Chapitre 43

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Après avoir enfin retrouvé mes esprits et une respiration à peu près normale, mes deux nouveaux amis décident de replonger. Max les suit. Je préfère sauter mon tour cette fois-ci. Je tousse encore à intervalles régulières et je ne vais pas pouvoir tenir trop longtemps. En revanche, grâce à mon masque, je peux les regarder faire. Ils cherchent dans la rocaille avec précaution jusqu'à ce que l'un d'eux finisse par trouver. D'un coup de main rapide et sans hésitation, il tire sur une tentacule qui s'étire de manière impressionnante. Pendant ce temps, Max l'aide à dénicher la tête.

Les voyant dans l'embarras, je n'hésite pas une seconde à plonger les rejoindre. À trois sur lui, le pauvre octopus rend les armes et se laisse attraper. Nous remontons ensemble à la surface, laissant au niçois l'avantage de porter sa prise.

Je suis tout excité d'avoir compris comment faire et de connaître ce rocher magique. Nous nageons rapidement vers la plage où tous les touristes regardent le poulpe en faisant des grimaces horrifiées. Cela nous fait beaucoup rire. Nous marchons sur  les galets brulants pour rejoindre mes cousines et leur montrer la pieuvre gluante.

Une fois sortie de l'eau, il n'est pas si grand que ça. Ses tentacules doivent faire à peine quarante centimètres chacune.

— Tu veux le porter ? me propose le grand blond.

— Ouais, vas-y ! Donne !

C'est absolument dégoutant à toucher. La tête est vraiment molle. Je la prends dans mes mains en premier et je tire. Le poulpe s'agrandit mais ne se décolle pas. Les petites ventouses de ses tentacules sont bien accrochées au bras de mon nouveau pote. Il se libère du poulpe pour me le tendre.

Louise qui nous a vu arriver se lève brutalement et part en criant :

— Tonio, tu m'approches pas avec ça ! C'est horrible !

Clothilde et Laura sont plus curieuses. Elles attendent patiemment mais avec des têtes qui affichent le dégoût. Je m'approche d'elles fièrement en brandissant mon bras qui se recouvre de l'encre noire que lâche le poulpe probablement inquiet.

Laura ose toucher l'octopus en faisant une grimace.

— C'est absolument répugnant !

— Dis pas ça, ça se mange, je te rappelle ! indique Augustin, le brun, un grand sourire aux lèvres.

— Beurk, crie toutes mes cousines en même temps.

Je tourne le dos à tout le monde et je m'assois sur ma serviette pour observer le poulpe. Difficile de voir ce que ressent l'animal. À part le fait que je suis couvert d'encre noire, le poulpe n'exprime pas grand-chose.

— Laissez mon nouvel animal de compagnie ! j'ordonne à mes cousines qui plantent leur doigts dans sa tête.

— Ouais, ramène-le à maman et il finit dans la casserole ! me réponds Clo.

— N'importe quoi... Je vais aller le relâcher !

Max s'assoit à côté de moi. Je lui propose de le prendre mais il n'en a pas spécialement envie.

— Non, vas-y garde-le ! refuse-t-il. C'est trop gluant à toucher...

Louise finit par s'approcher un peu, maintenant qu'elle sait que je ne vais pas lui jeter dans les cheveux. Quoique ça serait vraiment drôle. Surtout qu'elle a les cheveux très longs et très bouclés, pour en tirer le poulpe, il faudrait peut-être lui couper.

Je ne veux pas de mal à cet animal. Je veux juste l'observer et le remettre où je l'ai pris.

— Je repars au rocher, j'annonce.

— Attends ! On va faire des photos, me propose Louise qui sort son portable.

— Bonne idée !

Je me lève pour prendre la pose avec mon poulpe dégoulinant sur moi. Je l'installe sur mon épaule, les tentacules pendent sur mon torse, puis je me fais une moustache avec. Tout le monde rit de me voir faire le zouave avec l'animal. Des touristes autour de nous me demandent si je peux poser pour eux. Une fois la séance photos terminée, je reprends mon masque et la direction de l'eau. Toujours suivi de Max, je remets l'animal dans la cavité du rocher où mes amis l'ont trouvé.

L'animal disparait dans son trou avec une lenteur incroyable. Je l'observe faire, le temps que je peux tenir en apnée. Puis nous partons retrouver mes cousines et les niçois qui nous attendent sur la plage.

Avant de sortir de l'eau, je prends une grosse poignée de longues algues vertes. Je les cache derrière moi et les ramène jusqu'à ma serviette. Sans que personne ne me voit, je les enroule dedans. Je viens d'avoir une idée de blague pour mes cousines.

Un peu plus tard dans la soirée, nous rentrons au camping.

Pendant que tout le monde est occupé, les filles à mettre le couvert et Max à la douche, je me faufile discrètement dans la chambre de Louise. Je sors de ma serviette le paquet d'algues et je l'enfourne au fond de son sac de couchage. Puis je le remets en place et quitte la chambre sans être vu.

Comme chaque soir, nous mangeons sur la terrasse et je ris intérieurement de ma blague. Je suis certain de son effet. Louise va forcément psychoter et pour une fois, j'attends avec impatience l'heure du coucher.

Après avoir passé une partie de la soirée sur la promenade des anglais, ce moment arrive enfin.

Ma tante ferme le mobil-home, pendant que Max et moi nous couchons. Je reste pendu à la fermeture éclair de la tente pour vérifier que la lumière s'éteint.

— Tu fous quoi, m'interroge Max qui a enfin compris que je préparais un sale coup.

— Chut, écoute...

Je n'ai pas fini ma phrase qu'un hurlement strident résonne du côté de chez mes cousines.. J'explose de rire et me roule par terre. Max veut savoir ce que j'ai fait mais impossible de lui sortir un mot tellement je ris en imaginant Louise. La lumière se rallume dans le mobil-home et à peine quelques minutes plus tard, ma tante m'appelle avec autorité.

Suivi de Max qui veut savoir, je pousse la porte vitrée et fonce dans la chambre de Louise qui est recroquevillée sur le canapé.

— Putain Tonio, je vais te tuer... hurle-t-elle en me voyant. Tu m'as mis ton poulpe dans mon lit !

— Mais non, je dis en vidant le sac de couchage devant ses pieds. Ce sont des algues...

Tout le monde explose de rire sauf Louise qui me saute dessus pour me frapper de lui avoir foutu une telle frousse. J'en profite pour me défendre en lui mettant des coups avec les algues.

— Arrête, Tonio ! C'est dégueulasse ! râle-t-elle.

— On se calme ! Tout le monde au lit ! s'énerve ma tante.

Contraint et forcé, mais heureux de ma blague, je rejoins ma chambre.

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