Chapitre 50

4 minutes de lecture

Ma tête ! Waouuuh ! Ça tue ! Elle va exploser. Je referme les yeux et m'allonge sur le dos. Mes pieds dépassent largement du canapé. J'appuie mes jambes sur l'accoudoir. J'étais déchiré hier soir. Je vomis rarement. Je me suis laisser entraîner connement dans la cave, mais j'avais tellement pas envie de rentrer dans ce putain d'appartement. Je veux juste retrouver ma chambre, mon chez moi, ma plage, mes potes et ma liberté.

Plus on m'enferme, plus j'étouffe et plus je fuis.

— Tu es réveillé ? murmure ma tante.

— Mmmm ! je grogne. J'ai mal à la tête !

— Pas assez ! Tu mérites que je te laisse souffrir tellement tu m'as fait peur !

J'ai mal au ventre aussi. Et j'ai faim ! Et soif !

Je n'ose pas me plaindre pour ne pas agacer davantage ma tante. Elle s'attache les cheveux et se lève pour foncer vers sa Nespresso. Je sais que lorsqu'elle aura ingurgité les quelques gorgées de son nectar noir, je vais en prendre pour mon grade. RHOOO, ma tête, bordel de merde !

— Doliprane ? me demande tata en balançant la boîte sur la table basse.

— Ah merci.

— Tu bouges tes fesses pour le verre d'eau ! Crois pas que je vais te servir ! Faut pas abuser, Tonio !

Je sens qu'elle est remontée, ça y est !

— J'en prends combien ?

— Un ! Tu vas pas t'enfiler la boîte !

Mais j'en sais rien, moi ! J'en prends jamais de ces trucs-là ! J'attrape un verre et une bouteille à la cuisine et je me réinstalle dans le canapé. C'est gros en plus. Comment je vais avaler ça sans m'étouffer ? Faut être vraiment con pour avoir fait des médicaments aussi gros. Je mets le truc dans ma bouche et j'avale le verre d'eau. Loupé ! J'ai fini l'eau mais j'ai toujours le truc qui colle dans la bouche.

Je me remplis un nouveau verre et je finis par enfin avaler le gros cachet. Je me rallonge et je ferme les yeux en attendant que ça fasse effet.

Tata se réinstalle dans le fauteuil avec une deuxième tasse de café fumant dans la main. Max se lève et vient s'asseoir à côté de moi.

— Assieds-toi sur moi, tant que tu y es ! je râle en poussant Max.

— Oh, commence pas ! T'étais où cette nuit ?

La question qui fâche. Nous y voilà... Je reste étendu de manière exagérément décontractée. Il faudrait peut-être que je prenne un cacheton pour affronter ce qui va suivre. Au pire, je serai comateux toute la journée et j'entendrai pas toute leur morale à deux balles.

— J'étais avec des potes...

— T'as pas de potes, ici !

— Tais-toi, tu sais rien !

Je me lève pour trouver ma boîte de cachetons au fond de mon sac de voyage dans la chambre et je prends un décontractant. Je le fais descendre avec un peu d'eau, directement bu au goulot de la bouteille. Puis je mets mon portable à charger. Lorsque je retourne dans le salon, toute la famille est levée pour assister au grand déballement de ma vie privée.

— Alors t'étais où ? reprend Max.

Il est curieux, ce con et jaloux de ma super soirée. Je m'allonge sur le sol, à même la moquette. Je regarde le plafond, prêt à subir tout ce qu'ils voudront et à répondre à toutes leurs questions. Dans cinq minutes, je vais planer.

— J'ai fait du skate et il a plu donc j'ai été me mettre à l'abri avec mes potes...

— Mais quels potes ? demande Clo en fronçant les sourcils.

— Bah les gars du skate-park, ils m'ont invité à aller dans les caves d'un immeuble pour faire des courses de skate...

— Dans les caves ? me reprend ma tante. Mais t'es pas bien ! Tu sais ce qu'il se passe dans les caves de Paris ?

Elle se lève brusquement pour se refaire couler un café. Sa nuit sur le fauteuil a du être un peu raide. Elle a les traits tirés, ce matin.

— Ah bah oui, justement ! j'approuve en tapant dans les mains. Je sais mieux que vous puisque j'y suis allé !

— Non mais t'es pas bien ? s'énerve tata. T'es complètement inconscient ou quoi ? Je te préviens, je t'interdis d'y retourner.

— C'est ça... Je fais ce que je veux de toute façon ! je lâche totalement zen.

Je commence à planer et j'ai à nouveau très envie de dormir.

— Non, tu fais ce que tu veux avec ton père, pas chez moi !

— Bah, ok ! Je retourne chez mon vieux !

— Non, tu retournes chez ton vieux quand ton père et moi le décidons et c'est pas pour de suite !

— Oh, tu me saoules...

Je me tourne sur le côté pour moins l'entendre et je ferme les yeux, près à sombrer.

— Bon Tonio, ça suffit ! La discussion est close, tu sors plus tout seul !

— Si je veux, tu seras pas là pour voir... je marmonne.

— Tonio, arrête !

— C'est toi qui arrête ! je continue, juste pour le plaisir de la pousser à bout. Je fais ce que je veux je t'ai dit !

— Oh ta gueule, merdeux ! interviens Max, lui aussi énervé. Tu casses les couilles, c'est bon !

— Ça y est, le trou du'c qui se la pète... je lui réponds.

— C'est toi qui te la pète parce que t'es rentré à quatre pattes. Alors qu'on était tous inquiets ! Alors stop, tu la fermes !

— C'est ça...

Les vacances à Paris se clôturent tristement. Toute la famille se ligue contre moi pour me fliquer jour et nuit. Je déteste ça. Je ne peux même plus aller chercher le pain tout seul chez le boulanger... 

Je n'ai qu'une hâte : rentrer chez moi au plus vite.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Antoine COBAINE ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0