Chapitre 38

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Marion : Tu me manques aussi

C'est bien ! Je me sens moins seul de le savoir... Je soupire en regardant à nouveau son dernier message auquel j'aimerai être indiffèrent mais ce n'est pas vrai. Au plus profond de mon être, savoir que je lui manque me rassure. Étant isolé de toute présence, je m'autorise même à sourire. Bien sûr, jamais je ne le reconnaîtrai parce que je n'aime pas Marion ! Mais j'ai quand même envie qu'elle me complimente à nouveau alors je choisis de la taquiner.

Speed : Tu dis ça pour me faire plaisir

Marion : Pas du tout. J'arrête pas de penser à toi.

Son message embellit ma soirée. Elle me donne la force de me relever et de jeter un oeil vers le chemin qui mène à notre emplacement de camping. J'essuie mes yeux et appuie mes paupières pour les essorer et presser les dernières larmes qui pourraient s'y loger. Je ne veux pas que qui ce soit me soupçonne d'avoir pleurer.

Speed : Ah oui ?

Marion : À ce que tu fais. Avec qui tu es. Aux filles qui doivent te tourner autour.

Elle se fait des idées ! Nous sommes arrivés il y a seulement trois jours et je les ai passé en famille. Mais j'aime tellement quand elle est jalouse. C'est drôle à voir. Ce message me fournit l'énergie suffisante pour m'engager vers le mobile-home familial. Je marche d'un pas décidé en répondant à Marion. J'ai envie de la rassurer, je ne veux plus qu'elle doute de ma sincérité. J'aimerai gagner sa confiance. Je ne sais pas comment m'y prendre.

Speed : Mais non, j'ai que mes cousines

Elles sont d'ailleurs toutes les trois sur la terrasse à m'attendre, la tête plongée sur leur portable.

— Le voilà, lance Clo la première.

Les deux autres lèvent les yeux et me détaillent. Max sort sa tête de la tente et ma tante fait son apparition en maillot de bain.

— Juste à temps pour la soirée Karaoké ! Je passe ma robe et on y va ! annonce-t-elle en faisant valser sa queue de cheval avec entrain dans son demi-tour.

Max sort de la tente. Il est habillé comme s'il s'apprêtait à partir à unbal. Il est également coiffé et parfumé. J'hésite à me changer en le voyant ainsi préparé mais il fait tellement chaud que j'y renonce. Je range mon portable dans ma poche pour rejoindre la troupe et les suivre jusqu'au centre loisirs du camping.

Sous la grande pergola recouverte de glycines, un DJ fait l'animation. Il y a beaucoup de monde mais très rapidement ma tante nous trouve une table et des fauteuils avant de se jeter sur la scène pour improviser sa chanson préféré, Harley Davidson.

Généralement, je me vante de n'avoir honte de rien. Enfin, jusqu'à ce moment gênant où ma tante en vient à danser de manière extrêmement sexy en poussant des petits cris tendancieux dans son micro. Max écarquille les yeux en gardant la bouche grande ouverte. Louise est quasiment passée sous la table pour ne pas qu'on l'associe à sa mère. Laura est prête à partir en courant. Seule Clothilde semble trouver ça normal.

— Ah mais là, c'est rien ! Attendez qu'elle ait trois verres dans le nez et vous allez comprendre ce que c'est que d'avoir la honte de sa vie.

À la fin de la chanson, ou plutôt du show, tout le public fait une ovation à tata. Le DJ lui offre même un ticket pour des consommations gratuites au bar.

— C'est exactement ce qu'il aurait fallu éviter ! commente Louise, désespérée. Je propose que l'on fuit tous rapidement !

— Bof, si elle paie son coup à boire, moi je reste ! je dis en voyant ma tante quitter le bar avec un pichet de punch dans chaque main.

Je lui fais même une place à côté de moi. C'est pas que je raffole du punch, mais à défaut d'autre chose pour fêter mon anniversaire ce soir sans penser à ceux qui sont loin de moi, ça fera l'affaire.

D'autant plus que ma tante a tout juste le temps de déposer les pichets sur la table que sa deuxième chanson préférée s'annonce. Ne pouvant résister, elle fonce à nouveau vers la scène, bousculant au passage une mamie qui aurait pu lui griller la place. Je profite de son absence pour servir une tournée à mon frère et mes cousines.

— Depuis quand tu bois, gamine ? j'interroge Laura la plus jeune de mes cousines.

— Non, mais Tonio, je te rappelle que t'as juste trois mois de plus que moi ! Donc viens pas faire la morale...

Et pour me prouver qu'elle peut faire la grande, elle s'enfile le verre cul sec en affichant un grand sourire.

— C'est bon, dans trois minutes, elle a le fou-rire et elle est bourrée, commente Clo.

Et en effet, moins de trois minutes après le cul-sec, Laura éclate de rire. Juste au moment où ma tante décide de revenir s'assoir.

— Ah, je vois que vous ne m'avez pas attendu pour trinquer ! Bon, tant pis ! À l'anniversaire de Tonio, à tes quinze ans, à ton entrée en Terminale et prions tous pour que tu t'assagisses enfin !

— Voilà, à moi ! je dis en levant mon verre.

Chacun boit modérément pour ne pas affolée ma tante et l'inciter à nous surveiller.

— Tonio, c'est pas ton ex de l'an dernier qui chante ?

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