Chapitre 22

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La tension est au plus haut avec mes frères depuis cette histoire de drapeaux et de tags. Ils n'arrêtent pas de me faire du chantage avec ça. Du coup, je les exclus totalement de mes sorties et plus ça les emmerde, plus ça me fait marrer.

Ce soir, justement je me prépare à partir retrouver Paulina. Je me suis douché car je vais dormir avec elle, comme une nuit sur deux. Je passe un vieux jean et un sweat à capuche. J'ai plus de T-shirt propre mais vu la communication entre moi et mes deux abrutis de frères en ce moment, je ne risque pas de leur emprunté leurs fringues ! En parallèle, je déconne sur un groupe Messenger où je joue à Action ou Vérité. Ça me fait passer le temps et ça m'evite d'être trop impatient pour partir. Mon téléphone vibre quand je reçois un message qui m'identifie :

Manon : Speed, A ou V ?

J'ai bien envie de dire Vérité. C'est la solution la plus facile pour moi. Mais ça fait vingt minutes que je traite tous ceux qui choisissent vérité de dégonflés. Alors si je ne montre pas l'exemple, ils vont se foutre de moi.

Speed : ACTION, même pas peur !

Bien sûr que j'ai peur... Qu'est-ce qu'ils vont bien pouvoir inventer pour me torturer ?

Manon : Va faire un suçon à ton frère !

Bordel ! Non, mais comment je fais ça, moi ? Déjà, faudrait que j'arrive clairement à entrer dans la chambre d'un de mes frères. Ils vont direct trouver ça louche, vu les circonstances. Et deuxièmement, il faudrait que je puisse le maintenir suffisamment longtemps pour aspirer son cou et y laisser une trace. C'est Mission impossible...

Speed : Ok, mais je vais mourir...

Paulo ou Max ? Non, pas Max ! Je veux plus lui parler... Il me saoule ! Je m'avance dans le couloir et je pousse la porte de la chambre de Paulo.

— Tu peux pas frapper avant d'entrer, merdeux !

J'hésite à lui sauter dessus direct. Putain, il va pas se laisser faire, je suis dans la merde.

— J'arrive dans un moment gênant ou quoi ? je lui demande ironiquement.

— Bon, si tu viens juste pour faire chier, dégage merdeux !

Je ne dois pas réfléchir. En fait, je dois l'attaquer par surprise si je veux reussir. Je bondis aussitôt sur son lit et sur lui par la même occasion.

— Mais qu'est-ce que tu fous ? T'es malade ! hurle-t-il en posant son ordi par terre.

Je profitte qu'il ait les mains occupés pour tendre ma bouche vers son cou mais il se dégage à peu près aussi vite et il me retourne en deux temps trois mouvements pour monter à califourchon sur moi et me maintenir sur le lit. Bien évidement, je n'ai pas dit mon dernier mot et je le surprends en le faisant basculer sur le coté d'un coup de bassin. Mais ce lâche, n'entend pas se laisser faire...

— Max ! appelle-t-il.

— Dégonflé ! Peureux ! Merdeux ! je l'insulte pour tenter de l'empêcher de se faire aider.

— Max, bordel !

Paulo me tient les mains mais j'ai encore mes jambes pour tenter de me défaire de son emprise. Je me débats autant que possible et surtout dès que je peux, j'aspire sa peau entre mes lèvres pour tenter de faire mon action. Je n'hésite pas m'attaquer même à son ventre. Je suis une vraie sangsue !

Max déboule dans la chambre et ça en est finit pour moi. Il saute sur le lit et à deux contre un, malgré tous les coups de genoux que je leur assène, ils me maitrisent en quelques secondes.

— Ce con essaie de me faire un suçon, raconte Paulo en se foutant de moi.

Max me regarde désespéré mais il s'abstient de commenter.

— C'est une action qu'on m'a donné ! je me justifie entre deux claques que me met Paulo pour se venger. Ça va...

Mes deux frères échangent un regard puis un sourire et je vois venir ce qu'il va se passer...

— Ah ouais ? Je vais t'en faire une action, moi, tu vas voir ! continue Paulo en avançant sa tête vers moi.

Et pendant que Max me maintient les deux bras et la tête, Paulo se jette sur mon cou et aspire toute ma chair, l'enfoiré ! Sûr que ça va marquer, le salaud !

— Espèce d'abrutis ! Deux sur moi, vous avez pas honte, sérieux ? Quelle bande de dégonflés ! Deux sur un gosse de quatorze ans, si c'est pas triste ! Non, mais bordel, c'est bon là, je pense que t'as réussi !

Paulo retire sa bouche et observe le résultat satisfait... Max me lâche et se lève du lit en disant :

— Si au moins, ça pouvait le calmer...

— Ta gueule, toi ! je lance à Max qui m'énerve toujours. M'en fous, je vais prendre en photo mon cou et je vais dire que c'est le tien !

— Ouais, c'est ça ! se défend Max. Et tout à l'heure, t'expliqueras à Paulina pourquoi t'as un suçon.

— Moi, je parie qu'elle le largue ! dit Paulo en descendant du lit pour vérifier dans la glace qu'aucune de mes attaques n'a laissé de traces sur son corps.

À mon grand regret toutes mes tentatives ont été vaines. Je saute du lit et le pousse pour regarder mon cou marqué par l'empreinte violette de ses lèvres.

— Vas-y, moi, je parie qu'il est tellement menteur qu'il est capable de lui faire avaler que c'est toi qui lui a fait le suçon... renchérit Max depuis l'embrasure de la porte.

— Mais c'est clair ! j'approuve et essayant de frotter la trace. Tu crois quoi ? La meuf, elle est amoureuse, elle croit tout ce que je lui dis !

— Ouais, c'est ça branleur ! Et attendant t'as Marion qui pleure toutes les nuits, merdeux ! ajoute Paulo.

Il m'attrape par le cou et me coince la tête sous son épaule pour me frotter le cuir chevelu avec son poing. Mais je lui rentre dans le ventre avec la tête et je le refait tomber sur son lit où je tente de le maitriser en disant :

— Ah, parce que tu dors avec elle peut-être pour être au courant !

— Non mais je parle avec sa sœur, vois-tu !

Je ne veux pas entendre ce que Paulo sous-entend. Je suis bien avec Paulina et pour l'instant, ça me suffit !

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