Chapitre 47

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Ma famille qui a fini de manger depuis un grand moment est surprise de me voir revenir avec Eva et surtout, le sourire aux lèvres. Max ne peut s'empêcher de faire une réflexion :

— Ah bah, tu te consoles vite !

— Ah non, c'est pas ce que tu penses, se défend Eva toute gênée.

— Laisse tomber, je lui dis pour la rassurer après avoir fait un doigt à Max.

Naturellement, j'abandonne Eva à mes cousines, toutes les trois installées dans l'herbe avec Max qui leur distribue des cartes. Je monte l'escalier de la terrasse pour me diriger vers le frigo quand ma tante m'arrête net :

— Si tu as fini ta petite crise existentielle, tu peux présenter tes excuses...

— Non, j'ai pas fini mais je vais bouffer !

Rien de plus qui me saoule que sa façon de me faire la leçon. Elle peut toujours attendre pour que je m'excuse !

Je passe à côté de la chaise longue dans laquelle elle est allongée pour faire sa sieste et j'entre dans la cuisine. J'attrape la baguette de pain entamée et je la pose sur la table puis je farfouille  dans un tiroir à la recherche d'un couteau.

Ma tante s'est levée, elle ne lâche pas l'affaire et rapplique dans mon dos.

— Tu prends ton traitement régulièrement ?

— Oui...

— Tu t'es couché à quelle heure cette nuit ? Je veux dire, heure théorique pas celle où tu fais semblant de dormir...

Je l'ignore et saisis un couteau que je jette sur la table. Puis, je la bouscule pour ouvrir la porte du frigo en grand. Tout en attrapant du fromage, je lui réponds tranquillement :

— Aucune idée, je regarde jamais l'heure !

— Très bien ! dit-elle en pointant son index dans ma direction. Je te préviens que c'est la dernière fois que tu me parles comme tout à l'heure !

Je lève les yeux au ciel et soupire exagérément pour lui faire comprendre que j'en ai strictement rien à cirer de ses menaces à deux balles. Personne ne me fait peur. Personne ne me commande. Personne n'a à me dire quoique ce soit. La seule qui pouvait s'est barrée lâchement en enfer. Je me retourne vers ma tante et je lui dis :

— Sinon quoi ? Tu me renvoies chez mon père, bah vas-y, j'attends que ça...

Je lui tourne le dos et sors du mobil-home en lui claquant la porte à la figure. Elle va pas me saouler longtemps ! Tout en mangeant tranquillement mon sandwich, j'attrape ma serviette de plage au fil à linge et la passe autour de mon cou. Puis je lance à toute la clique qui m'observe :

— Bon, on y va ?

Tout le monde jette ses cartes et se lève pour me rejoindre et partir vers la plage de Nice. En marchant vers l'arrêt de bus, dans les allées du camping, Max me tire par l'épaule. Le grand moralisateur est de retour...

— Hey, soit sympa avec tata ! Elle y est pour rien dans tes histoires avec Marion !

— Elle me gave à vouloir m'interdire des trucs et avec mon traitement !

— Tu t'en fous ! 

Pendant que je parle avec Max, je me rends compte que celui-ci n'arrête pas de reluquer les fesses d'Eva qui marche devant nous.

— Vas-y te gêne pas ! je lui fais remarquer.

— C'est ta meuf ? m'interroge-t-il.

— Non...

— On dirait !

Nous sommes à l'arrêt de bus. Les filles s'assoient sur le bac. Pendant ce temps, j'explique à Max toute ma conversation avec Marion et l'intervention d'Eva.

— Hey, mais tu sors pas avec elle ! je le préviens.

— Pourquoi ? T'es sur Marion de toute façon !

— Non mais c'est ma pote ! J'ai pas envie que tu te la tapes...

Eva me lance des sourires auxquels je réponds. Dès que je peux cet après-midi, je vais la mettre en garde contre Max. Je suis certain qu'il fait exprès de draguer Eva pour m'emmerder. 

Le bus arrive. Nous montons dedans. J'abandonne Max pour retrouver Eva et la prévenir direct.

— Mon frère a des vues sur toi, jure-moi que tu vas pas te laisser avoir !

— Je suis assez grande, Tonio, pour décider... Et en quoi ça te concerne ?

— Non mais tu veux te taper les deux frères, c'est ça ?

Cette réplique marche toujours ! J'adore m'en servir. La meuf culpabilise toujours et a peur de passer pour une pute. C'est magique !

— Non, mais tu me prends pour qui ? De toute façon, c'est pas mon genre !

— Ouais, je m'en doutais, c'est moi ton genre !

— Plus maintenant, je te surveille, je te rappelle !

Nous éclatons de rire et j'en profite pour toiser Max et lui faire comprendre qu'il n'a aucune chance. Il me fait une grimace et abandonne, préférant plaisanter avec mes cousines.

Une fois arrivés à la plage, nous retrouvons le petit groupe de niçois. Notre petite bande s'agrandit et nous passons de bons moments sur les galets à jouer aux cartes ou dans l'eau à chahuter.

Eva s'intègre rapidement et se lie d'amitié avec mes trois cousines. 

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