre à nourriture, il dévorait tout ce qui était à sa portée, comme s'il n'avait pas mangé depuis une éternité. Ce jour-là était un grand jour : pour l'occasion, ma mère avait préparé mon petit déjeuner préféré : des pancakes ! Que je m'empressais de noyer dans une tonne de sirop d'érable. Les grasses matinées passées devant la télé était également une première pour lui. Je me rappelle encore ce grand sourire qu'il affichait en fixant l'écran de télévision.

Mon père arriva sur les coups de 13h, une enveloppe à la main, celle qui allait sceller son avenir. Il avança vers Jack qui le regardait du coin de l'œil, absorbé par le dessin animé que nous regardions.

-Jack, je viens de voir le juge : ma demande de garde a été acceptée, tu fais à présent partie de notre famille.

Ce fut un moment chargé d'émotion, je pense que l'un comme l'autre, nous avions comblé un grand manque dans nos cœurs, ce serait un jour qui resterait à jamais gravé dans nos mémoires. Je n'étais plus seul à présent, j'avais un frère. Jack passait le plus clair de son temps sur le canapé de ma chambre dont il se réservait l'usage. Il était en paix. Je le voyais dans son regard, il se sentait pleinement chez lui, ce qui était d'ailleurs le cas.

Après quelques semaines passées à vivre chez nous, Jack semblait avoir repris goût à la vie et avait laissé cette triste époque derrière lui, il avait enfin obtenu ce qu'il désirait tant, une vraie famille. Il avait enfin obtenu ce sentiment d'appartenance qu'il désirait tant, la vie parmi nous lui faisait beaucoup de bien. Il se sentait enfin accepté.

Nous étions bien loin de cette période qu'était l'enfance, le passage à l'âge adulte est un moment assez difficile, une transition où nous recevions les épreuves de la vie de plein fouet, nous naviguions dans le brouillard, en tentant de rester fidèles à nos principes et croyances sur une route sinueuse, pavée d'incertitudes, et qui se terminerait face au porte de la mort.

Je fus sorti violemment de mes songes par les cris de ma mère, mêlés à une série de bruits inquiétants. D'un bond, j'avais quitté le confort de mon lit et m'élançai dans sa direction.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Woody ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0