Chapitre 2

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Le lendemain, je suis réveillée par le son du camion-benne qui passe tous les matins pour collecter les ordures. Je m'étire et me prépare pour la journée. Mon métier de graphiste freelance me permet de travailler à mon rythme, et j'en profite généralement pour avancer sur mon travail le matin.

Je quitte ma chambre chaleureuse et confortable pour me rendre dans la cuisine de l'appartement que j'ai loué pour mon séjour. L'air frais de l'extérieur se fait sentir à travers les fenêtres, mais l'intérieur est bien chauffé, me procurant un sentiment de douceur et de confort.

Je prépare une tasse de café fumante et m'installe devant mon ordinateur, prête à plonger dans mes projets graphiques. L'appartement est calme et paisible, ce qui me permet de me concentrer pleinement sur mon travail.

Au fur et à mesure que les heures passent, je suis absorbée par ma créativité. Les idées fusent et prennent forme sur mon écran. Parfois, je fais une pause pour contempler la vue depuis la fenêtre, observant les passants qui vaquent à leurs occupations dans les rues animées.

Le temps file rapidement et avant que je ne m'en rende compte, l'après-midi pointe le bout de son nez. Je décide de faire une pause pour déjeuner et m'accorder un moment de détente. Je me prépare un repas léger dans la cuisine bien équipée de l'appartement et je m'installe à table, profitant de la quiétude de ce moment.

La sonnerie de la porte d’entrée retentit soudain. Mon cœur rate un battement dans ma poitrine.

Je me lève de ma chaise d'un bond, me dirige vers la porte tout en me demandant qui pourrait bien sonner à cette heure-ci. Je n'ai invité personne et je n'attends aucune livraison. Je déverrouille la porte et là, je vois Alex, mon frère, et Caroline, sa petite amie, en train de se sourire.

“Surprise !”, s’exclama Caroline.

Elle me saute dessus et me sert fort dans ces bras dans une embrassade chaleureuse. Son parfum aux senteurs vanillé la représente parfaitement. Féminine en tout point, sa luxuriante chevelure rousse et sa silhouette tout en courbe féminine font d’elle une femme que de nombreuse personnes envient.

Caroline me tend un bouquet de fleurs avec un grand sourire.

Je leur montre l'appartement, la vue, et comment je passe mon temps. Nous discutons de mon retour en ville et des endroits où nous pourrions aller. Mon frère profite de l’absence de Caroline qui s'était rendu aux toilettes pour s’approcher de moi.

“Lily, peux-tu me donner les lettres que tu as reçu ? J’ai un ami qui travail pour la police qui pourra sans doute nous aider à trouver l’expéditeur de ces messages.”, me dit-il.

J'acquiesce et je me rends dans la chambre. D’une pochette orange, j’extirpe les six feuilles blanches. Je lui tends les six lettres, et il les examine attentivement, son expression se durcissant au fur et à mesure de sa lecture. Je l’avais tellement lu et relu que j’en connaissait son contenu par coeur :



Lily, Lily, Lily…

Les corps sont enterrés. Mais les secrets ne meurent jamais.

Je me délecte des souvenirs à tout jamais gravés dans ton esprit. Inscrits en lettres sanglantes dans la toile de ton existence.

Te souviens-tu de cette nuit-là ? Les cris dans l'obscurité, les fleurs jaunes déchirées, les secrets partagés ?

Les mots murmurent, les ombres dansent,

Dans l'obscurité, ils avancent, ils avancent.

Bientôt, Lily, la fin approche en silence,

Le Gardien



"C’est étrange," souffle-t-il à voix basse, les sourcils froncés. "Cette personne n’a pas l’air de vouloir se cacher. Autrement, il aurait imprimé son texte. De plus, l’écriture est assez atypique. Tout est écrit en écriture cursive. Hormis les enfants et les enseignants d’école, plus personne n’écrit de cette manière."

j’avais également remarqué ce détail. L’expéditeur, n’avait pas froid aux yeux. C’était comme s’il cherchait à me provoquer.

"Oui," je confirme à voix basse. "Et il y a un autre détail étrange. Si tu compares la première et la dernière lettre, tu peux remarquer l’esquisse d’une fleur. Sur la première, il n’y a qu’un rond. Mais à chaque lettre, une pétale est ajoutée. Il reste assez de place pour deux pétales. Pas plus."

Les mots résonnent comme un avertissement voilé, et le mystère qui entoure ces lettres s'épaissit. Nous partageons un regard anxieux, conscient que nous sommes confrontés à quelque chose de bien plus sombre que ce que nous avions imaginé.

"On ne peut pas rester les bras croisés à ne rien faire," déclare Alex, son expression empreinte de détermination.

Il s'empare de mon téléphone et ajoute un nouveau contact : "Elijah Greenwood."

"Prends rendez-vous avec lui pour demain. Dis-lui que c'est de ma part, il comprendra," ordonne mon frère d'un ton assuré.

Juste au moment où nous allions poursuivre notre conversation, Caroline revient et rejoint la table.

"Vous parlez de quoi ?" demande-t-elle en souriant, ignorant la tension palpable dans la pièce.

Alex l'enveloppe de ses bras protecteurs et dépose un doux baiser sur son front. Nos regards se croisent, et nous prenons tacitement la décision de ne pas divulguer le contenu des lettres à Caroline pour l'instant. Il était hors de question de l'impliquer dans cette affaire. Les risques étaient bien trop élevés.

"Rien d'important," dis-je avec un sourire, essayant de masquer la tension. "Nous discutions simplement de nos souvenirs d'enfance et de mon retour en ville."

Caroline hoche la tête, satisfaite de la réponse. La soirée se poursuit dans une atmosphère plus détendue en apparence, mais l'inquiétude demeure, renforçant notre détermination à élucider ce mystère qui semble avoir ressurgi de notre passé, menaçant de dévoiler des secrets sombres que nous avions espéré oublier.

C'est avec une démarche hésitante que je pénètre dans un édifice flambant neuf, situé à proximité du commissariat. Trois jours se sont écoulés depuis ma conversation avec Alex, et j'ai réussi à obtenir un rendez-vous relativement rapidement. À mon arrivée, une femme d'une cinquantaine d'années m'accueille d'un sourire chaleureux. Elle est grande et élancée, vêtue d'un tailleur gris plutôt austère, mais qui lui sied à merveille. Peut-être aurais-je dû choisir une tenue plus appropriée. Je suis simplement vêtue d'un jean, de bottes de pluie, et d'un long manteau noir sous lequel se cache un confortable pull en tricot, idéal pour affronter les rigueurs de l'hiver.

La secrétaire, d'un sourire aimable, confirme mon rendez-vous avec Monsieur Greenwood d'un hochement de tête et m'invite à la suivre à travers de longs couloirs immaculés. Les murs sont décorés de tableaux abstraits, et le silence règne, à l'exception du doux bruit de nos pas résonnant sur le sol carrelé.

Nous avançons à travers de longs couloirs, laissant nos pas résonner dans le silence feutré du bâtiment. Intriguée, je prends une profonde inspiration.

"Ne vous inquiétez pas," rassure la secrétaire, ayant remarqué ma nervosité. "Monsieur Greenwood n'est pas du genre à mordre. Il est à l'écoute et sans jugement," ajoute-t-elle.

Un sourire se dessine sur mes lèvres en signe de reconnaissance.

Après quelques instants, nous parvenons à une porte close. La secrétaire sonne, et une voix grave résonne de l'intérieur, nous autorisant à entrer.

Je lui adresse un bref remerciement, avant d'ouvrir la porte. J'avale ma nervosité et franchis la porte.

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