Chapitre 25

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Tous les résultas du bac tombent presque en même temps ! Ceux de Paulo arrivent les premiers. Cet abruti qui bosse comme un con depuis deux mois a réussi à avoir la mention Bien. Il est le premier surpris, d'ailleurs. Ça lui permet de mettre en place ses projets pour l'an prochain : s'installer à Bordeaux chez mes grand-parents, démarrer Staps et répondre favorablement au recrutement de UBB (équipe de rugby Union Bordeaux-Bègles) qui lui tend la perche depuis plusieurs semaines...

Tout roule pour lui et au lieu d'être content, j'en suis malade ! J'essaie de m'accrocher à l'idée que Marion sera présente pour moi, mais rien ne me console. Mon frère se barre de chez moi, cela va arriver très vite, et pourtant personne ne manifeste la moindre inquiétude. Mon vieux disparaît de plus en plus souvent. Paulo a récupéré définitivement la voiture de ma mère et ça nous arrange. Il est devenu notre chauffeur attitré. Chacun agit normalement sans se soucier du temps qui passe et qui me rapproche un peu plus de la séparation...

Pour les résultats du bac de Max a plutôt de la chance. Lui qui s'est planté de texte au sujet du commentaire s'en tire avec un 10/20, ainsi qu'un 15/20 à l'oral et 15/20 à son TPE.
Marion a eu 15 à l'écrit, 17 à l'oral et 19 à son TPE, comme moi d'ailleurs. J'ai 17 à l'écrit et 19 à l'oral de français...

Nos notes sont plus que satisfaisantes. Même si je suis déçu de ma note à l'écrit. J'aurai dû faire ce que j'ai fait tout au long de l'année : prendre le commentaire de texte. J'aurai probablement eu plus que 17. Tant pis, mais ça m'énerve quand même d'entendre ceux qui ont pris le commentaire se vanter d'avoir la même note que moi...
Je suis premier haut la main d'habitude !

Dès que mon père fout le camp, nous reprenons nos habitudes. Nous organisons une grande fête pour démarrer comme il se doit les vacances. Nous sommes beaucoup moins nombreux que prevu. Pas mal de nos potes sont déjà parti avec leurs parents, quant aux autres ils font des petits boulots d'été.

La soirée est donc plutôt tranquille. Nous sommes sept à picoler et fumer dans le salon, de manière détendu : Jimmy, Nina (la nouvelle crush de Max), Dylan, Jenny, mes deux frères et moi. On a décidé d'attendre l'arrivée de Marion et Sophie pour faire une partie de Loup-garou. À sept, c'est un peu juste.

— De toute façon, on sait qu'il faut voter Speed dès le premier tour sinon, il va encore nous la mettre à l'envers ! commente Jimmy.

— Mais ta gueule. Si tu commences comme ça, moi je joue pas !

— Fais pas ton mauvais joueur... continue Max qui a envie de me saouler.

Alors que le ton monte et que les esprits s'échauffent avec l'alcool et la fume, une porte claque à l'étage. La conversation est aussitôt stoppée. Nous écoutons. Je regarde Paulo. Il hausse les épaules. Max se lève et se dirige vers l'escalier.

— Un courant d'air, explique Paulo.

Dehors le vent se lève. Un orage se prépare. Pas sûr que Marion vienne, elle a toujours une trouille monstre quand le tonnerre gronde. Je jette un coup d'œil sur mon portable mais elle ne m'a pas envoyé de message pour annuler.

Max revient et se rassoit dans le canapé entre Jimmy et Nina. Celle-ci lui demande à quoi correspondait le bruit. Mon frère ne répond pas et me jette un coup d'œil en soulevant les sourcils. Je comprends qu'il ne s'agissait pas d'un courant d'air. Ça fait trois matins que je me réveille en sursaut parce j'entends ma mère m'appeler dans mon sommeil. J'essaie de balayer cette pensée. J'ai envie de passer une bonne soirée. Je n'ai pas l'alcool triste en général. Je me concentre donc sur une blague pourrie que je pourrais sortir rapidement.

— Ah au fait, j'ai une blague ! je lance en me souvenant d'un truc sur les fantômes.

— Vas-y, Speed ! Fais-nous rire, me provoque Jimmy en tirant sur son joint.

— Ça se passe dans un château en ruines, pendant Halloween. Il y a un guide qui fait visiter le château à un groupe de touristes. Là, y a une dame demande au guide, en claquant des dents :
J'ai très peur, il paraît qu'il y a des fantômes ici... Le guide lui répond : Ça m'étonnerait. Cela fait 600 ans que j'habite ici et je n'en ai jamais rencontré un seul...

Les gars éclatent de rire, mais les deux filles me regardent horrifiées. Max s'excuse auprès de sa crush de mon humour pourri.

— T'inquiète, tu connais Speed, il est lourd !

Au même moment, un coup de tonnerre résonne dans toutes la maison, il est rapidement suivi par un éclair. L'orage est au-dessus du village, il n'y a aucun doute... Nina s'affaisse dans le canapé et se colle à Max. C'est tellement drôle. Je voudrais que Marion arrive pour en profiter aussi...

Les orages sont très violents dans notre région, c'est bien connu. Le vent s'engouffre dans les nombreuses cheminées de ma maison, laissant entendre son souffle puissant. Un nouveau coup de tonnerre craque et la foudre tombe sur l'antenne anti-foudre de l'église. La décharge est si forte que l'électricité est coupée. Nous sommes dans le noir !

— Putain, fais chier ! râle Paulo qui allume son briquet pour partir à la recherche de bougies.

— Elles sont dans le placard de la cuisine, je lui indique, en me souvenant que mon vieux les a rangé là la dernière fois que le compteur a sauté.

Je me lève pour vérifier au compteur que ce n'est pas encore lui qui fait des siennes, mais non. Un souffle léger et froid me frôle. Je frissonne de peur. Bordel, c'était quoi ? Je retourne précipitamment dans le salon pour rejoindre les autres...

— Ça vous dit une séance de spiritisme ? demande Paulo en arrivant avec un chandelier.

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