Chapitre 17

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Paula, c'est mon passeport pour oublier Marion. A part sa couleur de cheveux, c'est tout son contraire. Elle boit, elle fume, elle fait la fête et c'est une L.

Après la pseudo morale de Max qui ne sait pas de quoi il parle, je décide de retrouver Paula. J'ai du mal à me repérer dans le chalet. Je sens juste une main qui me saisit et m'attire contre elle. Les bras de Paula se pendent à mon cou m'obligeant à incliner ma tête en avant. Sa bouche s'écrase sur le mienne. Je ne sais pas si c'est un rêve ou si c'est la réalité. Je suis saoul, défoncé et cramé. Entre deux pelles, je continue de boire et de fumer sans quitter les bras de celle qui s'offre à moi, sans croiser le regard désespéré de Max, sans adresser la parole à Jimmy. J'oublie qui je suis, ce que je veux, ce que je fous ici...

Le mal de tronche. Y a rien de pire que de se réveiller avec une bombe dans la tête sans savoir où on est ni avec qui. Je cherche désespérément mon portable dans la poche arrière de mon jean mais il est introuvable. Il fait jour mais je n'arrive pas à ouvrir les yeux. J'ai la bouche pâteuse, normal avec tout ce que j'ai ingurgité quelques heures plus tôt.

Je finis par réussir à décoller mes paupières et je me rends compte que je suis dans un lit. Ah ! Surprise, je ne suis pas tout seul... Je l'avais oublié celle-là : Paula. Elle dort et nous sommes habillés. Il semble que nous n'ayons pas trop joué ensemble. Nous devons être dans sa chambre, enfin ça y ressemble. Il y a autant de bazar que dans la mienne, au moins je ne suis pas dépaysé. Je remarque même une culotte sale dans un coin de la pièce, c'est magnifique ! Non mais c'est quoi cette meuf. Les filles, c'est pas censé sentir bon et être toute propre de partout ?

Pendant qu'elle dort, je continue de chercher mon portable. J'ai bien du le poser à un moment. Je me penche pour regarder par terre autour de moi. Il n'y est pas mais ça réveille mon hôtesse.

— Salut, me dit-elle en souriant.

— Salut ! J'ai paumé mon portable !

Elle se frotte les yeux et gémit en baillant. Elle est comme moi, dans un état second, mi-comateuse mi-réveillée et ça nous fait rire.

— Laisse-moi me réveiller et je vais t'aider à le chercher.

Elle se tourne vers moi, se couvre avec le drap et se rendort presque.

— Je vais me lever, je lui annonce doucement.

Je sais pas quoi faire avec elle à côte de moi. On a passé la soirée à se bouffer la gueule mais on se connaît pas. Ça fait bizarre de se réveiller dans le lit d'une étrangère. Elle ouvre à nouveaux les yeux et m'annonce :

— Ok je me lève aussi ! Va falloir que je range un peu au cas où mes parents se pointeraient...

— Ouais, je vois !

Si elle me dit ça pour que je l'aide, elle peut toujours courir ! Elle ne bouge pas pour autant. Elle s'étire d'abord et se rapproche un peu de moi.

— Speed, on sort ensemble ? Enfin, je veux dire...

Elle hésite et marque un temps d'arrêt pour regarder le plafond, légèrement intimidée. Je la regarde de manière intriguée. En attendant qu'elle poursuive.

— Tu me plais bien depuis plusieurs mois, en fait ! finit-elle par m'avouer avant de se cacher honteuse sous les draps.

Je tire sur le drap pour la regarder. C'est tellement flateur ce genre d'aveux que je suis tout content.

— Ah bon, tu me connais ?

— Bah, au lycée !

Je l'ai jamais remarqué, moi. Pourtant, je suis du genre à mater toutes les filles...

— Ah ok ! Bah, je sais pas...

Sortir avec Paula, ça m'apporterait quoi de plus, si ce n'est faire un beau pied de nez à Marion ? Qu'elle aille se faire voir ! Elle m'embrasse en soirée et fait comme si rien ne s'était passé le lendemain. Bah très bien !

— Faut que je me dépêche, lâche Paula en jetant son drap sur ses pieds. Je vais surfer cette après-midi. J'ai une compétition dimanche et je suis pas prête.

— Tu surfes ?

— Oui !

Ça, c'est un argument génial. Je suis jamais sortie avec une surfeuse... Marion va être jalouse. C'est obligé. Je me tourne vers Paula qui est toujours allongée. Je me penche vers elle et dégage les cheveux de son visage. Elle est pas mal en fait maintenant que je la vois en plein jour et sans brouillard. Je dois avoir une haleine de chacal à cause de l'alcool d'hier. J'ose pas lui rouler une galoche. Je me décide plutôt à l'embrasser dans le cou. Elle se laisse faire.

— Je surfe aussi, je souffle dans son oreille.

— Je sais, me répond-elle en relevant mon menton pour poser ses lèvres sur les miennes.

À priori, ça ne la dérange pas tant que ça que je pue de la gueule. Je retrouve rapidement sa langue dont je n'ai pas grand souvenir. Je ne sais même plus ce que l'on s'est touché tous les deux mais certainement pas grand chose puisqu'on est encore habillés.

— Au fait, Max, c'est ton jumeau ? m'interrompt-elle soudain soucieuse.

— Non, juste mon frère ! Pourquoi ?

— Il m'a fait délirer, cette nuit !

— T'as de la chance !

Parce que moi, il m'a juste pris la tête avec sa morale à deux balle. Monsieur le grand moralisateur est de retour. Putain, il a le don de me faire culpabiliser, ce con !

— Non mais sérieux, il a vraiment déjà tatoué des gens ou c'était la première fois hier soir ?

— Mais de quoi tu parles ?

— Bah des tatouages que ton frère à fait à tes potes !

Bordel, c'est quoi cette histoire ?

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