Chapitre 48

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Le fin des vacances à Nice arrivent relativement vite. Eva n'est pas sortie avec Max et elle a tenu à merveille et ce jusqu'à la dernière seconde son rôle de surveillante. Je l'aime bien cette fille. À vrai dire, je ne fais que penser à Marion et je stresse véritablement un peu plus chaque jour qui passe et me rapproche d'elle.

Bien que la situation avec Marion soit redevenue normale, mon arrivée à Paris me conforte dans l'idée qu'il va falloir que je lui dise quelque chose à mon retour. Suis-je vraiment capable de m'engager auprès d'elle ? Je n'en sais toujours rien !

L'appartement de tata n'a pas changé. Ma cousine Laura dort avec ses soeurs pour laisser à Max et moi sa chambre. Mais je finis toujours dans le canapé du salon pour ne pas réveiller Max avec mes insomnies.

Les journées enfermées sont toutes les mêmes. Je me réveille le premier, vers six heures. Je traîne sur mon téléphone en mangeant, puis vers huit heures, lorsque ma tante part bosser, je réveille Max. Nous partons tous les deux courir. C'est un véritable soulagement pour moi de pouvoir à nouveau me dépenser. Après avoir parcouru une dizaine de kilomètres, nous faisons des étirements ainsi que quelques exercices de musculation sur un petit square peu fréquenté. 

Puis nous rentrons vers onze heures pour nous doucher pendant que nos cousines commencent juste à se réveiller. Une fois prêts, tous ensemble, vers midi, nous partageons le petit-déjeuner pour les filles et le déjeuner pour Max et moi.

Nous passons nos après-midis à traîner dans un parc ou dans un centre commercial, puis nous rentrons en soirée pour jouer aux cartes.

Chaque jour est identique. Sauf ce vendredi où je trouve dans l'armoire de Clo son vieux skate...

— Tu me le prêtes ?

— Pourquoi faire ?

— Devine ? Non, mais je vais aller l'essayer au skate-parc du square, s'te plaît !

Clo me tend le skate, un peu septique, un peu méfiante. Tata n'est pas là et je n'ai officiellement pas trop l'autorisation de sortir seul. Tout le monde est sur mon dos...

— Max, tu viens ? On va tester le skate !

— Flemme ! 

Ils sont tous assis sur le canapé sur leur portable. J'ai vraiment envie de bouger...

— Y a que de la racaille au skate-park, ajoute Laura.

— Je m'entends bien avec tout le monde, c'est pas un problème pour moi, la racaille ! Bon vous savez où me trouver !

— T'as pris ton portable ? m'interroge Max.

— Oui papa...

Le besoin de quitter l'appartement est trop fort. Changer d'air, rencontrer des nouvelles têtes, avoir des discussions avec des personnes étrangères. J'étouffe entre mes cousines qui n'arrêtent pas de se crêper le chignon, mon frère qui ne cesse de faire des allusions à Marion et ma tante qui me parle de mon avenir et des grandes écoles que je devrais faire...

Une fois sur le bitume, devant la résidence, je saute sur le skate. Avec mes genouillères, j'arrive à peu près à maîtriser mes jambes. Je décide d'être prudent. Ce n'est pas le moment de me refaire mal. Je fonce vers le skate-park où une bande de jeunes de mon âge est déjà en train de s'amuser.

Je les salue sans hésiter et je les regarde faire. Je ne vais pas me lancer direct sur les rampes. Ça se voit tellement qu'ils y passent leurs journée. Je vais être ridicule à côté d'eux. J'hésite même à repartir quand un des gars, un grand black m'interpelle :

— Tu veux essayer ?

— Non, je suis blessé ! Mais c'est cool de vous regarder !

En quelques minutes, je me retrouve à taper la discute avec la fameuse racaille de banlieue que redoute tant ma famille.

Au final, je les trouve tous super sympas. On parle de skate et de surf. Ils rêvent tous d'essayer. Nous échangeons des techniques de glisse et ils me donnent pas mal de conseils pour passer les rampes.

Le temps se couvre peu à peu et à mon grand regret, il se met à pleuvoir. Je remonte la capuche de mon sweat et je me résous à rentrer quand Amhed, mon nouvel ami me propose de me joindre à eux pour tracer à l'abri.

— Viens, frère !

Il n'est pas trop tard, à peine dix-neuf heures et ne pas rentrer de suite m'évite la corvée du couvert. Et puis en toute franchise, je suis curieux de découvrir leur lieu de squat. C'est ainsi que je me retrouve dans une cave d'immeuble toute tagguée à skater sur les rampes des sous-sols. Le terrain de jeu est immense. Au départ, je fais attention car les lumières se coupent brutalement et quand ça arrive, je ne sais pas ce qu'il y a au bout du couloir étroit. Mais très vite, je prends mes repères. 

Nous faisons des courses chronométrées et je trouve ça génial, ça change tellement des routes pourries de chez moi. Le sol est vraiment lisse et les roues du vieux skate de Clo roulent parfaitement. Les gars sont super cool avec moi. Entre deux compétition, nous fumons des pétards et nous buvons du whisky bas de gamme mélangé à du coca. Je n'ai plus du tout envie de rentrer chez ma tante. Par-dessus le marché, lorsque je veux m'inquiéter de l'heure, je me rends compte que mon portable est déchargé. 

Ça va gueuler chez moi ! Mais que je rentre maintenant ou plus tard, ma tante sera quand même furax. Autant profiter le plus longtemps possible, de cette unique soirée de liberté dans Paris...

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