Chapitre 16

4 minutes de lecture

— Tu la trouves comment Paulina ? me demande Jimmy qui reluque l'adolescente depuis un moment.

Je lève les yeux de la playlist pour détailler l'adolescente. Elle est pas trop mal, pas comme ses musiques... Je fais d'ailleurs le lien entre son style vestimentaire et son répertoire de reggae. Elle porte un pantalon africain assez large et un débardeur orange. Elle a lâché ses longs cheveux blonds et a les yeux explosés. Moi aussi ! La fumée me brule le visage. Nous sommes dans un épais brouillard parfumé. Je m'enfile mon verre de vodka cul sec. Paulina se rend compte que je la détaille et elle me sourit.

— Alors ? insiste Jimmy.

— Hein ? Ah oui, elle est blonde ! je lui réponds satisfait de moi.

— T'es con ! Hey, Speed, arrête de la mater, c'est moi qui l'ai vu le premier ! Y a quinze filles dans la pièces, choisis-en une autre !

Oui, il l'a vu le premier mais j'en ai rien en faire ! Y a pas de potes qui vaillent quand il s'agit de filles. Surtout quand Paulina vient s'assoir entre Jimmy et moi. Il est tout heureux et ça me fait rire de le voir comme ça. Je continue de fumer tranquillement. Speed a disparu pour laisser place à Slow. Je suis défoncé. J'ai pas l'habitude de fumer autant, et encore, contrairement à mes potes, j'évite les pipes et tout le matos qui tourne. Je sais que sinon, ma tête va exploser. J'écoute Jimmy parler à Paulina qui rit exagérément à chacune de ses phrases. Max est assis en face de moi et il arrête pas de me jeter des regards noirs. Je sais pas ce qu'il a. Il a l'air contrarié, peut-être qu il est défoncé lui aussi.

— Speed, tu me fais une souflette, me demande soudain Paulina en posant sa main sur mon avant-bras.

Je ne m'y attendais pas. Putain, les soufflettes, j'en fais plus depuis que je me suis cramé la langue. J'ai eu trop mal.

— Je sais pas les faire ! je lui dis en souriant.

— Tu veux que je t'en fasse une ?

Ses yeux sont tellement petits et fermés que j'ai l'impression qu'elle va s'endormir sur le champ. Et moi, je suis au ralenti. J'ai laissé tombé la musique, je suis zen, stone et cool...

— Si tu veux ! je prononce lentement.

Elle enfonce aussitôt le bout rouge du pétard dans sa bouche et avance ses lèvres vers moi. Derrière elle, Jimmy me fait signe qu'il va me couper la gorge et Max me montre son poing. Rien à foutre, je positionne ma bouche à peine ouverte vers celle de ma nouvelle crush pour inhaler la fumée qu'elle m'envoie sans me quitter des yeux. Quand elle ressort le joint de sa bouche nous éclatons de rire en même temps pendant que je recrache une fumée dense en direction de mon frère. Nous rions pour deux choses bien différentes : elle car elle est défoncée, et moi parce que sa grande bouche me donne des idées cochonnes.

— Je te fais ta soufflette, si tu veux, Paulina ! propose Jimmy en tapant la lycéenne dans le dos.

— Non, c'est bon, merci ! refuse-t-elle sans hésiter.

Max se lève et se plante devant moi. Je comprends toujours pas ce qui le fout en colère. Il m'attrape pas la manche et me demande de me lever. Mais je n'ai pas envie. En plus, pas sur que je tienne debout. Je suis complètement défoncé. La vie est belle et les oiseaux chantent dans ma tête, j'adore Bob Marley et je veux dormir avec Paulina.

— Quoi ? je demande à Max qui insiste.

— Lève-toi !

— C'est mon casse-couilles de frère, j'indique à Paulina. Je vais lui régler son compte et je reviens ! Bouge pas trop car je veux pas te chercher en revenant.

Je me lève dans ma tête. Uniquement dans ma tête car mon corps reste assis contre Paulina qui ne me quitte pas des yeux. Elle se penche même vers moi pour me faire un smack ce qui rend Max encore plus furieux.

— Speed, bouge ton cul !

— Mais j'arrive, tu vois pas ?

Je roulerai bien une galoche à Paulina mais Max me tire par le bras et je finis pas décoller mes fesses du canapé. Il m'entraine vers la sortie. Il est fou ! J'ai pas envie de partir et surtout pas la capacité de monter sur mon skate pour me taper trois kilomètres. Alors je m'appuie contre le mur de la maison. Ce bol d'air frais me fait du bien. Je ne retrouve pas tous mes esprits mais je me sens mieux.

— Hey, mais t'es con ou quoi ? m'interroge Max en donnant un coup de pied dans un caillou avant de se mettre face à moi.

— Quoi ?

Il me met un mini-claque sur la joue et je suis tellement défoncé que quand je veux la lui rendre il a déjà reculé d'un mètre et j'ai la flemme de lâcher le mur de la maison. J'ai peur qu'il tombe car tout bouge autour de moi.

— Tu t'es défoncé toute la soirée et t'es en train de faire de la merde avec la meuf, là !

— Elle est blonde !

— Jimmy veut sortir avec elle, t'as pas compris ou quoi ?

Il s'est à nouveau avancé vers moi avec son air en colère. Putain, mais je m'en fous de Jimmy ! La meuf, elle en veut même pas, ça se voit !

— M'en fous !

— Et Marion ?

— Quoi Marion ?

— T'es pas sorti avec elle la semaine dernière ?

— Oh, c'est bon ! Marion, je l'emmerde ! Elle me saoule, elle m'aime pas et elle veut surtout pas de moi, alors si c'est pour ça que tu me fais chier depuis le début de la soirée, tu ferais mieux de t'occuper de ton cul !

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Antoine COBAINE ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0