Coma

2 minutes de lecture

Je suis à l’hôpital, et je suis redevenue normale, juste un peu fatiguée. J'ai rêvé qu'une femme essayait de m’embrasser. Je la repousse et prends mes distances. Peut-être m'ont-ils donné des médicaments ?

Les infirmières sont souriantes, les médecins passent me voir. Ils sont gentils avec moi. La visite de mes parents est prévue cet après-midi. Ils me manquent. Pourquoi ne puis-je pas les voir, tout de suite ? Pourquoi rester ici ? Je ne suis pas fatiguée.

Au bout du couloir, une conversation et des éclats de voix. Les couloirs sont tellement calmes. Il y a si peu à faire que la moindre activité est aussitôt le centre d’un intérêt irrépressible.

Je vais me lever.

— Et voilà ! Assise sur le rebord du lit. Et puis debout. Une, deux. Je marche ! Allons. J’ouvre la porte, ce n’est pas interdit, ça ? Je vais demander de la lecture.

Ha ! Un planning d’occupation des chambres. Ma parole, cet étage est vide ! Et… c’est une blague… Toutes les dates sont fausses… incroyablement fausses… Où alors, je suis… dans mon futur… Je marche, péniblement. Tout au bout du couloir, je suis devant le bureau d’où vient la conversation. Le bureau est minuscule. Les étagères débordent de classeurs, qui débordent de papiers, et les murs sont recouverts de tableaux de liège, où toutes sortes de choses se trouvent épinglées, du diagramme médical au cartoon humoristique. Le docteur, un homme jeune, que l’on devine entre deux activités urgentes, rajuste ses lunettes, utilisant le pouce et le majeur, avant de se gratter la tête de l’index, feuilletant le dossier médical.

— Vous devrez être patients, éviter tout choc psychologique.

Mon père est venu voir le docteur. Il porte une longue barbe maintenant. Nous nous serrons dans les bras l’un de l’autre.

— Je ne suis plus quantique ?

Le docteur prend un air éloquent, remonte ses lunettes, se mord la lèvre, et laisse entendre comme à voix basse ; — Qu’est-ce que je vous disais ? Il s'adresse à une jeune femme assise à côté de mon père : la femme de mes rêves comateux.

— Ma chérie, je suis si contente ! Deux semaines de coma c'est long !

— Mais… Qui êtes-vous ?

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 4 versions.

Vous aimez lire Julie Sansy ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0